Ragaillardi.
Oui, je le suis au retour de cette balade gnangnan.
J’allais doucement comme Killy.
Aller doucement, c’est tout bon.
Où allais-je passer ma journée de flemme?
Je cherche parfois un bon coin à vingt bornes de chez moi, et je bulle.
L’important, c’est l’attraction; il faut la trouver pour bien buller.
Ne pas aller trop loin et prévoir le temps pour rentrer.
Je m’installe sur un banc et je sombre dans la contemplation.
Puis, je me ravise quand j’en ai assez.
Je vais musarder le long de chemins improbables dans le vignoble Gutebel.
J’avale quelques petites rampes inconnues.
A Britzingen, j’ai retrouvé du tonus pour monter à Badenweiler.
Badenweiler baigne dans le soleil et les curistes divaguent. Comme moi.
La petite récompense, c’est cette belle descente jusqu’à Niederweiler et son lacet grisant.
Vient la partie française rebutante…
A l’entrée du bois, quatre compères fondent dans mon dos.
– Accroche!…me lance le cheval de tête
Je ne me fais pas prier, j’accroche en cinquième position.
Vitesse de croisière 35-37.
La classe, quoi!
Je ne vois que des mollets affutés comme mes crayons de papier.
En vingt minutes, la tour de l’Europe à Mulhouse est en vue.
Ragaillardi, oui je le suis.