C’est la question qu’on se pose lorsque la peinture vous tente, comment peindre?
Vaste sujet!
Moi qui ne suis qu’amateur, j’ai toujours des questions sans réponses.
J’ai d’abord commencé par l’aquarelle. Puis depuis trois ou quatre ans j’ai viré vers la peinture à l’huile.
Chaque medium (liant) utilisé possède ses secrets et aussi ses règles d’usage.
L’aquarelle qui est une peinture à l’eau nécessite de comprendre comment les pigments de la couleur vont réagir au contact de l’eau.
La peinture à l’huile a aussi ses codes.
Mais peu importe, l’essentiel c’est d’essayer. Petit à petit. Commencer par des choses faciles et de format pas trop grand.
Qu’appelle t-on une chose facile à peindre?
Ne pas mettre la barre trop haut car on risque de ne jamais l’atteindre. Les natures mortes de fruits, les fleurs pour commencer. Eviter la barbouille au rouleau!
Bien sûr il faut d’abord dessiner, voire apprendre à dessiner. Certains tracent des quadrillages sur le modèle…pourquoi pas!
Avec la peinture à l’huile, j’acquiers beaucoup en regardant des tutos sur YouTube. Merci aux peintres que sont Christian Arnoult (région nancéenne) et José Salvaggio (Haute-Marne) qui pour moi sont des maîtres.
Il faut s’installer confortablement à coté de son sujet
Mais avant, j’ai suivi plusieurs démonstrations de techniques: tous sur YouTube de façon à s’inspirer de leurs modèles et de leurs techniques
René Milone à qui j’ai acheté un cours
Boris Huguenel
Nelly Lestrade pour la technique au couteau
Marc Laisne (Montpellier)
Sylvain Loisant (Vittel)
Antony Chambaud
Julia Kotenko pour ses fleurs
Elsa Weiss
Imagin’Amandine
The Arful Souls
Pascal Clus (couteau Vosges)
Bob Ross ( Américain défunt)
Le Magicien des Couleurs sur NousTV (canadien)
Clare Bowen (Anglaise, très sympa en plein air)
Avoir des sujets sous la main
J’ai classé des images dans un fichier informatique issues de mes balades à vélo pour la plupart.
Travailler en plein air
Ne pas avoir la grosse tête et se dire qu’on est amateur avant d’être peut-être un jour un maître. J’ai encore beaucoup à apprendre dans l’art de peindre.
Une peinture en atelier a un avantage, j’ai de la place. Je me gave de tutos sur Youtube comme ceux de Christian Arnould qui est peintre lorrain.
Je reste des heures devant son art. Puis je me mets au boulot. Je me suis constitué une bibliothèque d’images à partir de mes clichés pris en randonnées. Il me reste à puiser un sujet, pas n’importe lequel, celui que « je sens », celui où je vais pouvoir m’exprimer. Il m’arrive de comprendre que le sujet n’est pas bon, trop compliqué pour moi. Alors je renonce. J’ai cette tendance de croire à « la prima » comme si j’étais dehors et de pouvoir réussir à la première passe. Or je comprends qu’il faudra une deuxième passe, ce qu’on appelle « le gras sur maigre » à l’huile pour bien approfondir les contrastes et les détails.
Tous mes tableaux sont à la Résidence du Parc à Lingolsheim (Bas-Rhin). Ils ne sont pas encore accrochés. Je les ai laissés à plat en attendant qu’une bonne âme s’en occupe.
Je me hâte de peindre la neige car on en a peu d’année en année.
Le Thannerhubel est ce massif au-dessus de Thann perché à mille mètres d’altitude. On y aperçoit la neige depuis la ville. Le seul tire-fesses en exercice est bichonné par les bénévoles du ski-club de Thann.
Fallait oser! Quand je revois cette aquarelle, j’hésiterais à la refaire aussi colorée. Il faut aimer. Mais peindre la neige est un bon exercice d’aquarelle.
S’il s’agit d’une aquarelle, alors sa page blanche vous apporte déjà la neige. Un aquarelliste n’a pas besoin de peinture blanche, sauf pour des rehauts de gouache ou de craie. Il suffit d’y apporter du bleu où c’est nécessaire. Mais il faut tout de même maîtriser l’usage de l’eau car l’aquarelle est une peinture à l’eau. Les éléments flous se font dans l’humide et les structures solides poteaux, arbres et chalet dans le sec.
Avec la peinture à l’huile, c’est différent
C’est souvent devant sa page blanche qu’on se demande comment peindre de la neige alors que tout l’univers devant soi est blanc.
Il suffit pour commencer de peindre son tableau en marron délavé!
Et ensuite d’apporter la neige blanche en principe et ses tons variables. Facile à dire mais plus délicat à faire car on risque de se retrouver à nouveau avec une page blanche.
Il convient donc de ruser en appréciant ce qui est réellement blanc et ce qui l’est moins. Coluche savait déjà tout cela avec la lessive qui lave plus blanc.
Le vrai blanc dans une image n’existe pas réellement. On va donc garder le blanc de titane ou de zinc pur pour la fin. Pour le reste on va associer le blanc de la neige à des tons bleutés…et le ciel laiteux pourra prendre un peu de violet qui est une association de bleu et de rouge.
