
Je suis votre proviseur. A l’appel de votre nom, se ranger derrière votre professeur principal
Il convient de se méfier, un vieux devant les écoles avec son vélo ne doit pas être confondu avec un pédophile. J’en ai conscience. C’est pourquoi je ne m’attarderai pas.
J’y suis allé. Rien que pour me rappeler mes jeunes années. Le public est cantonné dans l’allée publique derrière le portail. On capte de loin quelques paroles du mot d’accueil du proviseur. Un discours convenu et martial qui donne une idée de l’enjeu.

Nulle abaya en vue capable d’exercer un prosélytisme de mauvais aloi sur de jeunes consciences encore innocentes. Mais quelques top-crop peu en phase avec la fraîcheur matinale
De l’autre côté, c’est la rentrée du collège. Les parents se pressent avec leur progéniture, angoissés de voir tout ce protocole déployé, un surveillant général qui bat le rappel, deux gendarmes en renfort et les inévitables curieux du quartier dont je suis qui redécouvrent une animation en sommeil depuis deux mois.

Le commandant de la brigade les a bien choisis, les gendarmes. Ils doivent être tous les deux fraîchement sortis de l’école de gendarmerie de Chaumont, ou de Tulle, ou de Montluçon, je ne sais pas. Toujours est-il qu’ils cadrent bien. Je détecte chez eux comme une fébrilité ou une recherche incertaine de convenance à leur présence.
Un ballet de voitures qui ne trouvent plus à se garer et les bus qui déversent leur cargaison de potaches encore assoupis par le voyage cantonal.
De vélos, point!




