Piste cyclable, le piéton est-il roi?


Le piéton insouciant (La Dépêche)

Quel cycliste bien élancé sur sa machine n’a pas pesté après ces groupes de piétons qui prennent toute la piste pour converser sans se soucier le moins du monde de ceux qui arrivent à vélo!

Manifestement, il est de plus en plus dans l’ordre établi que le piéton est roi sur les pistes cyclables.

Il est temps de réagir.

Voici ce qu’on peut lire ce matin dans les DNA (23/07) à propos de la piste cyclable le long du canal de Dannemarie (Eurovéloroute 6)…

Ceux qui se plaisent à emprunter les pistes cyclables en ont tous fait l’expérience : soudain arrive(nt) un ou plusieurs cycliste(s) en trombe derrière soi qui au dernier moment appelle(nt) à se pousser, souvent pas de la manière la plus aimable qui soit. Quoi, n’y a-t-il pas de sonnette sur leur vélo pour prévenir ? Hé bien non, il n’y en a justement pas. « C’est fréquemment un équipement qui manque, notamment sur les vélos de course », constatent les gendarmes. En rappelant que cet équipement est obligatoire. Oui, obligatoire.

Des cyclistes en trombe sur une piste cyclable, quoi d’anormal?

Le sujet n’est pas nouveau.

Il part d’un constat: la piste cyclable n’est plus une piste cyclable au sens étymologique du terme, elle a été kidnappée au profit d’autres usagers qui vont jusqu’à s’offusquer de la présence de cyclistes.

Pourtant cette piste est une voie partagée (voir l’image)

Des cyclistes sur la piste, vous n’y songez pas!

C’est le monde à l’envers.

Wikipedia tente de donner une définition de la piste cyclable…Un aménagement cyclable est un type d’aménagement d’itinéraire destiné exclusivement au cycliste, destinée à sécuriser des pratiques comme le cyclisme urbain, le cyclisme sur route ou le cyclotourisme.

Oui, mais voila, d’autres publics ne l’entendent pas de cette oreille et s’emparent peu à peu de ces ouvrages à la périphérie des villes au grand dam des cyclistes.

Si en ville, le cycliste est souvent le parent pauvre avec des véhicules qui n’hésitent pas à se garer n’importe où sur les ouvrages réservés aux cycles, au sortir des agglomérations ce sont les piétons qui s’approprient les pistes.

Des promeneurs en famille avec chiens et enfants qui déambulent en toute liberté sans précaution, des trailers, des pêcheurs, des rollers,…toute une population qui revendique aussi le droit d’y circuler en toute liberté.

Dès lors on comprendra que le cyclo-randonneur patenté n’y retrouve pas son compte; obligé de slalomer entre les marcheurs, les cannes à pêche, les chiens,…jusqu’à parfois devoir s’arrêter derrière des promeneurs qui prennent toute la largeur sans aucunement s’inquiéter de celui qui arrive derrière.

P7220019.JPG
EVR6 à Gommersdorf (Haut-Rhin)

Le comble: nombreux sont les cyclistes à fuir ce genre d’infrastructures devenues inaptes à l’exercice cycliste.

Imagine t-on un groupe de marcheurs prendre toute la route là où passent les voitures sans se préoccuper le moins du monde de la voiture qui arrive?

Discipliner les usagers en commençant par les piétons, c’est la mesure qui s’impose d’abord.

Ce n’est donc pas seulement une affaire de sonnette (qui irrite les promeneurs) mais plutôt de « vivre ensemble » où aucune partie ne veut reconnaître le droit de l’autre à circuler, ni même avoir conscience qu’ils ne sont pas seuls.

