Ils veulent travailler le dimanche

Hallucinant!

Assoupi après une dure journée, Pujadas sur la 2 me fait tressauter.

Les vendeurs de Leroy-Merlin, suivis par ceux de Casto sont en manif.

Ils veulent travailler le dimanche.

C’est le monde à l’envers.

Autrefois, du temps des maîtres de forge, c’était les patrons qui causaient l’agitation.

Histoire d’alimenter les feux continus.

Aujourd’hui, ce sont les employés qui s’en prennent au Code du Travail.

Celui conquis grâce aux luttes sociales des Anciens.

Ils vont donc s’atteler à le détricoter en devenant des alliés objectifs de leur employeur.

Ils veulent bosser.

Jour et nuit, s’il le faut.

A n’importe quel prix!

De nouveaux forçats du travail en puissance.

Pourtant dans le monde, aux tréfonds des ateliers obscurs de l’Orient, des enfants, des familles entières triment jour et nuit pour inonder le monde d’objets manufacturés et rêveraient d’un jour libre, jour de farniente ou jour du Seigneur; peu importe.

Ces vendeurs là, aux périphéries des grandes métropoles françaises, sont tout simplement devenus les artisans du consumérisme insolent.

Au diable lutte des classes et conscience prolétarienne; les idéologies sont parties en quenouille.

Écoutons un peu les arguments de ces postulants au travail du dimanche…

 » je suis à temps partiel, j’ai besoin de gagner plus »

 » le dimanche est payé double »

 » je dois payer mes études »

 » je veux pouvoir payer mon loyer »

 » je suis maman célibataire »

Attendons-nous à ce que nos grands libéraux de Bruxelles donnent le coup de pouce salvateur à Leroy-Merlin et Casto en achevant de tailler en pièces notre Code du Travail!

Pendant ce temps là, on liquide la chaîne de magasins Virgin, les consommateurs se précipitent pour vider les rayons.

Ce qui fait dire à un vendeur désabusé « on dirait des vautours…. »

Triste réalité!