On a coutume de dire que l’herbe est toujours plus belle dans le
pré du voisin.
Mais la coutume se révèle être vraie concernant les équipements
cyclables outre-Rhin.
Témoin, cette passerelle (pour ne pas dire un pont) flambant
neuve à Neuenburg en direction de Zinken.
L’ouvrage est beau mais il est surtout fonctionnel, c’est à dire
agréable au roulage, avec des raccords impeccables en sortie et en
entrée de piste.
Il faut dire que les allemands ont une réelle culture vélo
jusque dans les rangs des concepteurs d’ouvrages et qu’on en voit
immédiatement le résultat: des ouvrages bien tenus et des cyclistes
de tous âges heureux de pratiquer la bicyclette.
Evidemment, des passerelles de cette qualité là, on en trouve
peu de notre coté. Il y a celle de Niffer avec son revêtement de
planches glissantes, celle de Chalampé toute récente qui fait
« pan-pan » à chaque passage, celle de l’Ecomusée sur la piste
Staffel-Ensisheim, celle de Wittelsheim est à l’abandon de part et
d’autre…Attendons de voir ce que donnera celle de Staffelfelden
en construction…J’entends déjà les récriminations venir avant
même sa mise en service: « accès difficile obligeant à traverser la
route en venant de l’Ecomusée et donc risque de collision ».
Autre exemple parlant: à Hartheim, le pont du Rhin est doté
d’une piste en site propre coté allemand et d’une bande ridicule
coté français avec obligation de traverser la chaussée en diagonale
dans le sens France-Allemagne.
Je ne sais pas si vous l’avez remarqué, mais la passerelle au
dessus de la ligne de chemin de fer de Lutterbach n’est quasiment
plus utilisée depuis que le panneau « cycle obligatoire » a disparu.
Pourtant elle est plus pratique que dans le passé depuis que le
revêtement a été réparé et qu’on débouche sur une mini bande de
roulage pour les vélos, bien trop étroite pour nous protéger des
voitures.
Cela dit, il semble que si de véritables intentions louables
animent nos décideurs en terme d’infrastructures cyclables, il
reste encore du chemin à parcourir pour rejoindre les « standarts »
allemands, c’est à dire de vraies pistes cyclables confortables,
sans discontinuité et un entretien comparable à celui de la
route.
Bref, la « culture vélo », ce n’est pas encore pour demain chez
nos décideurs!
Si le Tour de France a la magie de faire disparaître nids de
poules et gravillons sur son passage, cela ne dure qu’un jour!