En 2012, on comptait sur cette piste de Dannemarie 20.000 cyclistes par mois (lire l’article)

28 réflexions sur « Piste cyclable, le piéton est-il roi? »

  1. Affaire un peu compliquée. Ce ne sont plus des pistes cyclables mais des voies vertes… Mais simplifions quant même : une voie verte est une voie. Donc on pourrait penser que si la règle était appliquée, ça se passerait absolument sans encombre. La règle c’est que les piétons marchent à gauche. Observez mentalement ce que ça donne, vous m’épargnez toute une longue description. Observez bien dans les deux sens de circulation, sans bouger vos 2 ou 3 piétons. Deux commentaires à ce commentaire : les associations ne revendiquent pas ça, car elles sont idéalistes (notion de « partage »); le plus grave accident que j’ai subit à vélo s’est produit sur une voie verte, j’ai été renversée par le bras d’un piéton, qui, c’est bien normal, ne m’avait pas entendue arriver.

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  2. Mauvaise illustration en tête de papier : la digue de Garonne au nord de Toulouse qui est une voie verte donc partagée entre piétons et cyclistes…
    Le problème des pistes cyclables envahies de piétons mais aussi et surtout de mobilier urbain, de perte de priorité, de bordures les transforment souvent en parcours du combattant pour les cyclsites !

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  3. OK pour l’illustration, je n’en avais pas d’autre sous la main.
    Mais quand même, cette personne marche au milieu de la voie.
    Dès lors la place est étroite pour la dépasser par la droite et on est toujours à la merci qu’elle fasse un écart à droite en nous entendant arriver.
    Alors coup de sonnette ou pas?
    Le fait est que le piéton n’est pas dans une disposition mentale telle qu’il s’attend à ce qu’un autre usager plus rapide que lui peut arriver.Je passe sur les familles qui tiennent salon en utilisant toute la voie!…
    Conclusion: le piéton est insouciant (CQFD)
    On comprend mieux pourquoi des abrutis de cyclistes prennent un malin plaisir à effrayer le quidam qui par principe se fout des vélos.

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    1. Non, pas mauvaise illustration. Ni les piétons ni les cyclistes n’ont à occuper toute la place sans s’occuper d’autrui. Que ce soit sur une voie verte, ou sur une voie routière, cyclable, réservée, aménagée, à 70, à 30, à 20 …

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  4. Est-ce que le fait que les piétons envahissent les pistes cyclables ne serait pas simplement le symptôme d’un manque de place chronique pour piétons/rollers et autres dans l’aménagement du territoire comme on le connait? Les gens se sentiraient-il obligés de faire la promenade digestive en groupe sur les voies vertes si les rues des villages leurs étaient accueillantes autrement qu’en voiture?

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  5. Raisonnement simplement édifiant ! Rappelons-nous que s’il y a des pistes cyclables (à distinguer des bandes cyclables) sur les trottoirs c’est pour mettre les cyclistes en sécurité par rapport aux véhicules à moteur. Ils sont donc « invités » sur les trottoirs. Mais aujourd’hui on assiste à une véritable expropriation du piéton sur le seul emplacement qu’il lui est permis d’utiliser : le trottoir. Je suis régulièrement confronté à des cyclistes indélicats, voire grossiers, et agressifs, qui ont manifestement pris possession des voies accessibles aux piétons. Pourtant rien ne leur interdit d’aller pédaler sur la chaussée, endroit qui, sauf cas particuliers, est strictement interdit aux piétons. That’s the main différence!

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  6. Cet article est lu fréquemment.Trois ans après, je ne l’écrirai plus sur un ton aussi polémique. Ce que je nomme piste cyclable en parlant de l’EVR6 qui relie Mulhouse à Belfort n’en est pas une…et ce n’est même pas une Voie Verte!
    C’est en fait une route à circulation interdite à tous véhicules (panneau B0) sauf les vélos et les voitures de service de VNF…et la vitesse des cyclistes y est limitée (théoriquement) à 20 km/h

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  7. Oui c’est vrai que ce débat fait rage parfois. Je suis alternativement piéton ou cycliste, et en cela je profite des deux points de vue. Et honnêtement je me sens en général plus oppressé quand je suis à pied plutôt qu’à vélo. Pour ce qui est de l’exemple de voirie que vous avez choisi Velomaxou, il faut reconnaître qu’il est difficile de faire cohabiter sur un même espace des piétons qui marchent, et parfois flânent, à 3-4 km/h d’une part, et des vélos lancés à bien plus de 20 km/h pour certains d’autres part. C’est 6 à 8 fois la vitesse d’un piéton. Quand je suis à vélo je m’efforce de garder cela à l’esprit et j’adapte ma vitesse par principe de précaution.

