La montagne était confinée, toute seule. Elle a retrouvé ses touristes aujourd’hui. Le public habituel, motards en nombre, quelques coureurs automobiles aux turbos rugissants et des marcheurs à chiens le long de la crête.
Quand j’aborde le col Amic par Goldbach. J’ai trois options pour continuer. Soit Wuenheim, soit Uffholtz, soit le Grand Ballon.
Je l’aurai fait au moins une fois dans l’année écourtée par le confinement. Pas mal pour une reprise.C’est du vélo de ouf comme je n’en ferai plus, un jour.
En fonction de ma forme, de ma motivation, jusqu’au dernier moment j’hésiterai.
Il y avait deux cyclistes à la pause du col Amic, le déclic s’est produit: j’ai fait le kéké qui tourne à gauche en saluant de la main droite sans m’arrêter.
Montée à Goldbach
Voila, vous savez tout de l’ego du cycliste qui décide son parcours sur un coup de dé.
Montée au Grand Ballon
C’est vrai qu’après, je l’ai regretté, car j’avais pris l’option la plus difficile…et les deux types m’ont emboité la roue.
Je les entendais discuter derrière moi quand l’un d’eux s’est mis à tousser « comme une bête » (je ne sais d’ailleurs pas quelle bête tousse ainsi?).
Alors je me suis écarté car je craignais qu’il soit atteint du corona…prétexte fallacieux qui m’a permis de « lever le pied ».
Ensuite, comme vous le devinez, j’ai raclé « les fonds de tiroir » pour finir la grimpée. Surtout après l’auberge de la famille Bronner où la pente reste soutenue et où on se fait « rafaler ».
Rien à boire pour les motards, tout est fermé.
Toutes les enseignes sont fermées au Grand Ballon, les étals de Riche sont vides. Mais les randonneurs sont là, en voitures, en motos et…trois cyclistes avec moi.
Riche est toujours ferméEntre Haag et Markstein Vallée de la ThurLe Treh
J’ai pris le Markstein, en grelottant. Même que le guidon tremblait tout seul!
Le Treh
Les 17 km de descente à Kruth m’ont achevé. Je suis allé voir le petit lac rempli à raz bord. On ne peut accéder à la digue en travaux, tous les accès sont fermés. Impossible de faire le tour.
Kruth en eauLe petit barrage de Kruth est en service
Retour à Thann, un peu groggy en mode hibernation. Il n’y avait que les gros 40 tonnes pour me réveiller.
En général pas de beaucoup de vélos traînent par là, d’autant qu’ils sont interdits hors chemin.
C’est un beau parcours qui permet de monter sur le toit des Vosges à 1424m et d’admirer le paysage. Penser à prendre ses jambes avant de partir. Je pars de Thann à 9 heures et je suis au Grand-Ballon à 13 heures.
Je prends la direction de Geishouse et je grimpe par la route.
Monter à Geishouse n’est pas le plus difficile
Après Geishouse, la montée est toujours éprouvante. D’autant que la route est dans un état déplorable. Je croise cependant deux motards qui descendent au pas et un vététiste. Puis un Anglais et son camping-car qui monte. C’est tout. Pas de quoi me distraire.
on peut considérer que la route du Haag est morte
Cette montée là m’épuise surtout après le hibou sur son totem. Je ne triche pas avec moi-même, je fais des sets à pied…tant et si bien qu’un marcheur aguerri me rattrape et me met quelques centaines de mètres dans la vue.
je fais deux fois le tour du hibou pour prendre mon élanAu Haag, je consulte mon vélo. Il s’en fout.
Devant la ferme, j’hésite…Est-ce que je casse-croûte là ou plus haut? J’entame le GR5 rectangle rouge avec les marcheurs. Des jeunes et des moins jeunes. Les jeunes ont mis la radio et du rap pour s’encourager, j’imagine.
Finalement je quitte le Haag en poussant. Mon vélo respire.
Un groupe de locaux mangent au soleil le long du sentier. Vous ne vous êtes pas trompé d’itinéraire? Non! Ce dédale de cailloux me rappelle le Mercantour, je porte souvent pour franchir les murs d’escalier.
Ce genre de sport intéresse peu de vététistes. Je suis un marcheur à vélo.
