(chronique au journal l’Alsace)
J’ai été très surpris du courrier de votre lecteur mulhousien, et cycliste par ailleurs, qui fait état d’une critique fort pertinente de la circulation à vélo dans la ville. « Cycliste du dimanche » et n’étant pas directement concerné par cette analyse*, j’ai quand même besoin de traverser la ville du nord au sud ne serait-ce que pour rejoindre cette magnifique balade qui mène à Dannemarie via les berges du canal du Rhin au Rhône et dont l’Alsace s’est fait récemment l’interpréte. Habituellement, j’avoue ne pas m’aventurer dans la ville et je préfère affronter avec mes roues de 23mm la bande cyclable qui longe la voie SNCF coté Ridiesheim jusquà la gare SNCF puis je prends un itinéraire non aménagé le long du canal qui me mène au pont d’Altkirch et enfin la rue du nouveau collège dont la piste cyclable débouche dans le grillage du garage Citroën! Non,dimanche dernier, par cette journée caniculaire, j’ai choisi de traverser la ville sans détours. Il était 7h30 et je pouvais donc profiter du calme des encombrements (travaux et trafic). Après avoir traversé Illzach Modenheim et les nouveaux ronds-points en fabrication à hauteur du garage Fiat, j’arrive aux feux tricolores…là je suis invité par un panneau à emprunter les grands bassins…à mi chemin la piste sablonneuse est transformée en mare: l’arrosage nocturne du gazon a eu pour conséquence de noyer la piste et de la rendre inutilisable. Il est étonnant que l’eau puisse être gaspillée ainsi et que le système d’arrosage ne soit pas mieux contrôlé. Donc pied à terre ou plûtôt dans l’eau, ça commence bien.Il faut savoir qu’avec des pneus de 23mm de section et des cales aux chaussures, on ne fait pas demi-tour facilement quand les roues sont collées dans la boue… A la sortie des grands bassins coté centre ville, beaucoup de panneaux de chantiers mais je ne vois pas d’infrastructures vélo et j’emprunte les boulevards en direction de la tour de l’Europe, puis comme je suis dirigé vers la gare avec le nouveau plan de circulation automobile, je traverse les rues piétonnes, la place de la Réunion très agréables pour faire du vélo à cette heure de la matinée. Boulevard Kennedy, je suis invité à emprunter une bande cyclable qui aboutit à un carrefour…puis plus rien, à part un panneau à la signalétique confuse et défraîchie qui m’invite à traverser le boulevard. Bref ! la traversée du Centre ville n’est pas au point puisque qu’on ne comprend pas où nous mènent les ouvrages en place et lorsqu’ils existent, ils ne sont pas entretenus. En outre, j’observe que nos amis d’Outre Rhin qui arrive en vélo, il y en a, ce sont surtout des cyclocampeurs, rencontrent les mêmes difficultés en abordant la ville Pour compléter votre information, je vous renvoie vers mon site internet en construction qui entreprend de répertorier les ouvrages cyclables sous l’angle « coup de coeur » et « bonnet d’âne » avec photos à l’appui. *au sujet des cyclistes du dimanche, je voudrais dire quelques mots: 1/ ils sont de loin les plus nombreux parmi toutes les catégories de cyclistes et appartiennent souvent à des clubs ou sont cyclistes isolés. 2/ ce sont ces cyclistes qui demain pourraient constituer une alternative à la circulation urbaine face aux encombrements et à la pollution 3/ actuellement si ces cyclistes fuient la ville, c’est parce qu’elle est dangereuse et que les infrastructures mises en place ne sont pas en site propre, comme à Mullheim, par exemple. 4/ il y a un problème au niveau des vélos, c’est une évidence: le vélo de route n’est pas adapté à la ville et culturellement, un cycliste sur un vélo de course n’ira jamais faire ses courses avec un vélo de course, c’est à dire un vélo sans garde boue, sans porte bagage et sans carter de chaîne.