On lit sur leur visage l’inquiétude et l’impatience: nos
« retraitables » se demandent si, un jour, ils pourront cycler au
quotidien tant le terme de leur mise en inactivité semble de jour
en jour s’éloigner.
Notre société en crise s’interroge aussi; va t-elle pouvoir
encore longtemps bénéficier des bienfaits de cette civilisation de
loisirs et de temps libres que d’aucuns appelaient de leurs voeux
il y a 25 ans?
Hors des tabous, un nouveau modèle social se dessine, faisant fi
des aspirations de ceux qui ont cru aux RTT (réduction du temps de
travail) et à l’Entreprise citoyenne « à la française » qu’on nous
vantait alors.
Ce nouveau modèle social repose sur un postulat, celui d’une
mise à disposition permanente de « notre force de travail » qui nous
priverait de toute perspective de projet personnel avant le terme
de 70 ans.
Ce nouveau modèle social s’appelle, nous dit-on, le
mondialisme.
Le problème, c’est que ce mondialisme s’accompagne pour nos
sociétés de régressions en tous genres qui ont pour nom précarité,
chômage, petits boulots, intermittences, déqualification et temps
libre non choisi.
Une potion amère que bien peu acceptent.
En somme un grand goulag exagonal dont personne ne pourrait
sortir de son plein gré sauf en cas de mauvaise fortune de son
employeur de droit divin.
Nous voici donc revenus à la case départ de notre chère lutte
des classes d’antan.