Toujours se souvenir que le bleu est une couleur froide et que le rouge est une couleur chaude. Le marron du bois comporte du rouge et du jaune, c’est un ton chaud qui contraste avec le froid de la neige.
… et à l’acrylique?
L’acrylique obéit aux mêmes principes que l’huile avec une différence notable, ça sèche très vite, on a donc moins de temps pour réagir
Une chose est sûre, elle est moins bien que la vraie.
Dès que j’ai traversé le Rhin à Vogelsheim, je me rends là-haut sur le parvis de la cathédrale. Et je traîne en poussant mon vélo pour admirer l’édifice et le belvédère qui donne un point de vue magnifique sur les vignes vers le Kaiserstuhl.
J’ai galéré avec cette peinture qui comporte de nombreux pièges de perspectives fuyantes et aussi avec les tons de la pierre. Finalement je l’abandonne en l’état mesurant ainsi tout le chemin qui me reste à parcourir pour rendre mon sujet attractif.
Sur ce fond d’armoire en contreplaqué, j’avais peint Leimbach alors qu’il y a avait de la neige.
Puis insatisfait, j’ai retouché.
Il faut essayer de faire autre chose que la photographie qui nous trompe.
Par exemple le ciel bleu clair est une erreur. Je le sais mais je le fais tout de même.
Et le résultat n’est pas bon
La reprise de l’acrylique lorsqu’on s’est habitué à l’huile surprend. C’est sec instantanément. J’humidifie abondamment avec un spray.
Mais c’est toujours laid.
Le toit gris? non ça ne va pas
Finalement je charge le ciel d’un gris lourd que « sent la neige ». Je lisse le ciel avec les doigts pour donner un modelé.
J’ai persisté dans l’erreur en bricolant les blancs neige. Puis je plâtre au couteau de la neige onctueuse pour lui donne de l’épaisseur. En définitive, mon ciel donne de la lumière à la neige.
Je revisite mes voyages bretons. Le temps est à la pluie depuis plusieurs jours. Rothéneuf entre Saint-Malo et Cancale. Des végétaux qui rappellent la Méditerranée.
Je suis parti d’un sujet réel. J’arrive à une composition à force de tout changer. J’ai reconstruit mon paysage à mon goût. L’huile s’y prête volontiers.
Je reprends mon tableau. Ce qui est satisfaisant un jour ne l’est plus le lendemain. Je ne sais pas si les peintres éprouvent ce sentiment. Au départ je suis parti d’une photographie cadrée par moi-même.
Puis je me suis rendu compte que beaucoup de choses me dérangeaient. Des maisons diffuses dans l’arrière plan. J’en au supprimé une et j’ai atténué le blanc des autres et le bleu des toitures.
J’y ai apporté de l’eau et des bateaux.
J’ai ajouté une cabane de douanier à l’avant. Mais mon personnage est encore un peu grand.
Puis j’ai ajouté deux bateaux, rendu la mer moins étale, construit une balustrade le long du chemin et des jalons renforçant la perspective. Et enfin j’ai apporté un peu de volume aux arbres en avant-plan en contrebas de la falaise.
Pour mémoire ce tableau de Plougasnou (50×40), c’était ça à l’origine
C’est difficile de prendre parti sur le rendu d’un sable découvert à la fois jaune et gris qui ondule sous l’effet d’une marée. Et ces rochers qui se marient avec le ton des algues! et ces poches où l’eau est emprisonnée!
Je revisite mes peintures comme à vélo on retourne sur les lieux qu’on aimés. Mais si à vélo, seule l’attention compte, en peinture il faut faire appel à son regard critique, puis à sa dextérité dans l’exercice du medium.
Ainsi ce qu’on trouve abouti le mois dernier ne l’est plus le mois suivant. Les grands peintres flamands ou florentins l’ont vraisemblablement expérimenté puisqu’on retrouve parfois sous la dernière couche des personnages recouverts.
Faire son autocritique n’est pas facile.
Cet avant plan conduit-il naturellement le regard à l’arrière plan? ce sujet était-il pertinent? mes couleurs sont-elles acceptables à l’œil?
Ma principale difficulté est d’adopter la bonne teinte et le bon ton. Car l’univers nous propose souvent un spectre de couleurs voisines ou qui se réfléchissent.
Bref, la peinture est une découverte sans cesse renouvelée.
Sur cette route pourtant réservée aux cyclistes et riverains (les exploitants agricoles et forestiers, je présume, puisqu’il n’y a pas de maison sauf celle du moulin), on rencontre cependant de plus en plus de voitures. Des gens qui évitent la 4 voies. Dans quel but? je ne sais pas.
Cette peinture est à gagner et ne comporte aucune obligation d’achat. Elle n’est pas encore sèche (frais de port non compris)
Il suffit de localiser les six images suivantes qui sont toutes extraites du blog Vélomaxou.
Le gagnant sera le premier à donner l’ensemble des bonnes réponses dans les commentaires. Mieux vaut s’assurer de donner l’ensemble des réponses en une seule fois plutôt qu’une par une…