Cyclisme, le consumérisme en question


Que boit-on? que mange t-on?

A t-on une chopine de rouge dans la sacoche ou un sachet  de sérum glucosé?

Mange t-on ces insipides barres de céréales ou une rondelle de saucisson à l’ail et des noix?

Les temps changent.

La galaxie cycliste aussi.

Dans Cyclotourisme de mai (N°613), un lecteur cycliste déclare claquer la porte de la Fédé.

Il ne supporte plus qu’on critique les vélos carbone, les cyclos adeptes du 30km/h, les tenues vestimentaires avec pub.

Il ne supporte plus que la revue devienne le reflet de voyages touristiques pour cyclos retraités et friqués; « qui peut s’offrir de tels voyages? » demande t-il…

Il est vrai que l’exaltation de la vitesse, ressembler à un homme sandwich sur son vélo, posséder le nec plus ultra de la technologie est tentant, tellement les sirènes du consumérisme savent flatter nos instincts de consommateur endurci.

Moi-même, je suis sensible à tous ces petits gadgets (et mes lecteurs savent me le reprocher) qui ne dissuadent pas pour autant de pédaler.

Plus loin, un autre raconte qu’il s’est fait « jeter » par son club au motif qu’il a voulu bâtir une section « accueil du handicap » à la suite de son accident vasculaire…

Les temps changent effectivement.

Mais les clubs tentent de s’adapter.

Au coté de ceux qui meurent à petits feux par suite de la désaffection de leurs membres devenus trop vieux ou par suite de la vacuité des projets, d’autres relèvent la tête.

Il faut bien s’adapter si on veut conquérir le cœur des cyclo-sportifs trentenaires et celui…des cyclotes esseulées qui ne veulent plus que « Monsieur le mari » la cantonne au turbin le dimanche matin.

Vous n’empêcherez jamais que parmi les cyclistes, il s’en trouve où seule la performance cycliste compte; peu importe le paysage, pourvu qu’on ait l’ivresse de la vitesse.

A la semaine prochaine!

C’est le dicton de ceux qui partent en tête le dimanche matin.

Ainsi il ne viendrait jamais à l’idée de certains clubs de faire bombance à une halte alors que le chrono tourne! Il convient de rentrer par tous les moyens le plus vite possible, même en laissant crever au bord du chemin ceux qui agonisent derrière!

Le monde est ainsi fait.

Depuis bientôt quarante ans que je pratique la discipline, la mentalité n’a guère varié.

Alors, on crée de groupes de niveaux. Comme à l’école de la République.

Les forts, les moyens, les petits…et les dames.

Ces classements permettent aux uns et aux autres de trouver chaussures à leurs pieds…même si parfois certaines jalousies naissent.

On en connait qui parmi la gent masculine nourrissent en secret le projet de se déguiser en dame. Ceux-là risquent fort de se mettre hors jeu à leurs risques et périls.

Une réflexion sur « Cyclisme, le consumérisme en question »

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