
Je viens d’apprendre là-bas, à la porte, de jolies nouvelles: qu’on se moque ici de mes ordonnances, et qu’on a fait refus de prendre le remède que j’avais prescrit.
Voilà une hardiesse bien grande, une étrange rébellion d’un malade contre son médecin.
(Purgon dans Le malade imaginaire, Molière)
Loin de moi l’idée de vouloir rationner les secours du SAMU 68 par les airs.
Si la circulation aérienne de l’aéroport de Mulhouse-Bâle est interrompue en principe de 23h à 5 heures du matin; celle de l’hélicoptère du SAMU, non.
Il a le droit de voler tout le temps. Sauf quand il y a trop de brouillard.
Mais il faudrait qu’on nous explique pourquoi cet hélicoptère transporte des malades ou des blessés d’hôpital à hôpital en pleine nuit réveillant ainsi des milliers de personnes qui ne pourront plus retrouver le sommeil ensuite, d’autant qu’une demie-heure plus tard, l’hélicoptère revient après sa rotation sur l’hôpital de Colmar ou de Strasbourg.
Voila donc un blessé sauvé (on l’espère pour lui) et des milliers de personnes patraques le matin pour se rendre au boulot et dont certaines consulteront pour obtenir un médicament anti-insomnie.
Ne pourrait-on pas imaginer des hélico sans pales? des hélicos qui ne brassent de l’air que le jour et pas la nuit?
Y aurait-il une équipe pluridisciplinaire sur le pied de guerre à trois heures du matin pour accueillir un blessé à Strasbourg?
Les spécialistes de la question vont bien entendu me traiter de stupide et d’incompétent. Je les sens déjà venir et jouer les pères la morale.
J’ose espérer que la réponse à ma question n’est pas plus prosaïque, pour ne pas dire scandaleuse, et qu’elle ne vise pas tout simplement à justifier les charges d’un équipage (5 pilotes et 3 mécaniciens) et d’une machine dont les charges sont contraintes et incontournables.
L’Agusta A109 Power (photo) est basé depuis le 1 septembre 2011 à l’héliport de l’hôpital.
Il n’est pas adapté aux secours en montagne.
Son prix est estimé à 4 millions d’euros et son coût d’exploitation à 750.000 euros par an.
