La réforme territoriale qui se profile à l’horizon est-elle prometteuse pour les cyclistes?
La question est posée puisque les cyclistes, plus que les autres usagers, sont dépendants du bon vouloir du mille-feuille administratif qui décide des infrastructures à mettre en œuvre.
Telle commune est responsable des bandes sur trottoir, telle communauté du réseau cyclable et telle collectivité départementale des itinéraires vélos.
L’ensemble, comme on le constate, donne un joyeux méli-mélo d’ouvrages discontinus, impraticables et souvent mal entretenus quand ils ne s’avèrent pas mort-nés.
Rien que dans le Haut-Rhin, un tiers des pistes du département est sous le contrôle de M2A, la métropole mulhousienne.
Pourtant, par un jeu savant d’accords et de subventions, de pouvoirs partagés, le département participe aussi aux infrastructures de la couronne mulhousienne selon des modalités qui échappent à la plupart des néophytes de la chose publique.
Reste que chaque collectivité veut comprendre.
Comprendre quoi?
Quelles sont les attentes des cyclistes?
Voulez-vous plus de pistes ou plus de qualité?
Les deux, mon général!
Et les associations de repartir dans un prêche inlassable et militant au nom de la noble cause.
La question qui fâche, c’est celle de la continuité.
Pourquoi une piste s’arrête-elle avant même qu’on soit sorti des encombrements? Pourquoi tel maire a t-il construit sa piste à droite de la chaussée jusqu’au finage voisin où la piste est à gauche?
En fait, nos techniciens es-vélos se limitent à ce qui relève du possible, c’est à dire le plus simple, le moins cher et générant le moindre mécontentement pour la gent automobile et tractoresse agricole.
Pour sortir des champs, la moissonneuse a priorité sur les vélos: une balise sur la piste à chaque chemin de champs! Na! C’est que des fois, un cycliste pourrait passer inaperçu par mégarde dans le compacteur à bottes de paille…
Une passerelle pour traverser l’autoroute? Vous n’y songez pas!
Il y en aurait au moins pour 800.000 euros, le budget d’une année!
Alors les cyclos sont envoyés sur le pont, étroit le pont, avec les autos juste pour traverser l’autoroute.
Là où nos concepteurs sont pris en défaut, c’est donc bien sur la question de la discontinuité des ouvrages cyclables.
Et les poteaux?
Quoi les poteaux?
Nos décideurs publics n’imaginent pas une piste cyclable sans un poteau, voire un gros rocher, à son entrée et à sa sortie.
Motif, les automobilistes tricheurs qui prendraient la piste pour une voie de contournement.
Oui, mais le poteau pour le cycliste, il est mortifère; potentiellement c’est une nuisance et même un danger de mort surtout la nuit.
A bon! parce que vous faites du vélo la nuit?
Ben oui, si voulez aller à vélo au boulot, il faut bien partir tôt ou rentrer à la nuit tombante, l’hiver…
Nos techniciens sont attentifs, ils voudraient se dévouer corps et âmes aux cyclistes mais ils peinent à comprendre la problématique du vélo utilitaire.
– Voyons que fait-on d’utilitaire avec un vélo?
– On fait le facteur, m’sieur, un des plus vieux métiers à vélo!
– Ah oui, je n’y avais pas pensé.
– On va à l’école…
– A l’école? mais il y a les bus scolaires départementaux pour ça!
– On va à l’Aldi chercher des croquettes pour le chat, même que les petites grands-mères préfèrent le trottoir tellement le giratoire il est anxiogène…
Bon avec la réforme territoriale, je propose une chose simple: créer une République Populaire du Vélo, la RPV!

Déjà, ils pourraient les faire en fluo, les poteaux…
Quelqu’un a une bombe de peinture? 🙂
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