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      1. Au contraire, la solution existe et elle est toute simple : séparer physiquement les espaces piétonniers des espaces cyclables. Exactement comme on l’a fait en créant des pistes cyclables pour éloigner les vélos des véhicules à moteur. Mais apparaît alors un autre problème : le coût. On se rend compte dès lors que la solution la plus économique c’est la cohabitation en bonne intelligence et dans la respect mutuel. Malheureusement ce type de comportement ne semble pas être dans l’air du temps…

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  8. Il y a un truc obligatoire sur un vélo qui s’appelle une sonnette dont il ne faut hésiter à faire usage pour se signaler et suffisamment à l’avance pour ne pas effrayer le piéton; en général ce dernier se range avec le sourire : cela s’appelle une cohabitation pacifique…

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  9. Je déterre ce sujet, qui me concerne pleinement, et qui m’offusque moi aussi en tant que cycliste uniquement.
    Ce qu’il faut bien comprendre, les piétons, c’est qu’à partir du moment ou vous vous trouvez sur la voie publique, vous n’avez pas à « flâner », vous circulez dans un environnement ou vous n’êtes pas seuls, vous devez rester attentifs.
    Je ne vous demande pas de vous retourner tout les 2 secondes pour voir si il y a un cycliste à laisser passer, mais quand vous nous voyez arriver 100 mètres à l’avance, et que vos gosses courent dans tout les sens et que vous êtes 5 ou 6 à prendre la largeur de la voie cyclable, poussez vous ! Sachez que, bien que le piéton soit plus lent que le cycliste, il est toutefois plus mobile et plus en sécurité, un cycliste qui fait un écart pour éviter un piéton envahissant peut se blesser gravement, tandis qu’un piéton n’a qu’à faire un pas de côté pour laisser passer le cycliste qu’il a vu arriver en face depuis quelques dizaines de mètres déjà, donc votre barratin de gens perché je prends pas ! et oui je dit gens perchés, car moi que je soit cycliste ou piéton je réagit, j’observe mon environnement et agit en conséquence, ce qui n’est pas votre cas, soit vous regardez vos pompes, soit vous regardez le ciel (peut-être voyez vous des ovnis?), soit vous ne nous voyez pas ou vous en foutez, soyez attentifs et respectueux et les cyclistes vous le rendrons! et arrêtez la drogue, vous serez plus réactifs et ça ne peut que vous rendre service !!!
    Et pour ma part je fait du vtt, enduro, descente, donc la sonnette vous pouvez vous la carrer sérieux. Un « pardon » « merci » courtois et un comportement responsable suffit aux cyclistes, de toute façon dans tout les cas vous n’êtes jamais content ! J’ai souvent eu affaire à des fous furieux de piétons qui squattaient la piste, et qui essayaient de me choper quand je les avertissait avec ma sonnette, et ce, en roulant, ils ont bien faillit me faire tomber ces abrutis.
    Voilà le coup de gueule, parce que c’est insupportable, et si vous n’êtes pas d’accord avec moi, je vous roule dessus !!!

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  10. La sonnette est à utiliser à une distance « raisonnable » pour que le piéton entende mais ne soit pas surpris et ait le temps de se ranger calmement; un merci au passage n’est pas interdit ni un sourire compréhensif aux parents de jeunes enfants plus difficiles à canaliser.
    La sonnette apporte un confort rassurant au cycliste que je suis : on sait quand le piéton a entendu ! (bon évidemment il y a les sourds, le vent contraire, …).

