« C’est un clin d’œil à la mobilité douce, qui fait partie intégrante du programme de Carole Delga »,
On connait l’adage: les promesses politiques n’engagent que ceux qui y croient.
C’est reparti. En France on n’a pas d’idées mais on a le vélo!
C’est en substance ce qui sauve le message politique à la veille des élections territoriales.
Ici c’est Carole Delga la présidente sortante de la liste l’Occitanie qui fait porter son programme à vélo sur la corniche de Sète. Le vélo fascine le monde politique au moment des élections car il est porteur de sens sur le plan environnemental, un message qui plait auprès du public mais qui dans sa traduction est vite oublié.
Des ouvrages ratés ou inexistants, tous les cyclistes pratiquants connaissent ça.
Le monsieur arrive au loin d’un bon pas, les épaules pourtant desaxées. Il traine sa valise à roulettes. Sur l’Euro-véloroute 6, tout est bon pour partir. Même une simple valise à roulettes fera l’affaire. Pourvu qu’on parte!
Col perdu
Burgerwald
Oui, nous avons perdu un col lors de notre Tour du Haut-Rhin (le 41eme). Le col de Burgerwald (68/591) non loin de Ferrette. Mais le hasard a fait que notre hébergement déplacé de Ferrette à Winkel nous a éloigné de ce col. Nous n’y sommes pas passés. Burgerwald, je l’avais déjà à mon palmarès depuis 2014. A cette époque, un chalet tout neuf venait d’y être édifié.
Deux suisses
deux cols suisses oubliés faute de temps en 2014
Il me reste deux cols suisses à gravir du coté de Bâle:
le Chremer Pass
le Blattenpass
Je les note. Au départ de Leymen, ce sera sympa d’aller par-là.
Circuits pédestres du Sundgau
Le Sundgau regorge de circuits pédestres (à voir ici)
A Winkel, le sentier des Marocains est remarquable
Cracra le VTT?
au propre et au figuré, le VTT est cracra. quelle désolation!
Le VTT en vadrouille revient cracra. Il suffit de quelques centaines de mètres de terrain boueux pour nous rendre le vélo cracra. Tantôt du cracra jaune, ou noir ou rouge selon la nature des sols.
Mais il y a aussi l’autre cracra. Ceux du calvaire de la chaine et des dérailleurs épuisés par tant d’infamie. La gorge sèche, la chaine n’en peut plus d’avaler les scories. A force de couiner, on la fait taire en la trempant dans une bonne mare bien glaiseuse. On me dit que le graissage à l’urine n’est pas mal non plus. Je n’ai pas essayé. Enfin l’hôtel où elle bénéficiera d’une douce lubrification! Les dérailleurs ont du mal à se taire. Ça renâcle dans les raidards. Je réserve le petit plateau pour les pignons hauts et le bas…pour les bas. Trop de biais dans la boue, les dérailleurs protestent et refusent le changement. Ce sont des conservateurs, les dérailleurs, des démocrates-chrétiens charitables mais pas trop. Des tortures comme celles-là évidemment nous coûtent et rendent la matériel vite obsolète.
C’est le E
Perec a écrit sans le E dans la Disparition. Avait-il perdu le E sur l’ordi?
C’est divertissant l’ordi. J’y passe des heures devant, de jour comme de nuit.
Mon clavier fatalement s’use. Comme la chaine de mon VTT! J’ai déjà remplacé le E, le R, le T, le U, le I, le H, le L, le M, le B et le N par des autocollants.
On dit que le E, le rond pas tout à fait clos finissant par un trait horizontal dit Perec, est la plus utilisée des lettres françaises…après le S. C’est singulier, mon S n’a pas encore été remplacé. Je n’use pas assez de pluriel dans ma prose. Je suis un communiste individualiste.
