« Qu’adviendra t-il si un vététiste déboule sans regarder et s’encastre dans une moissonneuse-batteuse? » (question du maire de Gommersdorf-Sundgau)
Elle est bonne la question. Les élus ruraux ont donc une réaction imparable pleine de bon sens paysan dès lors qu’il s’agit d’accepter des cyclistes sur leur chemins.
Risquons-nous d’être avalés dans la moissonneuse et d’être ensuite transformés en botte de paille à l’arrière de l’engin?… et compactés avec son vélo sous forme d’un magma infâme?
C’est de panneaux qu’il s’agit.
On le sait, la France n’est pas chiche avec ses panneaux routiers.

Les premiers à s’en plaindre sont les automobilistes.
Cramponnés à leur volant, ils peinent à mémoriser tous les panneaux infligés le long des routes par la puissance publique.
Une excellente façon de se sentir en insécurité permanente.
Pourtant, au départ, l’intention est louable; si les interdictions sont là, c’est justement pour nous prévenir d’un danger.
Du coté des cyclistes, la tolérance a ses limites.
Rouler à vélo, oui!
Mais pas n’importe où, ni n’importe comment!
Ainsi les gros céréaliers (gros, ils le sont tous et peu partageux avec leurs congénères éleveurs) de la plaine d’Alsace voient d’un très mauvais œil la gente cycliste se répandre parmi leurs chemins ruraux.
Ils pèsent donc de tout leur poids dans les instances réglementaires, communes et conseils généraux, pour faire en sorte que les cyclistes ne soient prioritaires en rien.
Conclusion, face à une énorme tracteur, il faut descendre au plus vite et se garer comme on peut. Dans le fossé ou le champ fraichement labouré.
C’est ainsi qu’on voit apparaître en de nombreux endroits des signalisations on ne peut plus fantaisistes comme sur cette image en haut.
D’abord un panneau C113, de forme carrée qui signale une voie conseillée et réservée aux cyclistes….puis un sens interdit C1 qui est censé interdire toute circulation de véhicules, y compris les cycles munis de sauf.
La voie n’est donc plus réservée aux seuls cyclistes?

Mais comme le doute mérite d’être encore mieux entretenu, un usager facétieux est venu corser l’affaire en inventant un nouveau panneau. Un panneau d’obligation celui-là qui signifierait, à mon sens, voie obligatoire aux tracteurs et aux vélos.
La bonne blague.
Si l’obligation est là, c’est alors qu’une alternative existe …et qu’on ne doit pas l’utiliser… Quelle peut-être l’alternative pour le tracteur? passer en plein champ? oui, à coup sûr vu qu’il n’y a pas d’autre chemin à proximité.
Mais pour le cycliste?