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  11. Quand je suis en voiture si j’ai un cycliste devant je roule au pas même si c’est sur 500 mètres jusqu’à ce que je puisse le dépasser avec une distance de sécurité. Je ne le klaxonne pas, ne le colle pas, ne m’enerve pas. Je ne lui demande pas de s’arrêter pour me laisser passer.
    J’attends le même comportement d’un cycliste face à un piéton.
    D’autant, que, n’en déplaise à un certain, le « piéton » n’est pas un véhicule, il peut être là pour autre chose que d’aller d’un point A à un point B.
    Le vélo se voit accorder des droits qui réduisent encore l’espace de vie des personnes, comme ce fut le cas déjà avec les chaussées. C’est pour la sécurité des cyclistes et pour des raison écologique, ça se comprend. Mais il ne faut pas inverser les choses, c’est bien le vélo qui vient sur l’espace piétonnier et crée une tension. C’est à lui d’adapter un comportement adéquat (et oui, comme en voiture un vélo à le droit de s’arrêter).

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    1. C’est un sujet ancien qui passionne toujours autant, l’occupation du domaine public par diverses mobilités pas toujours conciliantes les unes envers les autres. Aujourd’hui c’est devenu le conflit d’usage, une façon édulcorée pour décrire des situations devenues inextricables lorsqu’il y a trop de monde à la fois. S’arrêter à vélo? oui il le faut si on risque l’accident. Mais redémarrer à vélo c’est plus d’énergie qu’à pied, alors certains cyclistes ne le supportent pas. Moi j’ai choisi de rouler ailleurs lorsqu’il y a trop de monde sur la Voie Verte. Cela dit attendons-nous à des catastrophes avec une nouvelle forme de mobilité, le VAE et les trottinettes électriques qui déferlent sur les pistes: des machines lourdes, rapides et des usagers parfois peu expérimentés .

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      1. Tout d’abord bravo à Marcoo qui résume parfaitement bien l’oppression cycliste que vivent de nombreux piétons.
        Velomaxou, vous dites que redémarrer à vélo c’est plus d’énergie qu’à pied. D’une part, cela ne concerne plus vraiment le nombre grandissant de vélos électriques. Mais quand bien même, l’usage d’un vélo est un choix. En revanche, les pieds pour se déplacer, on vient au monde avec ça. C’est donc le premier moyen de déplacement. Vous ne voudriez pas contraindre cela au profit des vélos ? Et puis alors que dire des stop, feux rouges, priorités, etc ? Il faut redémarrer aussi dans ces cas-là.
        Comme le soulignait Marcoo, il n’est pas interdit aux cyclistes de freiner, et au besoin, de s’arrêter pour laisser circuler un piéton. Mais force est de constater que de nombreux cyclistes trouvent plus facilement la sonnette que la poignée de frein.

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      2. « piéton en colère », « oppression cycliste », arrêtez, je vais pleurer! Comme toujours, derrière ces jérémiades, des automobilistes qui vont acheter leur baquette de pain et qui traversent la rue à pied. Allez voir ailleurs et n’y revenez pas!

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      3. Velomaxou, de quel droit vous permettez-vous de me juger ? Vous ne savez nullement par quel moyen je vais acheter mon pain. Alors abstenez-vous s’il vous plaît de me faire ce genre de procès d’intention. Et de toute façon ce n’est pas le sujet de ce fil. Contentez-vous d’alimenter le débat de façon constructive, ce sera plus utile que d’épiloguer sur mes déplacements dont vous ne savez rien. Et pour ma part j’irai voir ailleurs quand bon me semblera et pas quand VOUS l’aurez décidé.

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      4. Vous émettez un jugement infondé sur moi, et c’est moi qui suis casse-pieds ! C’est quand même gonflé… Et vous êtes qui pour me virer ???

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      5. C’était pour vous faire marcher. Les marcheurs ont le chic d’emmerder les cyclistes jusque sur leurs blogs. Marchez à droite ou à gauche et pensez que vous n’êtes pas seuls au monde.

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      6. Je vais suivre votre conseil et marcher… pour sortir de votre blog. Je vous laisse à vos certitudes.

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