…et nos deux derniers jours (J4 et J5) sont décrits ci-après soit au total 143 km et 1800 de D+
Dans le rôle des cyclistes: Bernard, Jacques et Max
itinéraire des deux dernières journées pour boucler le Tour du Haut-Rhin à VTT, on quitte Chalampé (D) et on rejoint Sentheim (A)
Quatrième jour: Chalampé- Winkel
Lors de cette quatrième étape du Tour du Haut-Rhin à VTT, on gravira trois cols nouveaux ce qui portera à quarante le nombre de cols traversés au total
départ golf de Chalampéon longe l’ile du Rhin entre Rhin sauvage et grand canal du Rhin jusqu’à KembsWeil am Rhein (Allemagne), rien que pour passer sur la belle passerelle au-dessus du RhinBâle depuis la passerelle de Huninguesur la passerelle Weil-HuningueEnclave suisse de Rodersdorf. Qu’on nous pardonne, c’est pour aller au plus court qu’on la traverseraqu’est-ce qu’on en a bavé pour aller « chercher » le col de Rote Flüh à 738m!col de Rote Flüh on est sur la frontière franco-suisse (mon vélo est en France) magnifique paysage (Kiffis) 5 km en traversée du Glaserbergle col de Neuneich (730m), un haut-lieu réputé avec de très belles vues sur Ligsdorfnous voici à Winkel à la source de l’Ill qui traverse l’Alsace. Notre ami Prosper est venu nous accueillir
Cinquième jour: Winkel-Sentheim
après une nuit réparatrice à l’auberge du Cerf à Winkel, nous sommes prêts à partir pour Sentheim toujours en longeant la frontière du départementdès le départ la terrible côte de Winkel…heureusement, pendant la montée une borne touristique relatant la barrière électrique installée en 14 par les Suisses pour empêcher le passage des frontaliers et des déserteursau carrefour des Ebourbettes, nous pouvons souffler un peula chapelle des Ebourbettes est magnifiquela ferme des Ebourbettes sur la frontière suisse a une histoire. elle a servi notamment à l’évasion du général Giraud. le petit bâtiment qui avait brûlé récemment au fond a été restauré grâce à Groupama nous a dit la fermière en allant voir si ses pommes de terre pointaient le bout du nez. si le chien ne nous aime pas c’est parce que des cyclistes lui ont donné des coups de pied…ce chien contrôle son territoire. Il est venu vers nous, a aboyé, puis a poursuivi son chemin.et après, où va t-on?on va droit au point de vue voir les ruines du château de Morimontc’est là, en bas, les ruines de Morimontpour monter au Roc du Corbeau, c’est gratiné!au Roc du Corbeau, vue sur le château plus préciseon quitte le massif dans une descente périlleuse qui nous amène à Levoncourt (km8)première position allemande de la frontière suisse jusqu’à Ostende en 14-18entrée de Pfetterhouse, nous voici sur du plat et l’on va prendre la piste cyclable jusqu’à Dannemarieun bitume salvateurétrange animal en équilibrepause à Wolfersdorf. on a fait 40km
Puis viennent Saint-Cosme, Bellemagny, Bretten…
On atteindra Mortzwiller par un passage en forêt très boueux.
Je me penche moins souvent sur mes statistiques vélo. Mais force est de constater que ce début d’année 2021 n’est pas bon.
Il n’est pas bon à cause actuellement à cause de la météo qui n’incite pas à sortir et il n’est pas bon en terme de vélo tout court: j’en fais moins que d’habitude tout simplement.
Le temps médiocre n’est pas une invitation, c’est vrai. Mon rythme de quatre sorties par semaine est rompu. Je saute le pas certains jours. La sortie du mardi passe au mercredi. Et hop! ni vu, ni connu, je n’ai plus que trois sorties par semaine. Et je fais même pire: je m’estime dispensé de vélo lorsque je le remplace par un jogging de quatre kilomètres autour de chez moi.
L’effet Covid a t-il fait en plus de dégâts sur nos consciences?
En partie. Les restrictions m’ont cassé physiquement et moralement, c’est indéniable. Je ne dois pas être seul dans ce cas si j’en juge par le mutisme des clubs.
Ce machin là nous a rongé jusqu’au plus profond de l’âme. La reprise? peut-on parler de reprise alors qu’il faut continuer de craindre l’autre et soi-même dans son quotidien? boire un verre le masque sous le menton avant de le remonter?
Maintenant que nous n’avons plus de contraintes géographiques pour nous déplacer, le mauvais temps sévit depuis des semaines. On n’ose plus sortir dans les chemins détrempés à VTT et les voyages en route sont compromis par des météos incertaines.
En cette fin mai, je dois me contenter d’un tout petit 953km routier (5577m), de 521km de VTT (6184m) et de 88km de jogging.
Pas de quoi pavoiser!
J’ajouterai pour clore le chapitre l’indicible ressenti de l’âge qui passe et qui révèle d’étranges manifestations articulaires et douloureuses.
Cette fin de semaine, je reprendrai avec mes amis, la fin de mon Tour du Haut-Rhin interrompu le 11 juillet 2020 à Chalampé lors de la quatrième étape suite à une chute.
Le Tour du Haut-Rhin, tel que je l’ai conçu, se pratique à VTT en cinq jours. Il n’y a pas de voiture accompagnatrice (rien ne l’interdit) mais on réserve ses hébergements à l’avance. On transporte donc son linge avec soi et son pique-nique.
