Lorsque je suis arrivé là, au bout du Steinby, j’ai su que j’allais grimper une dernière fois de l’année le Plan Diebold… et plus si affinités.
Au Plan Diebold, la pente qui s’annonce est toujours pour moi intimidante. Puis je grimpe en vérifiant derrière que j’ai bien emporté tous mes pignons.
C’est bon!
Quand subitement le vent s’engouffre en rafales à travers le bois et cisaille la route.
La Fourmi semble encore endormie. Seul un photographe au gros zoom et un randonneur à pied croisés.
Masevaux m’attend là-bas.
Une fois à Masevaux le froid le long de la Doller est plus ardent avec seulement 5 degrés.
Je file jusqu’à Burnhaupt.
J’ai presque évité la pluie. Elle s’invitera copieusement à Aspach. Je rentre en mettant les boosters.
Je ne souvenais pas de ma dernière crevaison. Ce matin je n’ai pu l’éviter. Il a suffi d’un caillou dans la descente du Hundsrück.
Le pincement de chambre n’a affecté que la roue arrière. Pas facile à distinguer sur la route car après la tempête de la nuit dernière, elle était encombrée de branchages et d' »oursins » de châtaigniers.
J’ai commencé par Bitschwiller alors qu’un rayon de soleil éclairait le massif.
Un point de vue sur la vallée qui mérite l’admiration.
La route est jonchée de débris. Mieux vaut descendre au pas.
Curieux titre. C’est pour mon accroche. Il est Mimi mon West Highland.
Sûrement un bricolage génétique des english pour aller chasser dans les terriers. Cette race est reconnue par son utilisation comme blason pour la marque de whisky écossais Black & White, ainsi que sur l’emballage de la nourriture humide Cesar pourchiens.
Aujourd’hui, nous montons donc sur le dos du chien, c’est à dire le col du Hundsruck. Ouf, je suis retombé sur mes pattes avec mon histoire de chien.
Mon circuit ressemble avec un peu d’imagination à un West Highland.
A Bourbach-le-Bas, un bref passage au Jardin d’Eole
Un coté montagne et un coté plat. Comme si grimper le col n’était pas en soi une épreuve suffisante!
A la Fourmi l’excitation est à son terme, on plonge jusqu’à atteindre 75km/h dans la descente, histoire de gommer mes patins neufs, on fonce sur la voie verte jusqu’à Vieux-Thann. Avec une incorrection totale vis à vis des promeneurs en ce dimanche matin.
Puis on prend Schweighouse-Reiningue, Wittelsheim. Je traverse Wittelsheim à 35/40…il est déjà midi. Je vais être en retard à l’apéro, dirait l’autre.
Il y a des jours comme ça où l’irrépressible besoin d’aller vite me prend tellement les déconvenues s’accumulent tout au long de cette sortie depuis le départ.
Je n’en dirai pas davantage.
Le vélo est un sport de résistance. Et aussi de tolérance. Heureusement j’ai du métier.
C’est toujours une fierté d’en avoir gravi au moins un. En fait aujourd’hui j’en ai gravi trois. Mais les puristes diront que ça ne fait qu’un. Le triptyque Diebold, Hunsdrück, Schirm s’enchaîne facilement.
Je monte par Bitschwiller. La route pour moi tout seul et donc…le silence. C’est un vrai régal.
Mais les cinq cents derniers mètres avant la Fourmi, j’ai dû les franchir à pied à cause des restes de congères.
Puis j’ai terminé par la vallée de la Doller avec retour par Cernay.
Le monsieur a baissé sa vitre en arrivant vers moi et il m’a dit « ce n’est pas la peine, c’est bloqué en haut!… »
J’étais en pleine ascension dans la côte du Steinby à Thann. Fidèle à mon habitude j’ai continué de grimper. Pour voir.
Pour tout dire le VTT dans la neige, c’est périlleux.
Quand vous avez une trace de pneu dans la neige, il faut rester à l’intérieur. Dès que vous sortez de cette trace, c’est foutu, il faut s’arrêter, puis tenter de redémarrer.
Je suis finalement arrivé tout en pédalant jusqu’au plan Diebold.
Après, j’ai alterné tantôt à pied, tantôt en pédalant jusqu’au col du Hundsrück. Une vingtaine de voitures garées à la Fourmi, vraisemblablement des marcheurs partis jusqu’au Thanner…
Puis je suis monté au monument à pied en poussant mon vélo.
Ensuite j’ai tenté la descente vers Rammersmatt. Une neige épaisse et un étroit passage de marcheurs.
Je le prends quand je peux. Sinon quand c’est trop pentu, le vélo est incontrôlable, alors je descends.
J’ai imaginé qu’après le chalet du Hochburg, ça irait mieux, mais non. Toujours autant de neige.
