Post-partum


Toulouse-Lautrec, la buveuse

Imaginez ce matin deux-tiers de footeux français qui vont reprendre le boulot en tirant la gueule.

La gueule des mauvais jours, la gueule de bois du perdant. Pas du perdant perdu au fond du classement des nations, non. Celui du deuxième, c’est à dire celui du pire des perdants, celui dont on se souvient longtemps.

« Dimanche, on est là et vous la gagnez une fois encore, les mecs » (Emmanuel Macron lors de la demi-finale)

le foot ce n’est pas de la politique a déclaré Emmanuel Macron

Oui, ce matin la défaite commence seulement son post-partum avec d’autant plus de gravité que la Coupe du Monde de football implique les Etats. Le président français a tenu à s’y impliquer directement, « sur le tas », et à ajouter à l’enjeu une dimension hautement politique à la défaite, là où d’autres sont restés à l’écart d’un enjeu jugé incertain.

Bis repetita, la coupe du monde choisit mal ses pays

Oui, ce matin la France est défaite entraînant avec elle toutes les rancœurs accumulées par les uns, les cohortes de footeux, et aussi par les autres, ceux qui fatalement vont par ricochet être contaminés par la déception.

Le retentissement de l’échec est tel que les télévisions toutes confondues ont largement relayé l’évènement hier soir en y consacrant pour France 2 deux-tiers de son journal.

Il ne restera au final que ce goût amer d’une équipe de joueurs manipulés par des enjeux de politique tacticienne et l’organisateur quatari empêtré avec l’exploitation de dizaines de milliers de travailleurs migrants, son aberration écologique, ses soupçons de corruption et la criminalisation de l’homosexualité.

Bon, je vais déjà mieux. Je peux aller me recoucher.

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3 réflexions sur « Post-partum »

  1. Le foot… J’ai ça en horreur depuis tout gamin et que des présidents de la république s’en mêlent est rien moins que navrant, ça salit leur fonction déjà bien amochée. Par leur seule faute.

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    1. Je plussoie.
      J’ai essayé de jouer au foot une fois il y a plus de 60 ans pour faire comme les copains.
      Je ne connaissais rien aux règles et je me suis fait engueuler tout le temps parce que je jouais très mal.
      Depuis, je fuis tous les jeux de baballe.
      Le seul truc que je trouve intéressant, c’est la connerie des spectateurs quand elle mène à des drames, mais, ça, je ne regarde ça qu’en différé.

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      1. Je suis rapide (du moins je l’étais, jadis !), agile et adroit (je n’ai par exemple jamais chuté à vélo), ancien joueur autodidacte mais relativement bien classé au tennis et je suis donc persuadé que j’aurais pu jouer très correctement au foot. Mais j’ai tout de suite fait un blocage devant la mentalité de mes camarades joueurs, leur inclination à tricher et à la violence et ai très vite compris que ce sport était un milieu malsain, sans noblesse, un opium qui agrégeait la lie de la société. Il n’y a qu’à voir la gueule de l’équipe dite « de France » ! Et, déjà à l’école primaire, les seuls à ne parler que de foot et à collectionner les fameuses vignettes Panini étaient invariablement les cancres de la classe. Je stigmatise, je sais, et alors ?

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