On tourne dans le sens horaire…et on part de Masevaux. C’est donc l’ancienne frontière allemande de 1871 qu’on aborde en premier.
Carte ou GPS? le débat revient sur la place des Centcolistes, les chasseurs de cols à vélo
Jean-Marc prépare la Randonnée Permanente (RP) des Vosges à vélo, celle du Club des Cent Cols (840 km pour un dénivelé d’environ 18 000 m comprenant 100 cols tous routiers), il s’exprime sur la liste de discussion du club en ces termes…
Début printemps, je commence la préparation de celle des Vosges en vue de ma participation courant mai ou juin. Dés la première consultation de la carte du premier tronçon, je m’aperçois vite que je n’arrive pas à suivre le circuit sur ma carte. Après renseignements auprès du responsable des RP, et du créateur de cette RP (Alain Brault) il s’avère, qu’une bonne partie des routes n’est pas visible sur les cartes de cette échelle, mais qu’il faut privilégier l’usage du GPS ou à défaut, des cartes au 1/25 000 e , autant dire impossible à Vélo (il en faudrait beaucoup trop !).
J’avoue ne plus prendre part à ce genre d’échanges depuis plusieurs années. Mais j’observe plutôt avec amusement qu’il subsiste des inconditionnels de la carte pour voyager à vélo.
La carte c’est un peu comme si on demandait à un pilote de ligne de naviguer à vue et non pas aux instruments. J’ai abandonné mon jeu de cartes au 1/25000e de l’IGN le jour où j’ai vu débarquer mes confrères avec leur GPS sur le guidon de leur VTT et de leur vélo routier.
Le temps de déplier la carte, de trouver le bon pli, d’orienter le précieux sésame, les copains étaient déjà partis devant sans s’arrêter.
Alors après j’accepte tous les arguments des pro-cartes, la poésie, l’odeur du papier, le bonheur de s’arrêter à un carrefour forestier et d’écouter le silence,…oui tout cela est formidable Du coté des chasseurs de cols à vélo, force est d’admettre qu’hors les cols routiers, trouver un col muletier inusité avec une carte relève plutôt de l’improvisation. Il est là derrière ce creux?…ou là peut-être juste après ce gros chêne?…Mais ce n’est qu’une question de précision dont on pourra se passer dès lors que nous pratiquons une activité de loisir à vélo.
Cela dit, moi qui me suis mis au GPS, aux parcours téléchargés, depuis une dizaine d’années, je ne saurais partir sans cet instrument dans des régions isolées et méconnues. M’encombrer de cartes, voire de photocopies de cartes, non! Surtout si par malchance il faut tout mettre à l’abri de la pluie.
Il faut aussi savoir que nombreux parmi ceux qui utilisent la carte sont rétifs à tous ce qui touche l’informatique. Il est vrai que le GPS au début c’est déconcertant du fait de l’étroitesse de l’écran et de la complexité à comprendre la navigation à l’aide d’un tel appareil.
En 2012, j’avais écrit un billet intitulé gps, je ne sais rien mais je dirai tout. Il est vrai qu’à cette époque j’emportais encore avec moi une carte papier tellement j’étais déconcerté par la manipulation de l’appareil.
Robert Marchand
Robert Marchand en 2019 visitant le stand des Cent Cols
On ne sait plus, lui même non plus, s’il avait réellement 109 ans avant de décéder car sa longue vie comportait des inconnues. Peu importe! Mais Robert Marchand était devenu une icône des cyclistes, peut-être malgré lui. Pas de tous les cyclistes, non. Seulement de ceux qui considèrent le vélo comme un sport avant tout. Ce qui fait déjà beaucoup.
Récupéré par un mouvement cycliste bariolé de jaune et de violet, Robert Marchand contribuait jusqu’à peu à la promotion de l’Ardèchoise.
Dors en Paix, Robert Marchand!
Atteindre les Athéniens
Allons nous faire voir chez les Grecs! Tous les États touristiques mettent le turbo pour nous faire revenir en force cet été. Avec le passe sanitaire aucun problème on vous accueille en Espagne, en Grèce, en Crête, là où bon vous semble.
Chez nos voisins allemands, les travailleurs frontaliers doivent se faire tester deux fois par semaine. Et à force on a mal aux trous de nez.
A moins d’être vacciné.
Qu’on le veuille ou non, la vaccination va donc peu à peu s’imposer pour voyager et aussi pour participer à de grandes manifestations dans l’hexagone. Ceux qui vont le regretter seront « les refuzniks », les rebelles par principe à une mesure qu’ils jugent attentatoire aux libertés individuelles et aussi les personnes isolées qui n’ont pas accès facilement à la campagne de vaccination, éloignés, handicapés.