Finalement j’ai atteint Rammersmatt sans tomber une seule fois. Quelle gloire!
Je commence par le plus dur, grimper au Hundsrück. Je redoute toujours ce coté là car c’est une épreuve physique millimétrée où chaque pourcent de pente, chaque pulsation compte dans le bilan final, à savoir parvenir en haut. Et après? après vogue la galère! on se laisse filer dans le vent.
Dans mon jeune temps, on parlait des pays chauds comme des pays lointains ou comme des pays des Mille et Une Nuits. C’était pour moi un imaginaire exotique et inconnu.
A présent, les pays chauds sont à notre porte. Même en grimpant tôt sur la montagne voisine, dès neuf heures il fait déjà vingt degrés et plus.
Je rentre par l’Abbaye de l’Oelenberg entourée de verdure rafraîchissante.
Monter le Hundsruck tôt et profiter de l’éclairage du soleil levant. Puis je traverse Masevaux et je rentre par Mortzwiller, Sentheim jusqu’à Heimsbrunn.
Le club Etoile 78 de Vieux-Thann a repris officieusement ses sorties 2020 à la faveur du temps hivernal clément. Les sorties officielles du club n’interviendront que le samedi 21 mars à 14 heures avec « une mise en jambes » familiale. (voir le programme des sorties sous ce lien)
Parcours audacieux pour cette reprise avec montée à la Napoleonplatz (place du Roi de Rome), puis après le Plan Diebold, le Hundsruck et retour par Rammersmatt. Soit 22 km et 500 mètres.
Je grimpe au Hundsrück par le Steinby. Plus qu’une formalité pour moi. Je renâcle jusqu’à la première courbe en quittant Thann où c’est du 8-10%, puis il faudra encore grimper cette pente en forme de toboggan après le Plan Diebold.
Après le monument, je descends par le chalet du Hochburg jusqu’à Rammersmatt, puis je rejoins le lac de Michelbach
Je commence par la punition. Je sors de chez moi et je grimpe le Hundsrück par le Steinby. Faut pas croire, je rame. Même en connaissant la particularité des lieux, je peine à monter ma carcasse en haut. D’abord atteindre la première courbe. La pente croît jusqu’à 10%. Je surveille le cardio comme le lait sur le feu. Pas plus de 160 puls. Avec mon 33/32 je gère comme je peux.
Puis quand les courbes arrivent, je me repose, si on peut dire…et j’attends la cabane du Plan Diebold…
Rebelote avec le dernière rampe vicieuse car elle est comme un tremplin de ski en courbure croissante.
C’est quand on aperçoit la Fourmi qu’on est sauvé. Pas sauvé des eaux car je me prends un bon grain sur la tronche en arrivant.
Le Schirm? oui je l’ajoute pour ne pas être trop court sur le retour surtout qu’un coin de ciel bleu se dérobe à l’horizon.
Pourquoi tour de vis? parce que je voulais lutter contre ma flemme, alors je me suis infligé des pentes.
Les pentes, pour moi, c’est un exercice difficile; il me faut transporter ma personne et son vélo là-haut. J’admire ces jeunes hommes qui sprintent en grimpant. Je n’ai jamais su le faire, ni pu le faire. Heureusement le spectre du vélo est large, il y a de la place pour tout le monde.
Donc aujourd’hui, Amic puis Hundsrück, Schirm et Rammersmatt pour finir.
Le col du Hundsrück est revêtu à neuf coté sud, c’est à dire dans la descente vers Bourbach.
Pourtant, c’était encore en bon état. Un riverain me dit pourquoi…parce que le Tour de France passe par là cet été. J’en profite pour gagner 1km/h de mieux dans la grimpée!
Des équipes s’affairent sur le macadam entre Bourbach et Masevaux toujours pour la même raison. Il faut donner une bonne image de la France profonde quand le Tour passe par là. Cela rappelle le Rallye de France qui avait entraîné la réfection de la montée de Soultz au col Amic. Depuis certains appellent cette route forestière la route Loeb. Loeb n’a bien sûr rien payé, il s’est juste contenté de faire des ornières dans les virages avec sa Citroën survitaminée.
Depuis que je suis au pied des Vosges, on imagine que la montagne m’est devenue familière. Je vous rassure, je ne bénéficie d’aucune clémence quand j’aborde la pente près de chez moi. Elle ne me sera jamais assez familière pour que je la tutoie, au contraire, elle ne m’inspire pas confiance: face à elle, je suis toujours dans le doute. C’est certainement psychanalytique, mais la montagne reste pour moi un mystère, je ne l’explique pas, elle semble difficile et facile à la fois, je la prends avec conscience comme un défi qui met en jeu à la fois le mental et le physique.
