C’était
un beau challenge pour Vélomaxou qui n’était
jusqu’alors jamais monté plus haut que le Grand
Ballon.
Samedi 12
septembre, nous nous sommes donc attaqués à trois cols alpins
situés en Suisse, le Furkapass, le Nufenenpass et le Saint
Gothard.
C’est une réel défi de pouvoir
« tutoyer » des cols
alpins quand on ne connait que la massif vosgien
ou la Forêt Noire.
Je n’ai pas été déçu; parcourir les Alpes
sur son vélo, c’est un exercice d’une autre dimension,
reconnaissons-le!
Le
Furkapass
Partis tôt de
Mulhouse en compagnie de cinq amis, il est déjà 9h30 quand nous
enfourchons nos vélos à Andermatt dans un petit matin gris aux
nuages incertains.
Direction le
Furkapass situé à 2431 mètres d’altitude à l’ouest
d’Andermatt.
Départ depuis
la vallée verdoyante, à l’herbe rase, au milieu des ruisseaux
alpestres et des tintinnabulements des vaches brunes. Un vrai décor
de conte de fée!
Le petit train
à vapeur au fond de la vallée s’époumonait sur la pente,
comme nous sur nos bécanes, pour rejoindre le sommet.
C’est que
l’itinéraire du Furkapass comporte quand même 18 Km de montée
sans « temps mort » et est parcouru de nombreuses motos, comme dans
les Vosges, hélas!
Au fur et à
mesure, on n’aperçoit plus au détour d’un lacet qu’une
pente vertigineuse et rocailleuse.
Andermatt est
dans le lointain mais le Furkapass et son sommet semblent encore
insaisissables…Ce n’est qu’après avoir perdu le
regard avec la vallée qu’on apercevra enfin le sommet du
Furkapass et les nombreux lacets qui nous en séparent
encore.
Rhonegletscher
Il faut en
cette période de l’année se couvrir pour descendre les cols
alpins.
C’est
pourquoi nous sommes chargés de vêtements sur notre dos comme des
mules et procéder à un habillage copieux avant d’aborder la
descente. Nous entamons donc un curieux streap-tease sur le bord de
la route…
Avant
d’atteindre Ulrichen, nous marquons une pause au glacier du
Rhône, le Rhonegletscher.
Le
Rhonegletscher est l’objet d’une effervescence
inhabituelle, semble t-il, puisqu’un hélicoptère dépose des
matériaux sur le glacier sous les yeux de nombreux promeneurs et
touristes.
L’accès au
glacier chemine à travers un magasin de souvenirs…L’altitude
alpestre n’empêche pas le commerce!
Un petit
écusson fera notre joie.
La descente qui
nous attend après le Gletscher est impressionnante tant les
méandres de la route semblent suspendus au bord d’un
précipice…Oui, un vague sentiment de vertige nous
étreint…
Nufenenpass
C’est à
Oberwald que nous retrouvons notre petit train à vapeur touristique
parti en même temps que nous à Realp non loin
d’Andermatt.
Il est arrivé à
destination grâce au « Basistunnel » qui lui permet d’éviter
les rigueurs pentues du Furkapass.
La loco fait
demi-tour avant le départ grâce à une plaque tournante actionnée
« à la force du poignet ».
Exercice très
spectaculaire!..
Arrivés à
Ulrichen, il faut à nouveau procéder à un déshabillage en règle
avant d’aborder la montée vers Nufenen…longue de 13
Km.
Nufenen (ou le
Passo della Novena) est perché à 2431 mètres
d’altitude.
D’abord,
la pente est instantanée dès le premier virage à la sortie de
Ulrichen.
Ensuite, il
faut cheminer jusqu’à l’atteinte d’un replat tout
relatif qui nous laisse découvrir une longue pente rectiligne
surmontée d’un chalet…
L’atteinte du chalet en question
n’est qu’un repère provisoire car il faut découvrir
ensuite une succession de lacets surmontés
d’un barrage…et ensuite?..
Ensuite, nous
découvrons d’autres lacets éprouvants dont l’issue semble
infinie…
Enfin voici le
Passo della Novena!
Cette montée
sera la plus éprouvante de la journée…il est déjà 16 heures
et nous n’avons parcouru qu’un cinquantaine de Km sur
les 100 prévus.
Il est vrai
aussi que depuis notre départ nous avons déjà plus de 3h30 de
montées quasi-ininterrompues dans les jambes.
Pour nous, ces
pentes sont gravies entre 6 et 8 Km/h avec des développements de
32×23 ou 32×26.
Il faut parfois
s’accorder quelques pauses « cardiaques » en
acceptant de faire chuter sa vitesse à 4 ou 5 Km/h tout en
prenant soin de s’éloigner des fossés vertigineux tant la
tenue du cap à ces basses vitesses est délicate…
On aura tout
juste le temps d’admirer un rassemblement de poids lourds
Saurer, les fameux camions mythiques helvétiques d’antan
qu’il faudra déjà songer à plonger vers Airolo.
Le
Passo del San Gottardo
La descente de
la Valle Bedretto vers Airolo est longue de 23 Km.
A cette heure,
il fait déjà froid en altitude et l’on préfère descendre
rapidement se réchauffer au fond de la vallée…
A Airolo, il
est déjà 17heures passé et nous prendrons une dernière collation
avant d’aborder le dernier col de la journée, le col du
Saint-Gothard, bien connu des touristes qui se rendent en
Italie.
On voit sur les
hauteurs du Gothard des nuages annonciateurs de pluie
s’amonceler…
C’est
donc par l’ancienne route pavée du Gothard que nous
commençons notre ascension et alors que la pluie nous
surprend.
Une route pavée
de 14 Km qui nous fera penser à « l’enfer du
nord ».
Nous quittons
les dernières habitations sur les hauteurs d’Airolo et le
silence de cette route déserte s’installe… Seules nos
jantes étroites sur les pavés déjoints émettaient quelques
crissements de douleur sous l’effet de la torture.
Peu à peu, les
derniers lacets se font plus serrés alors que la nuit
tombe.
Nous atteignons
un paysage lacustre dans la pénombre à coté d’une auberge et
d’un monument dont les contours sont déjà flous. C’est
le Gothard.
Il faudra à
nouveau s’équiper chaudement et se munir d’un éclairage
sommaire avant de rejoindre Andermatt en prenant soin de serpenter
le long des halos de nos modestes projecteurs.
Il ne fait plus que 4°C.
Il est déjà
20h30 quand, dans la nuit noire, nous rejoignons nos
véhicules.
103km – 3000 de
dénivelée.
Avec
Marie-Paule (toujours devant), Jacques, Christian, Gaston,
Daniel.
Merci à eux
pour cette belle aventure !