Imaginez ce matin deux-tiers de footeux français qui vont reprendre le boulot en tirant la gueule.
La gueule des mauvais jours, la gueule de bois du perdant. Pas du perdant perdu au fond du classement des nations, non. Celui du deuxième, c’est à dire celui du pire des perdants, celui dont on se souvient longtemps.
« Dimanche, on est là et vous la gagnez une fois encore, les mecs » (Emmanuel Macron lors de la demi-finale)
Oui, ce matin la défaite commence seulement son post-partum avec d’autant plus de gravité que la Coupe du Monde de football implique les Etats. Le président français a tenu à s’y impliquer directement, « sur le tas », et à ajouter à l’enjeu une dimension hautement politique à la défaite, là où d’autres sont restés à l’écart d’un enjeu jugé incertain.
Oui, ce matin la France est défaite entraînant avec elle toutes les rancœurs accumulées par les uns, les cohortes de footeux, et aussi par les autres, ceux qui fatalement vont par ricochet être contaminés par la déception.
Le retentissement de l’échec est tel que les télévisions toutes confondues ont largement relayé l’évènement hier soir en y consacrant pour France 2 deux-tiers de son journal.
Il ne restera au final que ce goût amer d’une équipe de joueurs manipulés par des enjeux de politique tacticienne et l’organisateur quatari empêtré avec l’exploitation de dizaines de milliers de travailleurs migrants, son aberration écologique, ses soupçons de corruption et la criminalisation de l’homosexualité.
Bon, je vais déjà mieux. Je peux aller me recoucher.