Un de mes bons amis d’Eguisheim me demandait selon moi « pourquoi
tant de cyclistes roulent-ils seuls plutôt que
d’adhérer à un club? »
Je lui répondis que vraisemblablement les avantages du club
ne compensent plus les inconvénients, sans trop d’ailleurs
être sûr de ma réponse. Ce n’était qu’une
supposition.
Chemin faisant, j’étais obligé de constater avec lui
que les cyclos « inorganisés » devenaient légion sur
nos routes d’Alsace…
Certains prétendent que les cyclistes sont devenus comme les
gens: individualistes. C’est, à mon avis, leur faire un
mauvais procès car le vélo de tous temps a toujours
eu ses solitaires, des adeptes « du rouler seul », à son
rythme, là où on veut, là où on peut.
Et puis adhérer à une organisation ou à un
club, c’est vrai qu’outre la camaraderie, l’esprit
d’émulation et de compétition, c’est bigrement
compliqué.
Il faut d’abord s’astreindre collectivement à des horaires,
à des parcours et à des vitesses. Toutes choses qui
en rebuttent plus d’un! Certains trouveront que le groupe va trop
vite alors que d’autres estimeront perdre leur temps à
« trainasser »…
Ensuite, il faut se plier à des participations inter-clubs
pas toujours réjouissantes car répétitives,
faute de quoi, votre absence est suspecte de mauvais esprit car
elle handicape le classement du club.
Je rencontre souvent ces cyclos heureux de rouler seuls et qui
avouent ne vouloir rendre de compte à personne et « faire
leur vie de cycliste » comme ils l’entendent.
Libres à eux!
Mais il existe incontestablement une autre raison qui motive ces
cyclos isolés, c’est le danger grandissant de la route pour
les groupes de cyclistes.
Non seulement la route est plus meurtrière du fait de
la croissance du trafic routier mais force est de reconnaître
que la discipline n’est plus de mise dans les groupes de cyclos.
Même des règles élémentaires sont
bafouées : rouler de front sur des itinéraires
étroits et empruntés, s’arrêter en groupe dans
les hauts de côte…sans parler des moments où le
groupe de cyclos devient parfois une horde frénétique
indomptable telle une arrivée d’étape dans les
entrées de ville!
Bref, si le mouvement cyclo ne se ressaisit pas, on ne risque pas
d’inverser la tendance et les défections iront en
grandissant.


