Ce matin rubrique coup de gueule.
Quelles sont les dispositions mentales de ceux qui vandalisent nos vélos?
Pourquoi s’attaque t-on à nos frêles et inoffensives machines dès lors qu’elles sont attachées à une barre?
On peut imaginer dans un premier temps qu’il s’agit de la méchanceté d’un voleur qui échoue dans sa tentative…Mais cela me semble absurde.
En revanche, l’idée qu’on puisse s’en prendre à un moyen de locomotion autonome et gratuit semble davantage l’œuvre d’un vandalisme anti pauvre.
Je m’explique.
Un vélo, dans l’imaginaire populaire, ce n’est rien d’autre qu’un accessoire. A peine une chose qui vous assimile au clodo impécunieux et faible, celui qui vit en marge et souvent de rien.
Chômeurs, étudiants, petits employés, nos vélos sont souvent notre seul outil de déplacement en ville.
Se faire un vélo, c’est un peu se faire un clodo. De la graine de crapulerie en devenir!
Je n’ai pas peur de stigmatiser les crapules.
Surtout celles qui s’attaquent aux faibles.
Le vélo, pour ceux-là, c’est un accessoire qui va à l’encontre des symboles dominants: la consommation, le luxe, la richesse, la puissance, la violence.
Autant de symboles qu’on retrouve dans le mythe du tout voiture.
En fait, nos destructeurs de vélos se comportent comme des auxiliaires du modèle dominant: ils n’ont pas (encore) de voiture mais ils veillent à entretenir une image dégradante du vélo en le vandalisant.
En somme des zélotes malgré eux de l’idéologie dominante!
Détruire nos vélos, c’est un peu aussi s’attaquer aux cyclistes que nous sommes et à notre façon de penser autrement notre choix de vie.
Broyer un vélo à coups de pied, s’attarder sur les pièces fragiles pour les rompre et les disperser sur la voie publique, n’y voyez-vous pas l’œuvre d’une rage anti-cyclisme?
Nos vélos ne sont-ils pas des victimes par procuration destinées à assouvir la violence de petites frappes avinées?
Je n’ai pas encore saisi toutes les données de ce comportement sociologique, mais mes semblables me donnent presque un regard d’ethnologue.
Article en relation
WordPress:
J’aime chargement…