
L’ORNI , Objet Roulant Non Identifié a été baptisé par nos pouvoirs publics EPDM l’engin personnel de déplacement motorisé. On se rend compte aujourd’hui l’irremplaçable utilité de ces machines urbaines qui se faufilent partout mieux qu’un vélo archaïque soumis, encore, au code la route. Au point que d’ardents défenseurs des lois imaginent immatriculer les EPDM pour mieux punir les contrevenants.
J’en rencontre tous les soirs dans mon bourg lors de ma balade digestive.
La difficulté de ces engins est qu’ils nécessitent une rigidité totale du corps. Une attitude presque phallique qui dénote pour le sexe faible, convenons-en. Aucun muscle, aucune articulation, aucune respiration ne doit transparaître. Ni aucun souffle court, cela va de soi. Il faut donc se comporter comme une momie.
Mais enfin on peut tout de même pour troubler l’ennui emmener sa copine ou son copain sur l’engin afin de se raconter de belles histoires.
Cela dit la furtivité de ces trottinettes est encore améliorée si l’on sort avant la nuit vêtue de pied en cap d’un irrémédiable tchador qui ajoute à la modernité électrique une note d’obscurantisme de bon aloi, c’est à dire conforme au bon goût et à des valeurs respectables.



