
Je sors du bois et dans la grande lande, on peine à distinguer le sentier.
Je m’assure avec mon GPS d’être sur la trace.

Je sors du bois et dans la grande lande, on peine à distinguer le sentier.
Je m’assure avec mon GPS d’être sur la trace.

Ce matin, j’ai sorti mes grandes pompes.
Des bottes de sept lieues que je ne sors que dans les grandes occasions.
Je les ai depuis au moins vingt ans.

C’était pour tenter de parcourir à pied (avec mes pompes à pied, donc) la randonnée terrestre et pédestre de mon confrère Pierre Brunner que j’ai piquée sur son blog LTD Rando 68 et qu’on peut voir ici ici ici.
Pierre nous a prévenus: il sera préférable de prévoir la journée entière ; une bonne condition physique semble nécessaire.
C’est vrai que la grimpée au Thanner Hubel fait dans les 800 mètres depuis la vallée.

J’ai donc tracé le parcours sur mon GPS avant de partir, pour ne pas me tromper avec tous ces sigles du Club Vosgien et je suis parti.
Pour changer un peu la donne, j’ai pris le parcours en sens contraire.

On part de Bitschwiller-lès-Thann, on grimpe à l’abri Vogesapfad Hislà, puis à la ferme-auberge du Thannerhubel et ensuite on fait le tour du massif en passant par Waldmatt, puis l’on redescend au Hundsrück et au plan Diebold et le sentier rouge-blanc-rouge jusqu’à Bitschwiller.

Fastoche!
Sur le papier.

J’ai emporté avec moi mon sac à dos de VTT avec un litre d’eau (mais le tuyau a gelé rapidement vu qu’il faisait déjà moins un degré au départ)…et aussi un paquet de chips et quatre tranches de pain d’épices.
Et je suis parti…

Dans la grimpée jusqu’à la cote 1108m, il y a huit passages à plus de 15% et le reste est aussi soutenu, même si le sentier est correct.

Un effondrement à un endroit et une bifurcation due à des arbres.
Quand arrive l’abri Vogesapfad Hislà, à coté de la place Zundel, une pause.

Je resserre mes lacets, je mange une tranche de pain d’épices et je repars.
Arrive la ferme-auberge du Thannerhuebel et sa pente sévère.

Le brouillard fait qu’on ne voit qu’à une centaine de mètres.
J’entends des pas cadencés.

Une femme qui fait son footing et qui contourne la ferme sans s’arrêter, ni même dire bonjour.
Je pénètre dans le bois.
De belles images.


Je sors du bois et dans la grande lande, on peine à distinguer le sentier.
Je m’assure avec mon GPS d’être sur la trace.

Pan! une ornière et me voila par terre.
Je me relève vite fait.
Personne en vue qui puisse se gondoler de rire.
Mon honneur est sauf.
Moi aussi!
Je repars avec un peu de neige dans les trous de nez.
J’achève ma grande courbe à la Waldmatt.

Personne au refuge du ski-club, mais un groupe qui s’avance dans la brume.
Nos routes se croisent.



La descente commence.
C’est douloureux, la descente, pour les jambes.
Je sors mon bâton télescopique pour m’aider.
Je croise un couple qui monte à bon train.
Et pan! à nouveau par terre. Sur le genou.
Je n’ai pas prêté attention à la couche de glace sous les feuilles.
Je poursuis à pas de loup…

Finalement à midi, je mange mon quatre heures, mes trois tranches de pain d’épices.
Rasséréné, j’entame la prairie de Martiplatz.

Pas facile sur la fin, je vois la Fourmi au Hundsrück, mais la pente est si raide que je me demande si je ne vais pas rouler en bas comme une barrique.

La descente à Bitsch qui ne devrait être qu’une formalité s’avère compliquée jusqu’au Plan Diebolt. Caillouteuse, rocheuse avec même une ligne de survie en câble d’acier.


Après le Plan Diebolt, j’ai les jambes en compote.
Je me laisse descendre dans le chemin creux…en priant que la fin vienne.

Résultat des courses: