Fuiiiit!…
Il est passé comme un OVNI entre nos deux vélos en sortant du
carrefour en émettant un léger sifflement.
Sans bruit, il a atterri bien à plat sur le parking de la
résidence faisant fuir le chat reniflant les poubelles.
En principe, ils sont destinés à enjoliver les jantes moches en
ferraille des roues de voitures. Comme le capot pour le moteur.
En pratique, les bas-cotés de nos routes sont encombrés de leurs
cadavres. Des miettes de plastique par milliers qui jonchent les
fossés, seuls les cerceaux métalliques se baladent encore sur la
chaussée.
Une pollution d’ampleur nationale qui vient s’ajouter à tous les
débris qui s’amassent le long de nos réseaux routiers.
Une pollution insidieuse invisible des automobilistes mais bien
perçue par les cyclistes qui cheminent le long de nos
vicinales.
Le marché de l’enjoliveur est florissant.
Pas seulement le marché de marques convoité par toutes sortes de
fétichistes, de pervers cleptomanes, qui vous braquent vos
enjoliveurs pendant vos courses au supermarché.
Quitte à les retrouver au marché aux puces de septembre
ou…dans les antichambres de garages clandestins.
Paul a volé ceux de Pierre qui, lui-même, avait volé ceux de
Jacqueline.
Jacqueline n’a plus qu’à s’acheter les modèles démarqués qui
hantent les linéaires des surfaces spécialisées.
Des modèles qui sitôt posés vont jouer les « frisbee » au premier
rond-point venu.
Il est vrai que, mal accroché, l’enjoliveur a tendance à jouer
un peu trop facilement les filles de l’air.


J’ai remarqué que les enjoliveurs des dernières Renault et Fiat sont pas très bien accrochés et plutôt fragilles…
« Des économies de bouts de chandelles » diraient mes grands-parents !
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