C’est Maxou?…Oui!..Je suis connu et reconnu; ça me fait plaisir quand un cycliste sympa avec un beau vélo au guidon gainé de cuir m’aborde. On discute vélo, itinéraire,…bref de tout ce qui nous rend complice.
Puis je reprends ma route, Bitschwiller-le Hundsruck. Je trouve cette grimpée là très physique avec un « pentomètre » qui passe à 14% avant le Plan Diebold-Scherrer. Je ne m’insurge pas car la montagne est insensible en dépit du revêtement tout neuf. J’arrive finalement en vue de la Fourmi en ayant utilisé toutes mes ressources. Je ne vais pas me mentir, c’est toujours aussi dur que l’année d’avant.
Le Schirm est une formalité; je croise des ACTF en nombre qui s’attendent en haut. Puis j’aborde la Seigneurie qui file vite avec le puissant vent d’est.
A Eteimbes, j’arbitre pour sauter d’une vallée à l’autre. Je zigue et je zague à l’estime jusqu’à Diefmatten. A Aspach-le-Bas, je ne trouve plus Matthias dans sa voiture. Il a du déménager une nouvelle fois.
Des bottes de sept lieues que je ne sors que dans les grandes occasions.
Je les ai depuis au moins vingt ans.
C’était pour tenter de parcourir à pied (avec mes pompes à pied, donc) la randonnée terrestre et pédestre de mon confrère Pierre Brunner que j’ai piquée sur son blog LTD Rando 68 et qu’on peut voir ici ici ici.
Pierre nous a prévenus: il sera préférable de prévoir la journée entière ; une bonne condition physique semble nécessaire.
C’est vrai que la grimpée au Thanner Hubel fait dans les 800 mètres depuis la vallée.
J’ai donc tracé le parcours sur mon GPS avant de partir, pour ne pas me tromper avec tous ces sigles du Club Vosgien et je suis parti.
Pour changer un peu la donne, j’ai pris le parcours en sens contraire.
On part de Bitschwiller-lès-Thann, on grimpe à l’abri Vogesapfad Hislà, puis à la ferme-auberge du Thannerhubel et ensuite on fait le tour du massif en passant par Waldmatt, puis l’on redescend au Hundsrück et au plan Diebold et le sentier rouge-blanc-rouge jusqu’à Bitschwiller.
Fastoche!
Sur le papier.
J’ai emporté avec moi mon sac à dos de VTT avec un litre d’eau (mais le tuyau a gelé rapidement vu qu’il faisait déjà moins un degré au départ)…et aussi un paquet de chips et quatre tranches de pain d’épices.
Et je suis parti…
Dans la grimpée jusqu’à la cote 1108m, il y a huit passages à plus de 15% et le reste est aussi soutenu, même si le sentier est correct.
Un effondrement à un endroit et une bifurcation due à des arbres.
Quand arrive l’abri Vogesapfad Hislà, à coté de la place Zundel, une pause.
Je resserre mes lacets, je mange une tranche de pain d’épices et je repars.
Arrive la ferme-auberge du Thannerhuebel et sa pente sévère.
Le brouillard fait qu’on ne voit qu’à une centaine de mètres.
J’entends des pas cadencés.
Une femme qui fait son footing et qui contourne la ferme sans s’arrêter, ni même dire bonjour.
Je pénètre dans le bois.
De belles images.
Je sors du bois et dans la grande lande, on peine à distinguer le sentier.
Je m’assure avec mon GPS d’être sur la trace.
Pan! une ornière et me voila par terre.
Je me relève vite fait.
Personne en vue qui puisse se gondoler de rire.
Mon honneur est sauf.
Moi aussi!
Je repars avec un peu de neige dans les trous de nez.
J’achève ma grande courbe à la Waldmatt.
Personne au refuge du ski-club, mais un groupe qui s’avance dans la brume.
Nos routes se croisent.
La descente commence.
C’est douloureux, la descente, pour les jambes.
Je sors mon bâton télescopique pour m’aider.
Je croise un couple qui monte à bon train.
Et pan! à nouveau par terre. Sur le genou.
Je n’ai pas prêté attention à la couche de glace sous les feuilles.
Je poursuis à pas de loup…
Finalement à midi, je mange mon quatre heures, mes trois tranches de pain d’épices.
Rasséréné, j’entame la prairie de Martiplatz.
Pas facile sur la fin, je vois la Fourmi au Hundsrück, mais la pente est si raide que je me demande si je ne vais pas rouler en bas comme une barrique.
La descente à Bitsch qui ne devrait être qu’une formalité s’avère compliquée jusqu’au Plan Diebolt. Caillouteuse, rocheuse avec même une ligne de survie en câble d’acier.
Après le Plan Diebolt, j’ai les jambes en compote.
Je me laisse descendre dans le chemin creux…en priant que la fin vienne.