On se dirige donc vers une citoyenneté à deux vitesses par la force des choses.
La sortie du club Etoile 78 de Vieux-Thann a été consacrée à la plaine. Nous étions cinq. Etoile 78 porte ce numéro parce que le club a été créé en…1978, tout simplement.
On tente d’éviter les grandes flaques et la boue mais on rentre tout de même tout crottés. Le tour des étangs de Cernay a été apprécié et nous avons pris garde de ne pas trop déranger les nombreux carpistes présents autour du plan d’eau réservé à la pêche.
Les « locaux » le savent, lorsqu’on dit Haag, on parle de la montée du col du Haag par Geishouse. La montée par Geishouse n’intéresse pas les routiers car la route est défoncée, un peu plus chaque année. Cette montée me convient tellement je monte lentement. En plus, je suis « planqué » à l’abri du vent, des motos.
la montée au col du Haag
Oui le Haag est difficile avec de nombreux passages à plus de 10%, alors on est fier d’arriver en haut.
Chez l’apiculteur Riche, je m’arrête. L’établissement est devenu vaste et confortable. La terrasse de grande qualité. Riche offre de l’eau pour les gourdes et les toilettes sont gratuites, même sans être client! Il m’offre un café…je lui achète un pot de miel.
Offrir de l’eau sur la route des Crêtes, voila de quoi faire grincer des dents au Markstein qui vend son eau à prix d’or
A Freundstein, le groupe électrogène tourne, la ligne 20 kV toujours en panne. Idem pour Kohlschlag. Le fermier-aubergiste me conte l’histoire qui dure depuis des mois. Enedis est incapable de régler le problème d’une ligne aérienne…je n’y crois pas, mais je n’arrive pas à identifier ce qui se cache dans cet imbroglio dont la presse s’est fait l’écho.
Je dévale le Vieil-Armand avec 4 couches, c’est confortable.
Dans la famille galets, je demande les SRAM XT 10V
On n’y songe pas tellement elles sont discrètes sous le dérailleur, mais les poulies, aussi appelées galets, s’usent. Il faut alors les changer car elles assurent le bon fonctionnement du dérailleur. Il existe deux poulies, celle de traction qui supporte le point de traction de la chaîne en retour de pédalier et la poulie guide qui positionne correctement la chaîne face au pignon sélectionné.
Sur un VTT, les galets souffrent beaucoup du fait qu’ils sont très sollicités dans des environnements agressifs (eau boueuse, gravier, sable,…)
On trouve chez Shimano des galets compatibles
Faire attention avant d’acheter sur le net car c’est une jungle. Mieux vaut s’adresser à votre détaillant ou se rendre avec son modèle de galet dans le surfaces spécialisées.
L’application AntiCovid mentionne à présent ma vaccination sur mon Iphone.
Il y avait de l’effervescence au centre de vaccination de Mulhouse cet après-midi. On pourrait dire une ferveur toute en retenue.
Je suis donc vacciné. Et après?
Après, je ne sais pas. La jeune interne m’a dit « continuez à respecter les gestes-barrières! » De ce coté là, je ne gagne rien. Je dois toujours avoir avec moi cet ustensile, un pour le jogging si je vais chez mon boulanger, un sur chacun des vélos, un dans la voiture,…
A quoi sert donc le vaccin?
On a tendance à oublier à quoi sert le vaccin: en principe à éviter de développer une forme grave de la maladie, surtout si l’on est âgé comme je commence à l’être. Mais le fameux sésame ne nous délivre pas nécessairement du mal: on peut encore contracter la maladie même en étant vacciné et ne pas être protégé des futurs variants. Et pire, il semble que l’inoculation vaccinale vous met en situation de fragilité pendant plusieurs jours du fait que nos défenses immunitaires sont affaiblies. Voila qui va ravir tous ceux qui s’opposent au dispositif vaccinal qui vise à atteindre une certaine immunité collective.
Quelle immunité?
Sur ce plan là, celui de l’immunité collective, ne rêvons pas! les Américains rament pour convaincre les réfractaires purs et durs dont beaucoup de pro-Trump.
En France, c’est assuré, nous n’atteindrons jamais l’immunité collective et on va plafonner d’ici l’été vers 55 ou 65%.
En conclusion, nous n’allons être qu’à moitié-protégés et le machin Covid va continuer à se disséminer à bas-bruit pendant encore longtemps.
Pas question d’imposer la vaccination ni d’instituer un passeport sanitaire, la démocratie et nos libertés seraient en danger. Donc le bazar va durer longtemps…et on n’a pas fini de trainer ce boulet dans notre quotidien.