Puis je m’installe confortablement face à la vallée, au soleil. Et je sors mes casse-croûtes. Saucisson, jambon, fromage. Il ne reste rien pour atteindre le monument des Diables Bleus.
la route du Grand Ballon et la plaine d’Alsace au loinun homme volant au-dessus du Grand-Ballon
Je pousse jusqu’au radar de navigation aérienne qui ne sert plus, dit-on. Mais un véhicule 4×4 de l’EuroAirport est là. Je parcours le belvédère en gravissant les escaliers. Et je m’en vais. Riche a fait un super-établissement avec porte-vélos et salon de thé. Toilettes publiques gratuites. Il va faire son miel.
voici le radar du Grand-Ballon que j’appelle le Gros Mikoles marches majestueusesinsoucianceVue sur la plaine d’AlsaceJ’attache mon cheval devant les fleurs chez RicheL’établissement a de la gueule
Je descends par les pistes vers l’Auberge du Ballon. Les vaches se baladent sur la route.Les Bronner sont fermés. J’appelle jusqu’au poulailler, personne, mais les poules rappliquent dare-dare derrière moi ! Les chiens roupillent au soleil et manifestement je ne les intéresse pas.
Les Vosgiennes de la ferme Bronnerje slalome un peu, j’ai perdu la tracearrivée à la ferme auberge du Ballonle parcours fait 45km et 1400m
Je descends par les pistes vers l’Auberge du Ballon. Les vaches se baladent sur la route.Les Bronner sont fermés. J’appelle jusqu’au poulailler, personne, mais les poules rappliquent dare-dare derrière moi ! Les chiens roupillent au soleil et manifestement je ne les intéresse pas.
Au Firstacker, je traverse la route avec prudence…et je prends Goldenmatt
Une fois au col du Firstacker, je traverse la route et je prends Goldenmatt. Le site de Goldenmatt est en cours de réhabilitation et on peut suivre les travaux sur www.goldenmatt.fr. Dans les parages, ne pas se tromper, bien suivre le tracé GPS, il faut aboutir à Goldbach et pas à Altenbach.
Goldenmatt est en travaux. Une belle terrasse a été ajoutéela petite mare à coté est poissonneuse
A Goldbach, on descend en direction de Freundstein, légère remontée et là-aussi se tenir au tracé pour aboutir à Willer-sur-Thur au pont du Wissbach.
Goldbach est en vue et Freundstein en face
Retour par piste cyclable à Thann.
Rando de 45km et 1400m. Il faut du peps pour un parcours comme ça…et faire gaffe dans la descente, cailloux, rigoles traversières, portillons, escalier bois, barbelés, clôture électrique chez Bronner et une bonne prune qui réveille!
Sur le plan cardiaque, c’est yo-yo tout le tempsau revoir Goldbach, je descends à Willer
Montée au Grand Ballon, vue sur les Vosges depuis le Sudel
On a plusieurs possibilités pour grimper au Grand Ballon aussi appelé Ballon de Guebwiller. Le sommet du massif vosgien culmine à 1424 mètres, mais seulement 1325 mètres par la route au panneau (sur la carte IGN c’est 1343). Pour grimper au monument des Diables Bleus ou au radar en forme de …ballon, il reste donc une centaine de mètres par les sentiers piétons qui y mènent.
Je le précise, le Grand Ballon n’est pas un col…et aucun édile en quête de publicité n’a encore réussi à y planter un panneau « col » comme au Petit Ballon, son petit frère au-dessus de Wasserbourg.
On accède au Grand Ballon soit depuis Willer-sur-Thur, soit depuis Uffholtz, soit depuis Soultz. Dans ces trois cas on rejoint d’abord le col Amic avant de grimper les 7km restants.
Ensuite, on peut accéder depuis Moosch ou Saint-Amarin et ensuite Geishouse, ou depuis le Markstein.
Aujourd’hui je grimpe depuis Willer-sur-Thur. Soit 16 km et 970 mètres de dénivelé positif comme disent les marcheurs.Ce qui fait une pente moyenne de 6%.
En fait ceux qui montent par Willer-sur-Thur voient la pente varier entre 7, 8, et 9% jusqu’au sommet.
On quitte Willer par cette longue ligne droite en direction de Goldbach. Vous avez vu la faute sur le panneau?…
1/ Monter à Goldbach: la grande ligne droite à la sortie de Willer-sur-Thur impressionne. Ceux qui montent comme moi avec de faibles ressources ne doivent pas s’emballer et caler leur cardio. Après le moulin on aborde les lacets moins difficiles et un relatif replat nous amène à Goldbach.