Aujourd’hui je vais successivement parcourir le Buchberg et le Kohlberg à l’ouest de Thann.
Un parcours de 26km et 750m.
J’ai un peu « ramé » sur la deuxième moitié.
Temps frais au départ par la route jusqu’à Bourbach-le-Bas.
Je monte à Knappehütte mais j’oblique à droite avant.
Les marcheurs connaissent, c’est le rectangle rouge/blanc/rouge. et je me dirige vers le Rocher du Poilu dans le massif du Buchberg.
Le Rocher du Poilu culmine à 700m et permettait aux troupes françaises d’observer la plaine d’Alsace en 14-18.
Aujourd’hui je n’ai rien vu.
Brume et soleil de face.
L’accès au rocher est un peu à droite du chemin, faut pousser.
Puis je descends à Bourbach-le-Haut par le col du Schirm.
Attention à la descente juste après le rocher: c’est vertigineux, ne pas se laisser embarquer, sinon vous allez décoller et passer par dessus le guidon…
Je ne prends pas la route, trop simple, je prends le chemin qui entre dans Bourbach au niveau de l’école maternelle…et j’ai droit au magnifique chalet tout neuf de l’espace pédagogique.
A Bourbach, je prends la direction du piton de Kohlberg.
C’est pentu à partir de l’Hundsbaechle qui est à sec et je pousse.
Veiller à bien fermer le parc des vaches.
Je pousse longtemps sur les 200 m de dénivelé à reprendre pour atteindre le Kohlberg.
Au petit portillon, j’hésite…il faut entrer dans le parc et grimper jusqu’au monument.
Après, on entame la descente par le single du Weierlé.
Au chalet Baumann, c’est déjà l’heure du pique-nique.
C’est un parcours local qui tient en deux heures…et plus si affinités!
Un bon format pour éviter les heures chaudes de la journée.
Départ de Thann par une pente sérieuse et caillouteuse à partir de l’arrêt de tram Saint-Jacques.
On monte à la place du Roi de Rome par la route forestière du Stauffen.
La place du Roi de Rome (alt.550) a été instituée en 1840 en l’honneur de la naissance de l’Aiglon, fils de Napoléon 1er. Il n’a pas eu de chance le petit roi mort à 21 ans. Entre mon berceau et ma tombe, il y a un grand zéro aurait-il déclaré sur son lit de mort; bref, un mec de rien aurait dit Macron.
Après, on rejoint en douceur le Plan Diebold par un large chemin forestier.
Un kilomètre de route goudronnée pour rejoindre le col du Hundsruck.
Au monument du col, on prend la direction du Weierlé et du chalet Baumann.
Attention, c’est étroit et de nombreuses racines.
Après le chalet Baumann, direction le col du Teufelsgrund par un sentier étroit mais roulant à la descente, priorité aux marcheurs.
Au Teufelsgrund, suivre ma trace jusqu’à la vue Zuber et profiter du point de vue.
Les Vosges disposent d’un capital sympathie dès que les beaux jours reviennent.
Je parle des touristes qui reviennent chaque année.
Les Vosgiens d’ici la pratiquent par tous temps.
Ce sont les inconditionnels de la montagne ballonnée.
J’étais depuis hier soir à la recherche de je ne sais quel parcours tortueux à faire aujourd’hui en route ou en VTT.
Puis je suis parti me coucher sans savoir où j’irai.
Ce matin, pas de temps à perdre car je souhaite éviter l’après-midi qui s’annonce chaude.
J’ai donc fait simple.
Amic-Hundsrück.
On pourrait dire un format classique qui tient en trois heures.
Des dizaines de cyclos, certains venus de l’extérieur.
Le signe qui ne trompe pas, c’est le petit sac à dos qui témoigne qu’ils sont en voyage.
Des adeptes de la montagne déterminés pas fâchés d’en découdre avec les pentes vosgiennes.
Christian est déjà là à l’espace repos du col Amic.
Un rencontre fortuite.
Échange de nouvelles, évocation des belles années, on se quitte.
Deux cyclotes LRV qui abordent la montée de Goldbach.
Bon courage!
Quelques bucoliques qui daignent s’arrêter pour photographier Bitschwiller et son écrin de verdure.
Un autre qui déclare forfait peu avant la fourmi et s’assoit sur la glissière.
J’en peux plus …c’est encore loin le sommet?
Trois cents mètres…
J’ai un peu minoré pour l’encourager à remonter en selle.
La jeune gazelle qui me dépasse est polie, elle me dit bonjour et enroule un bon braquet sans souffle court. Elle, au moins, n’a pas besoin de savoir si le sommet est encore loin, elle file rejoindre ses copains déjà en haut.
Bon, j’ai accompli mon exercice du jour sans raté.
En descendant le Bourbach, un couple devant qui mouline fort.