Mieux valait éviter les sentiers gorgés d’eau. et rester sur les sols pierreux.
J’étais presque étonné de ne pas voir un grain arriver sur moi. Finalement, j’ai pris mes aises et parcouru une trentaine de kilomètres à VTT par champs et bois.
Il fallait le croire, j’ai saisi l’occasion d’une accalmie en regardant l’animation VentuskyC’est curieux comme animal. Il fait le mort croyant qu’on ne le voit pas. Je ne sais d’ailleurs pas si un orvet est capable d’une construction intellectuelle ou s’il s’agit d’un réflexe comportemental inné en voyant un vététiste arriver. Mais il ne bougera qu’à la condition que je l’y invite avec une brindille.
Je suis retourné à Longwy quarante ans après la déflagration. Celle de l’annonce de la fermeture des hauts-fourneaux de la sidérurgie lorraine. C’est là que j’ai fait « mes premières armes » à vélo dans le cadre du club local.
C’était en 1978Longwy n’est pas une ville de vélo. Son relief est rebutant.
Le relais du Bois de Châ est toujours là-haut sur sa colline.
Place de l’hôtel de ville Longwy
La vallée de la Chiers autrefois occupée par le complexe sidérurgique est vide. Des milliers tonnes de ferraille ont disparu. A la place des entreprises commerciales tentent de redonner vie à une ville martyrisée dont l’essentiel de la population active vit à présent de la proximité frontalière du Luxembourg. La place de l’hôtel de ville autrefois siège des rassemblements ouvriers est devenue presque bourgeoise. Mais Longwy-Haut est à l’abandon, sa place Darche est tristounette et les fortifications de Vauban peinent à être remises en valeur.
Longwy-Haut, fortifications Vauban
Pascal Bride a terminé sa Diagonale. Strasbourg-Hendaye en quatre jours! Un exploit inaccessible à nombre d’entre-nous. Mais sommes-nous tentés par ce genre d’aventure?
Fatalement, on sera admiratif qu’un homme sur un vélo puisse parcourir autant de kilomètres en si peu de temps. Et après? après, on peut vivre rassuré, on se dit « je l’ai fait, tout va bien ». J’imagine que l’étoffe des héros c’est de se prouver qu’ils peuvent le faire. Pour le reste, la beauté du voyage, la connaissance des sites bucoliques traversés, il faudrait tout reprendre de A à Z et s’attarder. Oui, s’attarder c’est le mot pour décrire ce que pourrait être mon voyage à vélo, celui où je décrirai d’improbables sinuosités au gré des paysages et du temps qui passe.
Mais Pascal Bride l’a fait. Ne chipotons pas: son truc à lui ce sont les raids à vélo. Sa quête du Graal, il l’a cherchée, il l’a trouvée.
Il raconte son périple avec ses mots à lui mieux qu’aucun autre ne saurait le faire puisque c’est lui qui pédalait.
Déjà mi-mai et le mauvais temps se met à contrarier notre levée du confinement…et donc nos perspectives de randos à vélo. Trois sorties « route », quatre à VTT et quatre courses à pied dans le quartier. C’est tout. Pour moi, moins de vélo tue le vélo. Et la semaine qui s’annonce va être encore pluvieuse selon la météo.
Difficile de moissonner des cols nouveaux. Mon seul nouveau sera celui de Lessy à l’ouest de Metz. Et encore! j’ai bien cru l’avoir raté tellement il est insignifiant; mais j’ai vérifié sur ma trace enregistrée et il y figure en effet. Par ces temps de disette cycliste, tout est bon à prendre.
col de Lessy. Lorsque je suis arrivé là, j’ai vu une barrière en face et j’ai craint de ne pouvoir poursuivre. Une joggeuse arrivant face à moi m’a rassuré: l’usage du chemin militaire est permis
David a écrit pour me dire qu’il apprécie…
le ton quelques fois incisifs de [vos] articles et la niaque toujours bien présente et par tous les temps !
Merci David, ce commentaire me fait très plaisir et m’encourage.
Blaise Cendrars, c’est son nom d’auteur tiré de braise et de cendre, dit-on
Je termine « la main coupée » son roman autobiographique. De son vrai nom, Frédéric Louis Sauser, Blaise Cendrars né à La Chaux-de-Fonds est venu faire la guerre de 14 dans la Somme en qualité de caporal, légionnaire et engagé. Anarchiste dans l’âme, je vous recommande la lecture de son roman si vous voulez y trouver un témoignage poignant de la guerre des tranchées et la veulerie du commandement de l’époque.
