Je cours avec Aya

Un vieux qui court, c’est déjà incongru. Si en plus il écoute Nakamura, c’est du délire. Vite, il faut consulter.

Depuis que la fachosphère s’est emparée d’Aya Nakamura comme d’un épouvantail raciste, j’exulte.

Ces gaillards là vont me donner l’occasion de les combattre jusqu’à la moelle.

Pourtant j’arrive à tout comprendre ou presque. Je m’en fous si Jean Messiha considère qu’Aya prononce dans ses chansons une « espèce de sabir afro-racaille ».

Chanter du Piaf aux JO? je préfèrerais Djadja

Quand il me prend dans ses bras
Qu’il me parle tout bas
Je vois la vie en rose
Il me dit des mots d’amour
Des mots de tous les jours
Et ça me fait quelque chose
Il est entré dans mon coeur
Une part de bonheur
Dont je connais la cause
C’est lui pour moi, moi pour lui dans la vie

(La vie en rose)

La Nausée

je n’ai pas eu cette analyse en mains, je n’ai eu que ma liseuse

J’ai le souvenir de Jean-Paul Sartre intervenant à la télévision au coté de sa compagne Simone de Beauvoir. Je me souviens d’un homme intègre et sentencieux qui défendait avec conviction ses engagements politiques contre la guerre, pour la défense des minorités et son rapprochement du PCF.

Aligner sur la droite me dit la base d’administration du blog. Alors j’ai mis le bouquin de coté comme pour me servir d’inspiration. Je suis comme les potaches intimidés devant leur feuille blanche. Je ne vais pas paraître prétentieux car rien n’est difficile à lire dans ce roman fictionnel de Sartre qui a fait sa célébrité.

Faire son résumé à la fin d’une lecture, c’est pour moi un travail de synthèse personnelle. Je me sens redevable vis à vis de l’auteur. L’ai-je compris? qui était-il? qu’en a pensé la critique? ai-je passé un bon ou un mauvais moment?

C’est à soixante-dix ans passé que je lis ce bouquin. J’ai un retard culturel phénoménal d’au moins cinquante ans. Au lycée ces lectures étaient réservées à une intelligentsia, celle des élèves appelés à évoluer. Des lectures frappées peut-être aussi d’une censure morale?

On pourrait s’arrêter à la lecture et au climat des années trente qui sent la montée des états identitaires comme aujourd’hui.

Donc Sartre a fait naître sa pensée philosophique dans ce bouquin. L’existentialisme. La rencontre inopinée des choses comme une racine d’arbre qui émerge sous un banc dans le parc de Bouville. C’est un peu comme « je suis donc j’existe » de Descartes. Le hasard de choses sans importance l’interroge.