C’est l’heure de s’enfermer.
La vague de froid est arrivée.
Rentrons nos vélos.
Même les mulets habitués à dormir dehors.
Voila ma petite ménagerie réunie. Au chaud.
Certains descendent au garage, le soir, regarder leurs belles voitures.
Moi, c’est mes vélos.
Ils sont là, tous les trois.
Tâter les pneus, c’est une manie, une façon de conjurer le mauvais sort de la roue crevée lors du départ.
Tâter! tâtez! tous les jours en passant pour déjouer la fuite sournoise et retâtez, en passant!
Vous dormirez mieux.
J’en profite pour faire de l’entretien, du nettoyage.
Je démonte les galets de celui-là.
Oh, quel cochon!
Une croute de cambouis s’est installée autour.
Vite, un chiffon!
On décrasse, puis on remonte.
Passons à la chaîne qui souffre de longues heures dans la gadoue hivernale.
Une belle toilette la rend présentable.
Montons les garde-boue!
Le VTT prend des allures de moto-cross…
Dormez-bien!
Je repars à mes lectures…Le goût du vélo qui vient d’arriver
Alors comme ça Philippe Delerm fait sa chochotte, il ne range pas son vélo avec sa bicyclette.
« A bicyclette, on est piéton en puissance, flâneur de venelles, dégustateur du journal sur un banc. A vélo, on ne s’arrête pas: moulé jusqu’aux genoux dans une combinaison néospatiale, on ne pourrait marcher qu’en canard, et on ne marche pas…mais les vélos doivent renoncer à cette part d’eux-mêmes pour aimer-car on n’est amoureux qu’à bicylette. » (Philippe Delerm-La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules- Gallimard 1997)
Delerm, t’es un petit joueur.
Ubu, reviens, Delerm veut foutre la pagaille chez nous!…
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