
Accompagné de mon fidèle VTC, je m’installe rue des Jardins.
Intrigués, les riverains s’arrêtent. J’ai du mal à commencer. Puis la critique suscite des conciliabules. On me propose une expo, vous vendez?, je ne peux m’extraire des conversations. Alors je temporise, je fais semblant, mais c’est démotivant, j’arrive à ne plus savoir où j’en suis. La rue qui était dans la lumière commence à s’assombrir. Je reteinte en gardant de la chaleur.
La voisine vient photographier mon tableau en souvenir.
Je suis patient. Je termine lorsque le soleil n’éclaire plus que la forêt au fond et alors que la Collégiale n’a plus de lumière. Il fait déjà froid. Je range.
Un spectateur avisé me demande si je vais laisser le candélabre. Bonne question. Je veux respecter mon époque et aussi ma profondeur de perspective.

