Clubs, l’offre cousue main


Allez vous faire foutre!

C’est le cri du cœur de l’organisateur de la balade.

Tout seul ou à plusieurs, le vélo offre toujours de belles opportunités de balades.

Mais pas dans n’importe quelles conditions.

Construire un beau parcours ne suffit pas à rallier des suffrages, il faut en plus convaincre et être dans la norme.

Être dans la norme?

Oui, imaginer la capacité des autres à pouvoir adhérer au projet et ne pas se contenter de penser que si je peux, les autres pourront…ou si j’aime les autres aimeront, fatalement.

Une balade vosgienne? un périple en Forêt Noire? une randonnée des Grands Crus de Bourgogne? une traversée des Alpes?…

Sentir si son parcours va être porteur, s’il va susciter l’adhésion, son intérêt touristique ou physique, mais aussi le jour, les conditions de restauration, le nombre et la qualité des participants possibles, autant de choses qui si elles ne sont pas dites risquent fort de faire capoter la réussite du projet.

Savoir par exemple que dans son club, très peu d’adhérents sont prêts à boucler 150km en une journée avec 2500m de dénivelée.

Afficher un tel programme est souvent l’échec garanti.

Les clubs qui proposent des balades en groupe le savent, il n’est pas facile de satisfaire le plus grand nombre.

C’est pourquoi les initiateurs de randos sont parfois étonnés d’attirer si peu de monde derrière eux, y compris avec des itinéraires étudiés et paysages enchanteurs.

Il est vrai que beaucoup ont été échaudés par de cuisantes déconvenues dès lors que la tête de groupe faisait en sorte de semer tout son monde dès les premières déclivités.

Les clubs paient encore aujourd’hui cruellement ce genre de comportements.

En cause l’inadéquation de l’offre de circuits avec les capacités et les goûts des participants potentiels.

C’est trop long, c’est trop dur, c’est trop tôt ,…on veut manger au resto,…on emporte son sandwich,…

Ceux qui parlent sont rares, ils le font souvent en voix off , de crainte de gâcher l’ambiance club; la grande majorité préfère rester muette et pour cause: elle a pris le large depuis plusieurs mois préférant bicycler avec le voisin (ou la voisine) du quartier.

C’est dire si l’équation est compliquée à résoudre.

Les cyclos sont devenus de fines gueules qui finaudent dès lors qu’ils ne savent pas où ils vont, ni avec qui, et que tous les éléments du confort personnel ne sont pas réunis, y compris l’assurance que sa capacité physique permettra de boucler le parcours.

Il est révolu le temps des sorties dominicales où tout le monde s’alignait derrière un capitaine désigné sans savoir ni où, ni à quelle vitesse on roulerait.

D’une certaine façon, le cycliste randonneur s’est embourgeoisé: il veut du cousu main, pas du prêt à porter.

Sans parler de la météo, oui la sacro-sainte météo, qui fera qu’on partira… ou pas au dernier moment.

Il est patent qu’avec autant de paramètres à réunir, les promoteurs de randonnées cyclistes ont du souci à se faire.

Beaucoup risquent même de garder leur parcours en tête sans jamais en faire profiter les copains tellement l’alchimie collective est redoutable à assumer.

 

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