Ne bouge pas! je reviens.
Qu’il est bête, mon patron… a t-il déjà vu bouger un vélo tout seul?
Je suis songeur.
Depuis que j’ai vu comment les vélotafeurs combinent le vélo avec le train, je m’interroge…
L’idée qui germe dans les esprits, c’est de dire à ceux qui prennent le train chaque jour: ayez deux vélos, un dans chaque gare.
Alors on voit naitre dans toutes les gares des cages à vélos.
Ne nous trompons pas, cette transhumance journalière de nos sociétés modernes n’est qu’un des aspects négatifs de l’adaptation du salariat au capital-travail.
J’ai encore de beaux restes de mon apprentissage marxiste, n’est-ce pas?
Donc pour flexibiliser encore mieux les classes laborieuses au monde du travail, il est de bon temps d’agrandir au maximum les isochrones qui relient le travailleur de son domicile à son entreprise.
Tous les moyens sont bons pour capter le travail le plus loin possible.
Il est fini le temps paternaliste où l’ouvrier habitait en face de l’usine…quand ce n’était pas dans l’usine elle-même!
Cela dit, notre affaire n’arrange pas la planète ni son réchauffement.
Les transports inter-cités posent un réel problème d’adaptation de nos moyens et les Régions qui ont pris le relais de la SNCF en font la cruelle expérience avec des trains bondés, des incidents en série, des usagers mécontents…et des vélos encombrants.
Mon vélo en cage? pas question!
En France les garderies à vélos sont closes, on peut voir son vélo qui prend son mal en patience à travers le grillage à grosses mailles.
Mon vélo n’est pourtant pas méchant, il n’a jamais mordu personne…mais il est vrai que derrière ces cages musclées, il en existe de redoutables, des vélos. Des vélos à carapace toute rouillée qui ont fait toutes les guerres et les vélorutions. Ceux-là peuvent être féroces si l’envie de les chevaucher par surprise vous venait à l’idée.
Le mien, on n’a pas le droit de le caresser s’il appelle sa maman. Contrairement à l’Allemagne, où tous les vélos sont à l’air libre. S’ils s’ennuient en attendant le retour du patron, le soir, on peut venir faire causette avec eux. Tout en regardant les trains passer.
J’ai un attachement charnel et affectif avec mon vélo.
L’idée qu’il soit enfermé, loin de moi, m’insupporte.
Ces vélotafeurs sont des infidèles.
Un vélo dans chaque gare! pourquoi pas aussi une maîtresse, pendant qu’on y est?
Et pendant ce temps là, mon vélo esseulé, qu’est-ce qu’il fait? hein? je vous le demande?…
Des in-fi-dé-li-tés avec le premier galant de passage!
C’est bien fait.
Il ne faut jamais laisser sa bécane seule; il faut toujours la surveiller.

Ah, je reconnais bien là les cages à vélo de Lutterbach ou Cernay que je vois tous les jours : vides ou quasi vides… avec parfois un vélo attaché à l’extérieur (un cycliste occasionnel qui n’aura pas eu son badge ou qui ne sait pas où le chercher…sans doute le même qui n’aura jamais de pass alséo… puisqu’il n’aura pas d’abonnement SNECEFE…). Quand on sait qu’en plus, la cage n’est pas une garantie contre le vol… et qu’il faut bien attacher son vélo quand même, ou alors n’y laisser qu’un vieux vélo déjà bien amorti (je ne veux pas dire avec des amortisseurs…). Je ne crois pas vous avoir raconté l’histoire, il y a qq années du gars qui est resté coincé dedans, le bouton n’ouvrant plus le la cage, et à qui j’ai dû donner le n° d’appel qu’il ne pouvait pas lire puisque affiché à l’extérieur du SAS… Un vrai gag, sauf pour la personne à qui ça arrive…
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