Ne croyez pas que je vais faire le correspondant de presse de cette course cycliste.
D’autres savent mieux le faire que moi.
A commencer par le grand quotidien régional l’Alsace, partenaire de l’opération.
Non, je suis juste aller voir en voisin, je devrais dire en ethnologue, histoire de voir à quoi ressemble une course cycliste, moi qui suis ignare en la matière.
Sur la pointe des pieds, mon vélo à la main, je me suis faufilé le long des rues pour voir ces extra-terrestres tous de latex vêtus.
J’ai tenté de m’installer dans un virage pour mieux les voir tomber sous l’œil de mon objectif compact.
Bref, un sinistre cynique ce maxou.
En fait, c’est un gendarme qui m’est tombé sur le poil; « faut pas rester là monsieur, dès fois y’en a qui tombent…avec leurs pneus lisses »
J’ai failli lui dire « justement, c’est pour ça que je me mets là », mais je me suis ravisé en me disant que je pourrais devenir complice intentionnel d’une catastrophe, jeteur de mauvais sort; alors j’ai dégagé la piste et je me suis rangé derrière les barrières.
Derrière les barrières où tous les signaleurs en chasubles jaune et rouge discutaient du sexe des anges.
Quant tout à coup, l’assemblée se tut: au bout de la rue des Violettes, une équipe précédée d’un motard approchait.
Chacun des spectateurs retenait son souffle.
En trois secondes, les quatre compétiteurs Lotto déboulaient dans le virage suivis par une caravane de grosses limousines qui peinaient à garder le contact avec leurs poulains tant les dos d’âne sont généreux le long de l’itinéraire.
Après trois quart d’heure, j’en ai eu marre; j’ai enfourché ma rossinante affalée dans un espace vert et je suis rentré.
En regagnant la passerelle des Poètes, l’équipe Astana continuait son échauffement en attendant son tour de force.

Le grand cirque en somme
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