Un petit chemin qui évite la route du collège. Au collège de Masevaux, rien n’a été pensé pour accéder à vélo. On a surtout pensé autobus. J’ai signé un clause de confidentialité: on ne doit pas reconnaître les enfants
L’école mène une offensive pro-vélo dans le Haut-Rhin.
Les élèves doivent savoir faire du vélo avant d’entrer au collège. Tant mieux.
Aujourd’hui j’accompagne une classe à Dolleren au pied du Ballon d’Alsace. La nuit dernière des grêlons ont saccagé les plantations du village et les décorations florales sont anéanties.
Nous sommes quatre à accompagner la classe CM1/CM2 avec la maîtresse. Je choisi de fermer la marche en étant en queue de peloton. Le moniteur est aussi bénévole, il connait les lieux. Il nous mène avec la classe dans de petits chemins à l’écart de la grand route. Parfois il faut contourner d’immenses flaques mais les petits cyclistes préfèrent passer au milieu.
C’est l’enfance.
Apprendre le vélo à la campagne
Lorsque nous devons emprunter la route, je deviens « chef de section » avec cinq ou six élèves. Je suis amené à conduire mon groupe, et donc à ne pas voir ce qui se passe à l’arrière. J’entends quelques ricanements, quelques gloussements, mais je n’y prête pas attention.
Au stop, on s’arrête.
M’sieur, Mickaël (prénom imaginaire)a dit que ma cervelle était pleine de conneries…
J’avoue être désappointé par cette gestion des ressources humaines à laquelle on ne m’a pas préparé. Les enfants expérimentent en même temps que le vélo l’exercice du conflit et des gros mots avec une sincérité déconcertante.
On monte la fameuse côte du collège de Masevaux avant le pique-nique. C’est périlleux car nous sommes le long d’une rue passagère et la fatigue, le manque d’expérience dans le choix des développements font que plusieurs doivent mettre pied à terre.
24km pour les petites jambes
A midi on en profite pour réviser les vélos et parler « émissions de CO2 ».
C’est quoi l’émission de CO2?
par exemple manger moins de viandes , dit le moniteur…
une main se lève…
oui, mais mon papa il est boucher…
Les fameux dérailleurs à poignée tournante sont souvent défaillants, voire inopérants.
A Masevaux, nous n’avons qu’un giratoire où éprouver notre savoir-faire et où nous allons faire un demi-tour. La classe entière suffit à remplir le rond-point sous l’œil étonné des automobilistes qui redoublent de prudence.
Au retour le groupe s’égaye. Et la maîtresse intervient pour rappeler à l’ordre les bavardages intempestifs. Certains peinent, j’en pousse un ou deux, sans le montrer, pour revenir au niveau du groupe. Arrête de pédaler comme un dératé, on va tomber. Je préfère pousser intégralement pour gagner du temps.
Chacun reçoit à l’arrivée, non sans satisfaction, son petit brevet de compétence à vélo. Dans trois jours, ce sera les vacances. Lundi la maîtresse fera compléter le diplôme sans fautes avec les pleins et les déliés, je présume.
La scolarité dans les villages implique des classes mutualisées. Tel village conserve une classe de CM1/CM2 et tel autre les CE/CE2 et le CP.
Les enseignants sont admirables de savoir-faire et de savoir-être. Qu’ils soient remerciés de leurs efforts!
C’est un tour de 15km avec 600m de dénivelée. Etonnamment, je suis passé à travers la pluie et j’ai même eu du soleil à la Fennematt
Je quitte Kirchberg entouré de brumes
A Kirchberg on commence par la montée au plan d’eau du Lachtelweiher. C’est goudronné donc c’est plus facile que les cailloux. Au lac on a exactement 4 km de grimpée avec 8% permanent.
Le Lachtelweier est calme
Le Lochberg est désert
Le chemin jusqu’à la ferme n’est pas difficile. De la cote 740 à 920 à la stèle du Lochberg.
Les bouquetins du Lochberg
Puis après le Lochberg, un chemin où l’on pousse jusqu’à la partie sommitale.
Ferme-auberge du Lochbergcol de Fennematt 946m
Je descends jusqu’à la Fennematt. Déserte aussi! Incompréhensible car les travaux semblent terminés.
Au passage la source de la Doller, cette fois je ne l’ai pas manquée.
Sur cet itinéraire là, les vététistes sont priés de porter les vélos par-dessus les chicanes très étroites.
Je monte ensuite au Schlumpf pour atteindre le sommet de la remontée mécanique.
descente du Schlumpf le long du téléski
La descente est sportive avec 25 à 30%
Je tente un grand zigzag pour amoindrir la pente et je plante dans un roncier. Le vélo s’arrête et moi je cours tout seul sans pouvoir contrôler ma vitesse. Boum! ça s’arrête d’un coup une fois à terre. J’ai encore mon pied droit qu’a flanché.
Dolleren en bas. Content d’arriver
Je repars le ventre sur la selle pour empêcher l’arrière de décoller.
sacrée dégringolade!
C’est un parcours sympa, mais j’ai été un peu juste en descente. Une selle basse m’aurait facilité la tâche.
L’auberge du Schlumpf est située à 700 mètres d’altitude non
loin du Ballon d’Alsace sur le territoire de la commune de
Dolleren.
Un temps de septembre?
Plutôt d’octobre, dirions-nous!
7 à 10°C seulement et un vent frais venu du nord et fort
désagréable.
Il faudra beaucoup de détermination pour se mettre à pédaler.
Car le coeur n’y est pas. La faute au mauvais temps qui perdure
depuis début mai sur l’Europe.
D’ailleurs, après une longue halte à l’abbaye de l’Oelenberg,
nous aurons du mal à poursuivre la balade.
La longue piste de la Doller est désertée par les cyclistes et
les promeneurs. Preuve irréfutable que mai est en panne.
Un crevaison, puis deux, viendront ponctuer la randonnée et nous
ralentir encore un peu.
Heureusement la montée au Schlumpf, petite station de ski
familiale, nous remettra » en jambes »…et l’auberge est
accueillante avec son « Kachelofen » chauffé à blanc comme en plein
hiver.
Café et tarte à la rhubarbe suffiront à nous plonger dans une
torpeur bienfaisante.
A l’autre table, l’aubergiste prépare sa pâte à nudel
(nouilles)
Dolleren et sa vallée en contrebas attendent notre retour qui
tarde.
95km
Auberge du Schlumpf
Irène Behra
68290 Dolleren
tél 03 89 82 08 82
bouchées à la Reine, coq au Riesling,
cochonailles,nouilles maison, pâté en croûte, pâtisseries maison,
gibier,…