A hauteur du moulin, vous abordez les virages avant Goldbach et en ligne de mire le Grand Ballon apparait sur la gauche
2/ Goldbach s’étire en longueur avec son écart du Blanschen. De la cote 565 à Goldbach, on passe à 828 m une fois au col Amic. Il ne faut donc pas se laisser abuser par le profil qui parait plat.
Au col Amic, en cas de manque de ressource, on peut toujours continuer par la descente de la route forestière qui mène à Soultz ou monter au Hartmannswillerkopf pas très difficile depuis le col Amic
3/ Au col Amic, il n’est pas interdit de reprendre ses forces pour achever la montée restante de 7 km. 7 km et 515m de dénivelé. Pente moyenne 7.3% D’abord passer les deux tronçons pavés vous amène au col du Sudel avec un beau point de vue à gauche sur la vallée. On entend parfois les randonneurs pédestres qui longent la route dans la forêt. Mais souvent ce sont les motos qui viennent troubler ce cadre bucolique. Quand vous sortez du bois, vous avez de la lecture avec les panneaux publicitaires annonçant le restaurant « Vue des Alpes » et l’auberge du ballon de la famille Brunner. Quand vient le chaume de la ferme-auberge, vous allez soit vous faire rafaler par le vent de sud-est soit le vent frais du nord. La pente est sévère et le grand parking vous sert de refuge pour pédaler. Une fois devant la ferme-auberge du Ballon, il ne vous reste plus que 3 kilomètres. Je vous recommande la tarte aux myrtilles si vous avez un coup de mou…
Après le col Amic, des panneaux informent les grimpeurs (un peu flou, dommage)
4/ Ramassez vous dernières forces et n’en oubliez pas en route, vous êtes à découvert. Le paysage est grandiose. Vous avez des méandres qui vous sauvent la mise avec quelques répits de pentes et les petits panonceaux qui font le point de votre avancée tous les kilomètres. Ne vous laissez pas impressionner par le sommet, vous allez avoir une remise de peine en virant sur la droite, on passe au nord du sommet. Au dernier kilomètre, vous allez dépasser le petit parking des promeneurs qui montent au monument et la dernière ligne droite est devant vous. Vous allez apercevoir le panneau devant lequel tant de cyclos font une photo-souvenir.
Vue sur la vallée de la Thur et la plaine d’Alsace au loin
Au sommet l’apiculteur Riche, un hôtel et le restaurant de la Vue des Alpes.
Le selfie-souvenir, essayez de ne pas faire la gueule… »cheeezzz »
Le reste est à l’avenant. L’hiver les locaux redescendent par le même chemin ou on peut poursuivre sur la route des Crêtes jusqu’au col de la Schlucht et plus si affinités.
Je rentre par Kruth. Ici Oderen en contrebas depuis le TrehLe lac de Kruth-Wildenstein attend ses touristes
Un peu de soleil au départ mais la froidure a eu tôt fait de se rappeler à l’ordre.
Alors j’ai mis les pouces sous la paume pour les protéger.
Les chemins sont très boueux et glissants.
Mieux vaut rouler sur du dur.
J’ai croisé trois routiers en tout.
Des inconditionnels certainement, comme moi.
Il faut quand même une dose de courage avec seulement quatre degrés pour s’engager à pédaler. Le premier cycliste croisé était un grand gars sec qui entamait la montée de Rammersmatt en danseuse, comme pour se donner de l’élan…et de la confiance.
Ensuite un couple emmitouflé, plus prudent, qui entamait Michelbach, caché derrière de généreux passe-montagnes. C’est vrai que le passe-montagne, ça doit bigrement aider à les franchir, les montagnes. Faudra que je m’en fasse offrir un à Noël.
En chemin, j’ai rencontré aussi un photographe animalier.
Il m’a montré ses prises de vues dont un pic épeiche magnifique.
On a échangé sur le matériel.
Ce qui m’inquiète un peu, c’est qu’il faut souvent se dissimuler pendant des heures sous une toile de camouflage avant de saisir dans l’objectif l’animal sauvage.
C’est un peu le contraire du vélo où il faut bouger.
Faut-il franchir le pas et se doter de matériel?
La question mérite réflexion car un boitier réflex et un objectif de 600mm coûtent autour de …..
Ouille!
Voici mes images pêle-mêle du jour. Vous saurez sans doute les reconnaître.
En haut du Grand Ballon, il s’est lâché d’une main en signe de victoire et m’a dit « dur, dur ». Je pense qu’il a grimpé plus vite que moi. Chapeau l’artiste!
