Subitement la France est devenue anar.
Y’en a qui s’marre!
Icône? talisman? grigri? amulette?
Il est tout à la fois.
Faut vraiment être Charlot pour poireauter des heures sous la pluie pour avoir son Charlie.
– Non, y’en a plus.
– C’est pas la peine de le demander puisqu’on vous dit qu’il n’y en a plus.
On ne va quand même pas faire le tour des buralistes de la ville pour le trouver!
D’abord, les imprimeurs ont cessé le travail.
Trop de vert dans la première page a déglingué les offsets qui n’en peuvent plus.
– Revenez lundi qui disent sur la caisse enregistreuse.
– J’en ai eu 7 avant-hier et 25 hier; j’en aurais eu 250, je les aurais vendus aussi vite.
Qui n’a pas son icône? son talisman? son grigri? son amulette à la maison?
Le problème, ce n’est pas cette soif impérieuse et soudaine de lire Charlie puisqu’il n’y a que des caricatures dedans, non, le problème c’est qu’on le veut pour se sentir complice de cette soif de liberté d’expression revendiquée après le carnage des terroristes.
En désespoir de cause, on se rabat sur le Canard.
On est l’anar qu’on peut.
