La Poste conviviale


Image Vélobuc

La Poste se muscle et se rénove.

Celle de mon chef-lieu, en tout cas.

Des arceaux très puissants pour y accrocher sa bécane.

Au point qu’il faudra arracher l’arceau à la masse pour l’emporter avec le vélo.

Il est vrai que La Poste a compris que ceux qui s’adressent à leurs nouveaux services automatisés doivent avoir besoin de temps pour s’adapter.

Pas du temps libre pour flâner comme dans un grand magasin, le dimanche.

Non!

Du temps tout court pour affranchir son courrier à l’automate.

La Poste s’humanise aussi. Avec ses agents d’accueil qui se chargent de vous aiguiller dans la bonne direction.

 » C’est pour bientôt madame? »

La cliente un peu gênée à le visage qui s’empourpre…

 » C »est pour dans un mois… » répond t-elle comme pour s’excuser

 » On ne le dirait pas, vous portez surtout sur les cotés… »

Évidemment, le public masculin de La Poste est un peu désappointé par cette apostrophe inattendue… Il est vrai qu’il n’a pas toute l’expertise pour juger de l’état de la future parturiente.

Mais c’est ainsi, La Poste est devenue plus familière avec sa clientèle; on doit dire aujourd’hui plus conviviale.

Plus de conversation feutrée sur l’état de son livret A, ni de ses ASSEDIC qui tardent.

Non plus!

L’indiscrétion est devenue de bon aloi parmi le jeune personnel de La Poste rompu à l’impudeur des réseaux sociaux que sont devenus Facebook et Twitter.

On pourrait presque suggérer qu’on nous retienne pour manger dès lors qu’on se pointe sur le coup de midi moins le quart.

Les commensaux pourraient se taper la cloche gratuitement.

Pendant ce court intermède, mon automate d’affranchissement ne s’est pas laissé décontenancer, il s’impatiente en lançant quelques bip angoissés et attend en retour que je lui fasse avaler 1€55 en pièces de monnaie pour me délivrer le timbre commandé…

J’attrape un billet de cinq euros au fond de ma besace et je le glisse prestement dans le distributeur de monnaie contigu… « jackpot »! une pluie de pièces (tintinnabulantes, ça va de soi)  tombent dans le réceptacle…le tour est joué.

Il suffit de récupérer les pièces et de les loger une à une dans la fente de l’affranchisseur.

Il ne me reste plus qu’à trouver où se loge la boite à lettres à l’intérieur de mon service public chéri…

Je déambule comme une poule saoule, ma lettre à la main, non sans avoir manqué de renverser le totem des spécimens de Coliposte qui trône au milieu du bureau.

Maxou est un ethnologue du monde moderne qui s’ignore.

Dehors, personne n’a cherché à importuner ma bécane.

Ni l’arceau.

Humour, évidemment.

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