On ne peut rester sans réagir et nier une
évidence: vouloir faire rouler des enfants ensemble sur
route présente des dangers.
Voici des jeunes cyclistes qui roulent « roue dans roue » et
manquent de vigilance parce que, par nature, l’enfant s’ennuie
à cheminer le long d’une route ou est fatigué sur son
vélo à respecter les contraintes inhérentes
à la pratique d’un sport qui évolue dans un
environnement à risques divers…Dès lors la chute
est difficilement évitable si l’on vient à toucher
celui qui vous précède; avec les conséquences
que l’on imagine…
Doit-on rappeler que l’exercice qui consiste à rouler
sans distance de sécurité vis à vis de celui
qui vous précède est un exercice hautement
périlleux. Comme avec une voiture.
Si les pelotons cyclistes progressent « en suçant la roue »
de celui qui est devant, un simple écart, une inattention ou
la fatigue aidant peuvent être fatal à tout le groupe.
Avec des conséquences gravissimes.
Personnellement, j’observe que les cyclistes, en
général, ont des comportements souvent dangereux
là où la vigilance est de mise: progression à
plusieurs de front sur routes étroites ou
fréquentées, arrêt en haut de côte ou en
virage, franchissement délibéré des feux et
stop sans précaution, évitement des pistes et bandes
cyclables…et j’en passe.
Ce qu’il faut regretter, c’est souvent l’inadéquation de
notre comportement à notre environnement; exemple: qui va
vous reprocher de cheminer à « six de front » sur un boulevard
désert en rase campagne avec des horizons lointains
visibles? personne!
En revanche, oser le faire aux entrées de ville, c’est
carrément suicidaire non seulement pour les risques encourus
mais aussi pour l’image de notre sport et notre éthique
cycliste.
C’est d’ailleurs ce type de pratiques qui m’incitent à
rouler le plus souvent seul de telle sorte à pouvoir rester
le libre-arbitre de ma conduite.
Oui, je l’avoue, je franchis les « stop » sans « décaler »
par commodité et à basse
vitesse (comme un piéton)et je
m’assure avant de pouvoir le
faire sans risque; c’est à dire que j’ai la
visibilité et qu’il n’y a personne en vue.
S’agissant des écoles cyclos, il m’a déjà
été donné de cheminer en leur compagnie:
beaucoup de jeunes ont des comportements erratiques
(imprévisibles), des progressions « hachées » par la
fatigue et des développements inappropriés,
exécutent des écarts intempestifs, des trajectoires
approximatives très difficiles à canaliser vis
à vis des autres usagers.
Les écoles cyclos sont donc confrontées à
un dilemme: donner le goût de la pratique cycliste sans
« singer » les pratiques du sport de compétition.
Là aussi, l’exercice est périlleux; comment
séduire sans décevoir?
Nombre de dirigeants doivent bien apprécier les enjeux et
les responsabilités encourues.