Gare de Metz de style néo-roman rhénan construite à partir de 1870
Un court séjour à Metz. Rien que pour marquer le coup du déconfinement. Metz est une belle ville. Ce n’est pas faire injure aux messins de dire que ce pourrait être une ville allemande. De larges trottoirs lisses et des mobilités douces à profusion. Pas de trams mais des grands bus articulés qui y ressemblent. Et des vélos. Surtout ceux de Deliveroo et Uber Eats.Invraisemblable! ce sont les trottinettes électriques qui font la nique aux vélos. Désolés les cyclos, vous n’êtes plus les rois de la mobilité douce! Je ne savais pas ces engins aussi populaires dans le grandes villes.
L’ile du Petit SaulcyDe larges trottoirs partagés et des voies de bus réservées pour le Mettis, les bus à haut niveau de service
Le Mettis: Vingt-sept autobus de type BHNS d’une longueur de 23,82 mètres sont utilisés sur les deux lignes6. La motorisation est de type hybride diesel-électrique (c’est-à-dire une chaîne de traction composée de : génératrice diesel – batterie de régulation – moteurs de traction électriques). Leur capacité est de 150 passagers par véhicule.(Wikipedia)
Départ du camping municipal de Metz
Une grande rampe pour franchir la Moselle canalisée
Je franchis le magnifique pont des Morts avec ses arcades et je prends la rue de Paris, puis la Moselle canalisée.
J’ai pris mon VTT et je suis parti explorer ce qui doit être un haut-lieu du vélo-loisir pour les Messins: le Mont Saint-Quentin ancien territoire militaire qui date de 1870 commencés par les Français et terminés par les Allemands.
Bordé par Plappeville, Lessy, Scy Chazelles et Longeville-lès-Metz, ce Mont Saint-Quentin culmine à 360 mètres avec le fort Gérardin. Regardez la carte au 25000eme, c’est un labyrinthe pour les VTT et les runneurs.
Soudain, je suis pris d’un doute en rentrant à la maison, suis-je bien passé au col de Lessy à 308m, le seul col de la région?
L’avoir raté, je m’en serais voulu longtemps car je ne vais pas par là souvent.
Ouf, il figure sur ma trace au km 6.
L’ancien fort de Plappeville. Tous les ouvrages sont interdits d’accès mais je constate que les portes sont forcées.
Autre frayeur dans la forêt, un vététiste qui déboule comme une flèche dans ce maquis de pistes et qui me coupe la route. Il va tellement vite qu’il ne m’aura pas vu. Je suis au « Fond de Chauvin » et je recherche le meilleur moyen de sortir de cet inextricable réseau de singles sinueux truffés de ravins, de bosses et de passages étroits entre les arbres.
D’autres ouvrages sont mieux préservés. Manifestement l’armée n’a pas les moyens d’entretenir ce patrimoine.
Je sors et je rentre à Metz.
Longer la Moselle, c’est le rêve. Au km 18, une passerelle franchit la Moselle canalisée avec une grande rampe de part et d’autre pour les vélos.
Mon vélo fait un peu cheap maintenant. Mais je n’éprouve pas le besoin d’en changer. Il va bien avec le pilote. Il vient de grimper la Glashutte et il est encore tout ébaubi. C’est vrai que le dernier kilomètre nous laisse dans l’incertitude, lui et moi, car on ne voit toujours pas apparaître cette sacrée ferme-auberge de la Glashutte.
Ouf! j’avais gardé quelques dents et c’est ma fierté.
Les animaux de la ferme se font entendre. Dans le parc un joli poulain blanc et marron et deux lamas, plus les poneys.
J’enfile le coupe-vent et je descends les mains sur les freins.
Je vous parle de choses qui passionnent peu: les élections régionales.
En dépit du buzz que font les médias sur la tambouille politique entre les états-majors, les atermoiements de LR en PACA avec le faux ralliement de son poulain à LREM, les mouvements de menton de Xavier Bertrand et de l’avocat-ministre Dupont-Moretti dans les Hauts-de-France, la campagne n’imprime pas.
Pourquoi?
Jean Rottner
Tout simplement parce que les régions françaises contrairement aux lands allemands n’ont pas de pouvoir politique: elles n’ont ni armée, ni police et ne peuvent pas lever l’impôt et ni édicter des lois. Ce sont des nains politiques dont on n’attend rien. Et ce n’est pas le bricolage territorial de François Hollande qui a arrangé les choses.
La messe est dite. Il est inutile de se focaliser sur les élections régionales.
