En route tout seul, je me dis que, les années passant, l’eau mouille plus qu’avant ou que les cyclos n’aiment plus l’eau.
Pourtant avec un vélo tous temps et des sacs CORA sous les chaussettes, ça marche…
Donc, comme la veille, samedi, nous étions 20 à 25 cyclos, j’en déduits que la pluie est un facteur statistique qui a son importance dans la pratique du vélo.
Puisque aujourd’hui, j’étais tout seul, je me suis dit « tiens, lorsqu’il pleut, il n’y a plus qu’un cyclo sur 25 pour braver la pluie soit 4 pour 100, il y a donc bien 96% de cyclos qui se refusent à rouler sous la pluie« .
Je n’accuse personne, mais c’est un constat, on devient timoré:
– « il a plu, donc il peut repleuvoir, donc je ne sors pas »
– « il risque de pleuvoir, donc je ne sors pas »
– « il pleut, donc je ne sors pas »
Aujourd’hui, donc, club fermé pour cause de pluie!
Chemin faisant, je pars prendre la piste du canal en direction de Dannemarie…au programme, eau de pluie, eau du bidon, eau du canal et…eau de boudin dans les pignons.
C’est la journée des eaux.
Puis après Dannemarie, je pousse jusqu’à Valdieu par la route et je reprends la piste du canal à Valdieu.
Belle enfilade d’écluses, j’en ai compté 7 ou 8 espacées de quelques centaines de mètres.
C’est que la région de Chavannes et Montreux entre Mulhouse et Belfort constitue une bosse à 350 mètres d’altitude.Il faut donc bien faire monter les bateaux pour les redescendre ensuite.
Mystère: comment alimente t-on ce canal en eau à cette altitude sans la gâcher avec les petits tirants d’eau des bateaux de plaisance?
Voies Navigables de France pourrait sans doute nous l’expliquer.
Chemin faisant, j’ai dépassé trois bateaux de plaisance qui faisaient route vers Mulhouse et une escouade d’éclusiers réquisitionnés pour actionner les écluses. Parfois de jeunes éclusières chevauchant fièrement des mobylettes marquées VNF.
Sur le plus grand des bateaux, on en était au petit déjeuner, table, thé et petits pains.
Sur le second, un vieux loup de mer était à la barre, pipe en bouche et pieds nus sur le roof.
Les hérons avec leur grand cou surveillaient le cours d’eau, l’air martial, de place en place, là où les pêcheurs n’avaient pas investi les lieux.
A mon approche, il s’envolaient mollement louvoyer au-dessus des près avant de revenir avec la même majesté.
Les pêcheurs, comme les hérons, semblent impassibles; ils ont monté leur tente et s’abritent comme ils peuvent engourdis par l’humidité.
Seuls deux hurluberlus se sont installés sous un pont où la piste est étroite et se camouflent derrière leur voiture.
Je manque au dernier moment d’écraser leurs deux cannes à pêche posées en travers de la voie.
Je vois poindre enfin au loin l’antenne de TDF qui signale Mulhouse, le cuissard est presque redevenu sec, mais les pieds sont encore -comment dire?- spongieux…
La traversée de la ville est un sport;qui pourrait convenir au cyclo-cross. Il faut profiter du dimanche pour s’y aventurer en vélo et entrer franchement dans l’enchevêtrement de panneaux sans tenter d’y prêter attention.
Tout se passe bien, néanmoins!
Les travaux du TRAM occupent vraiment tout l’espace dans la cité.
Avec ou sans pluie, le vélo, c’est toujours beau!








