Ceux qui me connaissent vont dire affectueusement, « ça y est, le maxou recommence avec son vélo! n’a t-il que cela en tête? »
La quinzaine sportive planétaire des J.O. est terminée et j’avoue avoir souffert de cette démonstration de comportements dominants que le monde tente de nous infliger dans tous les domaines.
Finalement, le sport de compétition reste une violence; songez à ces êtres décharnés éthiopiens venus en découdre à Londres pour montrer qu’ils peuvent se hisser au rang des nations riches alors que leur peuple crève de faim!
Il est temps de rechausser nos baskets, d’enfiler nos cuissards et de remplir nos sacs à dos tout en n’oubliant pas que le sport de compétition est l’apanage d’abord des pays riches. Y compris la Chine qui exploite son prolétariat.
Après cette quinzaine athlétique, on peut remonter sur nos bécanes.
Fermer cette parenthèse pendant quatre années.
Sans être trop essoufflés après ces séances de canapé agrémentées de Magnum enrobés de chocolat noir épais.
Le philosophe Robert Redecker, interrogé cette semaine dans les DNA (12/08), n’y va pas par quatre chemins en parlant des J.O….
Adepte des mots qui fâchent, souvenez-vous, c’est lui qui en 2006 avait osé s’attaquer à l’islam de façon frontale et déclarer notamment « Haine et violence habitent le livre dans lequel tout musulman est éduqué, le Coran »; ce qui lui avait valu en retour une quasi fatwa du monde musulman.
A propos des jeux, Redecker récidive: « une cérémonie kitsch à la gloire des marques, de la concurrence généralisée. Mais aussi comme un événement qui usurpe la place des autres secteurs de la culture »… ajoutant à propos des compétiteurs « les sportifs ne sont plus des êtres humains ordinaires. Ils ne le sont plus tout à fait biologiquement du fait de la préparation médicale (le dopage légal). Du fait aussi de la préparation physique qui leur donne une allure physique hors normes (Nadal, Lomu…). Du fait enfin de la transformation de l’esprit en un mental (de gagnant) entièrement ordonné à la performance, ce qui revient à transformer l’esprit en un muscle ».
Fermez le ban!
Mon cerveau, un muscle?
Pas encore!
J’essaie de l’exercer chaque matin dans cet exercice internautique qui consiste à exprimer mon ressenti. Ce qui n’est pas toujours simple tant nous sommes pétris de conformisme et d’idées reçues.
Redecker va t-il faire l’objet cette fois des foudres olympiques? être condamné à être brûlé comme hérétique sur le bucher de la prochaine flamme à Rio?
Je ne fais pas miennes ces positions extrêmes à l’égard des J.O., mais en même temps, je suis obligé de constater que cette overdose médiatique de la compétition est loin de nous réconcilier avec le sport tout court, celui du petit parcours de rando pédestre le matin à la fraîche ou les quelques brasses de piscine au bassin municipal.
Convenons-en, il était encore difficile hier soir sur FR2, sauf à changer de chaîne, d’échapper aux J.O.puisque la totalité du journal lui était consacré.
Les massacres en Syrie pourront attendre demain.
Quant à Vanessa Paradis et Samuel Le Bihan venus promouvoir leur dernier film « Cornouaille » d’Anne Le Ny, ils auront du attendre patiemment 40 minutes la fin de cette logorrhée olympique pour pouvoir en placer une.
Les J.O sont finis, vive mon vélo!
Même sans être forcément bodybuildé à la Usain Bold.