D’ailleurs en Alsace, la région Grand Est reste étrangère aux Alsaciens et les escarmouches qui se préparent entre Jean Rottner et Brigitte Klinkert (deux Alsaciens!) risquent plutôt d’avantager le RN Laurent Jacobelli parachuté par son parti.
Passons à autre chose!
Nos yeux
Le monsieur arrive vers moi. Il longe consciencieusement le trottoir. Son chien le guide. La conversation va durer.
Vous avez un GPS pour vous guider, moi c’est mon chien. Je lui dis « Hundsrück!… » et il m’emmène au Hundsrück devant l’auberge de la Fourmi.
Mais il ne connait qu’un itinéraire pour m’y conduire bien qu’il en existât plusieurs.
Au bout de la rue du chemin de fer, avant d’atteindre la rue des Libérateurs de Willer-sur-Thur, quand je vais voir mon frère, mon chien contourne toutes les flaques d’eau du chemin pour ne pas mouiller mes pieds.
Voilà onze ans que la cécité l’a frappé et les épisodes dépressifs ont été nombreux. Mais son chien lui a fait reprendre goût à la vie.
Trash
Heavy metal, l’ambiance trash
On peut difficilement fermer les yeux sur la société trash. Celle du mauvais goût, de la provocation, de l’agressivité. Je dois y participer moi-même sans toujours m’en rendre compte. Mais enfin tous nos déboires, nos déconvenues sociétales s’accumulent. On dit que les violences font la loi pas seulement dans les « quartiers » mais partout ailleurs. Pour tout et n’importe quoi. L’âge venant, j’en deviens las.
Notre perte de valeurs est patente. Elle est la conjonction, à mon avis, d’un laisser-faire qui dure depuis bien longtemps en matière d’éducation et aussi de mouvements de population qu’on peine à intégrer et qui font société à part.
Bref, tout cela ne sent pas bon du tout.
Électrique
Je ne sais pas vous, mais moi ça commence à m’agacer toutes ces pubs de bagnoles électriques. Je me demande comment nos congénères font pour avaler cette supercherie qui tend à nous faire croire que demain on va rouler propre parce que c’est électrique. Alors qu’on ne fait que cacher la poussière nucléaire sous le tapis. Sans parler du reste: perpétuer les dégâts environnementaux voire en les aggravant et encourager le pillage de la planète. N’eût-il pas été plus simple d’inventer des voitures vertueuses légères en complément des mobilités douces? non! à la place on invente des mastodontes remplis de batteries. Où est le progrès?
Sous la pression des états, les constructeurs s’empressent de mettre sur le marché du tout électrique, sabrant dans le vif des effectifs de ses fonderies d’aluminium. Les fabricants de pompes à injection (700 licenciements chez Bosch à Rodez d’ici 2025) sont aussi dans le marasme et la grande fonderie Renault du Poitou ultra-moderne va mettre un bon millier de types à la rue.
Je vais finir mon vieux diesel turbo-compressé en douce. Il tiendra bien jusqu’à la fin de mes jours et j’éviterai d’aller là où on me l’interdira comme Strasbourg l’envisage. D’ailleurs rouler en ville en bagnole est un non-sens qu’il est temps d’abandonner.
En attendant, vu les prix délirants des bagnoles électriques, je serai capable de m’en passer.
Maintenant voyons comment l’énergéticien EDF va construire ses tarifs de recharge…tout en y intégrant les taxes que l’État, fatalement, va devoir instaurer en remplacement des taxes sur les carburants fossiles qui constituent 60% du prix du litre. Ne nous trompons pas: la tarification par usages existe et un abonnement domestique n’a rien à voir avec l’énergie automobile combien même votre voiture serait garée à l’intérieur de votre garage à proximité d’une prise de courant. Les usagers de voitures électriques risquent d’avoir des réveils douloureux quand l’électrique va devenir juteux pour l’Etat.
Une diagonale difficile
Strasbourg-Hendaye à vélo. Ce matin Pascal bride a accompli les trois-quarts de sa diagonale Strasbourg-Hendaye (1170km en 99 heures). Beaucoup de vent de face et de pluie. En fait les 99 heures comprennent aussi les arrêts ravitaillement et le sommeil. Il reste donc tout juste le temps de pédaler 12 à 14 heures par jour.
334 km (13h) le premier jour jusqu’à Digoin Saône et Loire (2893m)
308 km (13h30) le deuxième jusqu’à La Courtine Creuse (3272m)
272 km(12h) hier jusqu’à Issigeac Dordogne (2770m)
Il lui reste à parcourir théoriquement aujourd’hui 256 km pour rejoindre Hendaye.
Un beau défi qui va être gagné ce soir à n’en pas douter!