Aujourd’hui, c’était mon jour de courage.
A Uffholtz, j’ai pris la direction du Vieil Armand.
Tout penaud parce que c’est un exercice difficile pour moi.
J’ai l’œil rivé sur le cardio et je gère comme je peux.
Une fois aux ruines du Herrenfluh, j’ai gagné mon pari et je m’offre une belle image de la plaine.
Cernay depuis les ruines du Herrenfluh
Quand j’arrive au Vieil Armand, mon attention est attirée par les panneaux.
D’un coté, c’est la commune de Wattwiller, de l’autre c’est celle de Soultz.
Et puis je tente ensuite le Grand Ballon, la tête pleine de calculs.
Je suis un besogneux, je sais qu’il faut grimper encore 7km avec une pente variable de 7 à 8%.
On a coutume de dire qu’à l’auberge du Ballon, c’est gagné!
Voire!
Je trouve encore le temps long après.
C’est dans la dernière ligne droite que je suis rassuré.
La maison de la nature au Grand Ballon prend tournure au-dessus de l’apiculteur Riche
Je « psychote » toujours autant vingt ans après.
J’avais quatre couches pour descendre.
Malgré tout je suis arrivé chez moi avec les doigts blancs, incapables d’ôter mes chaussures.
Les camping-caristes ont des droits mais aussi des devoirs
Cette année, une aire de camping-cars est née au Grand Ballon, le sommet des Vosges.
Cette aire est-elle légale?
Je ne le crois pas.
Pourtant j’ai compté jusqu’à une douzaine de camping-caristes installés derrière le restaurant de la Vue des Alpes.
Aucun point de ravitaillement, ni d’évacuation, est-il normal qu’au cœur du Parc Naturel Régional des Ballons on tolère ce type d’installation sans que personne ne réagisse?
Le Grand Ballon (1424m) plus haut sommet du massif vosgien est aussi appelé ballon de Guebwiller.
On l’aperçoit de loin depuis la plaine d’Alsace grâce à son radar aérien en forme de boule (1997) et à son monument des Diables Bleus (1927).
La route des Crêtes passe un peu au-dessous de ce sommet.
On y accède à vélo depuis le col Amic ou depuis le col du Haag.
On y trouve :
le chalet-hôtel du Grand Ballon qui date de 1923
le restaurant panoramique « Vue des Alpes »
une remontée mécanique de téléski (1949)
un commerce de spécialités régionales
25 juin 2008
7 juillet 2009 anciens locaux DDE
3 avril 2011
19 mai 2013
5 juin 2015
7 novembre 2015 l’apiculteur Riche
10 aout 2016
25 mai 2017
17 aout 2017
17 aout 2017
1 juin 2018. L’architecture de cette nouvelle construction me convient. On pourra discuter du bien-fondé de ce commerce de bouche au sommet des Vosges qui est devenu sédentaire après avoir été ambulant. C’est un autre débat.
Aujourd’hui, c’est au tour des promoteurs du Morvan.
Mon confrère blogueur Dominique Arnaud ne se prive pas de crier victoire Comment quelques panneaux de signalisation peuvent-ils mettre en joie un cycliste blogueur ? Je vais vous le dire en quelques mots. En 2016, me baladant dans la région d’Autun et dans le proche Morvan, m’intéressant à la topographie, aux paysages, au relief de ces petites montagnes souvent granitiques, et aussi à l’effort que nécessite leur ascension, j’avais remarqué que de nombreuses côtes et souvent cols géographiques n’étaient pas répertoriés. à lire ici
Voici qu’une rafale de cols viennent de sortir des cartons pour épater la galerie.
le col de la Croix de Messire Jean
le col de la Croix Vermont
le col des Blanchots
le col de la Porolle
J’ai regardé dans le catalogue de mon club Cent Cols, je ne les ai pas trouvés…
Les Cent Cols ont le jugement sévère: les cols refusés par les gardiens de la règle sont au nombre de 600 environ rien qu’en France…et dernièrement vient d’être retiré le col du Breitfirst pourtant accepté comme tel dans le passé.
En revanche deux nouveaux cols viennent d’être agréés dans le Haut-Rhin du coté du col du Schirm
le col du Sickertbach (68-0647)
le col de Luttersberg ( 68-0717).
Ils seront découverts lors de la journée régionale des Cent Cols le 16 juin prochain.
Rdv à 9h30 à Sentheim avec vos VTT devant l’église.