
Quand on parle vélo en Alsace, nos décideurs publics pensent avant tout tourisme.
Pas loisir et tourisme, non. Tourisme tout court.
D’ailleurs le Conseil Général du Haut-Rhin a exclu de s’occuper de VTT comme son voisin du Bad-Wurtemberg.
Alors nos Conseils Généraux s’appliquent à communiquer autour des Eurovéloroutes sans qu’on sache vraiment où elles passent ni dans quel état elles se trouvent.
Sous le titre « L’Alsace à vélo, la vitesse supérieure », Vélo et Territoires fait paraître dans son numéro 36 de l’été 2014 un article dithyrambique à la gloire du tourisme à vélo (lire l’article de Vélo et Territoires).
Tout est merveilleux. Les chiffres parlent d’eux-mêmes:
« 45 millions de km sont ainsi parcourus chaque année à vélo sur ces deux itinéraires ; 1,5 million de personnes ont emprunté l’EV5 et l’EV15 en 2013, dont 75 % de touristes étrangers. 10,7 millions d’euros de retombées économiques annuelles ont ainsi été générées, soit 24 000 euros de retombées par km et 105 euros de dépenses par jour et par personne. »
Avec un tel bilan, on s’explique mal pourquoi nos décideurs tardent tant à mettre leurs itinéraires en conformité et pourquoi ils sont si peu connus…
Pour mémoire, l’EV5, c’est l’Eurovéloroute Londres-Rome partiellement réalisée et dont on peine sur le net à trouver le tracé.
L’Eurovéloroute 15, c’est celle qui longe le Rhin depuis sa source jusqu’à la Mer du Nord. Longer le Rhin, pourquoi pas coté allemand?
L’office du tourisme de Breisach en Allemagne a compris cela avant nous puisqu’il invite les cyclistes potentiels à venir chez eux sous le titre ambigu « Tour du plaisir à vin et crémant sur le Haut-Rhin ». Je n’invente rien, allez voir la page sur le net…
Cela dit, résumer le tourisme à vélo en Alsace aux seuls flux de cyclo-voyageurs étrangers est un peu réducteur…et je plains les candidats au voyage quand j’en vois chaque été se perdre dans les méandres de nos agglomérations.
Le contexte de cette vidéo a évolué, mais l’itinéraire de EV6 (Nantes Budapest) reste chaotique dans la traversée de l’agglomération

Ha les chiffres ! Tellement facile de cacher la réalité derrière des chiffres, qui, bruts, ne traduisent rien si ce n’est d’embellir une vérité pas si rose. Parce que non, la communication sur notre excellence cyclable ne se vérifie pas dans les faits. Ni dans l’état des pistes, ni dans le respect de ces dernières par les automobilistes et l’indulgence des autorités, ni par le transport ferroviaire.
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Ça donne vachement envie de tourner le guidon à l’ouest et d’aller faire du tourisme en Champagne Ardennes, dans notre belle et grande future Région.
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