Grand beau temps ce matin. Dix vététistes et deux « routiers » au club Etoile 78 de Vieux-Thann
Je prends un parcours plat, je n’ai pas envie de grimper. Nous sommes trois pour cet itinéraire qui nous conduit jusqu’au plan d’eau de Reiningue.
la pause s’impose
Pour qu’un parcours ne soit pas monotone aux nouveaux venus, il faut quelques points d’intérêt qui permettront de marquer une pause…et si possible des sols variés.
Les chemins pour rejoindre l’abbaye de l’Oelenberg sont agréables et non boueux. Le tour du lac nous donne à voir des pêcheurs et des promeneurs. Le petit single qui rejoint le ball-trap de Cernay est ludique avec ses dos d’âne. Puis on finit par le sentier de la Thur sauvage. 32km
château d’eau fort Willer-sur-ThurWiller-sur-ThurThannCroix du StaufenThann vignoble du RangenRuines du château de l’Engelbourg en haut, tribunal de proximité en basmoimon tour de vadrouille https://www.openrunner.com/r/13018678
Encore un défi pour Pascal Bride, notre célèbre baroudeur mulhousien à vélo qui s’attaque ce matin à Strasbourg-Hendaye, une Diagonale redoutable à travers la France.
Les Diagonales de France doivent être parcourues sans assistance à raison de 285 km par tranche de 24 heures afin d’être homologuées par la FFVélo.
Un engagement qui mérite la réussite vu la difficulté!
Un simple calcul: moi qui roule à 20 de moyenne, je devrais rouler tous les jours pendant 14 heures pendant 4 jours de suite. De quoi me rendre humble.
Un vélo épuisé qui dortà l’emplacement de l’ancienne station-service, un dépôt d’ordures permanent
Encore une fois, il faut regretter que le dispositif d’enlèvement des déchets réglementé marque le pas. Si les déchetteries excellent par leur organisation, il faut bien constater que le système est imparfait puisque de nombreux points du territoire sont le siège de dépôts sauvages.
Tout simplement du fait de personnes indélicates qui ne tiennent pas à payer pour évacuer leurs déchets.
Tout le monde le sait, le faubourg de Belfort à l’extrémité de Cernay est un nid à ordures. Cette patte d’oie de la D483 permet en quittant La Croisière à Cernay de rejoindre la voie rapide Colmar-Belfort coté Aspach.
A cet emplacement existait une station-service aujourd’hui désaffectée. L’endroit est devenu un exutoire de tout ce qui ne trouve pas place en déchetterie contrôlée.
Je passe là très fréquemment avec mon vélo et j’observe les dépôts incessants.
Des pneus, des gravats de chantier, des meubles, de l’électro-ménager, des matelas,…
le chemin qui jouxte la gravière est un lieu idéal pour déverser ses ordures à l’abri des regards
En effet, l’organisateur nous écrit pour nous dire en substance que:
La préfecture a interdit notre manifestation cyclotouriste sur route (et donc tout le monde pourra faire du vélo sans être à plus de six à la fois)
Cette annulation de la partie sportive n’est pas une interdiction de notre AG et ne sera pas valable comme motif d’annulation/remboursement du séjour (et donc si vous avez réservé un gite vous ne pouvez pas être remboursé)
La tenue de l’assemblée générale sous sa forme plénière est annulée du fait des votes par correspondance.
Le pot de l’amitié est hélas supprimé du fait des contraintes sanitaires.
Jeudi après-midi : la visite guidée du village de Saint André en Royans est annulée.
La soirée diapos est hélas supprimée du fait des contraintes sanitaires.
Cette énumération de contretemps pourrait paraître anecdotique puisque chacun comprendra qu’il n’y a donc pas lieu de se déplacer pour une rencontre nationale qui sera vidée de son contenu.
Mais de façon caricaturale, cette annulation qui ne dit pas son nom vient interrompre le cours d’une vie associative où de nombreux militants se sont investis en pure perte. Mois après mois, cette pandémie a fini par ronger nos fondations. Les plus jeunes s’en relèveront. Mais parmi les plus anciens, il faudra parfois dire adieu définitivement à ces retrouvailles.
Au début j’ai cru que la ferme-auberge du lac se reconvertissait dans le commerce en vins. En vins d’Alsace. Mais en approchant j’ai constaté que c’était des mobil-homes d’un genre particulier équipés de deux fenêtres et d’une terrasse. Le toit en écailles de bois est du meilleur effet.
Les futurs Diogène sont donc attendus cet été.
Reste à savoir si les conditions de confort sont au top et si le tonneau ne risque pas de se mettre à rouler en cas de charivari à l’intérieur.