
On en parle tant dans la Presse que je me demande parfois si le vocable n’est pas usurpé: les gens du voyage voyagent-ils encore vraiment?
Poser la question dérange car on s’attaque à un statut.
De même qu’un cycliste est un cycliste, un « gens du voyage » est « un gens du voyage ».
C’est connu depuis tous les temps, au moins depuis Alfred Jarry, le cycliste cycle…et les gens du voyage …voyagent.
Oui, mais voici que la donne est en train de changer depuis que les gens du voyage ont décidé de ne plus voyager.
Alors ils stationnent.
Un cycliste qui stationne, on sait ce qu’il en advient: il tombe, privé d’équilibre.
Alors il pédale.
Les gens du voyage, non!
Ils deviennent gens du voyage en stationnement.
Des situations qui durent et parfois perdurent tellement qu’on est tenté de leur proposer une situation alternative, devenir des gens du voyage qui ne voyagent plus.
Bref, devenir des sédentaires du voyage; on songe qu’une sorte de statut de voyageurs intermittents pourrait convenir.
Cette libelle m’en ferait presque perdre l’équilibre tellement elle donne le vertige.
Alors je pédale.
Bonne journée à mes lecteurs fidèles.
