De l’ombre et de la lumière

Puis je gagne la mer

Je me suis mis à l’ombre

Août se termine déjà. Et depuis bientôt deux semaines, j’ai mis mon blog en sommeil. Il est vrai qu’au fil du temps, après des printemps pluvieux, les étés brûlants me terrassent.

Ils me le disent là-bas, « tu es du nord ». Sachant que pour un sudiste il n’existe que deux points cardinaux, le sud et le nord.

Le sud, c’est le soleil, le beau temps naturellement, une forme de fatalisme à tout…et le nord, après Montélimar, est assimilé à un bagne où l’on expédie les reclus. Comme à « Bienvenue chez les Ch’tis ».

Je chasse l’ombre dès le matin et je m’y installe en attendant d’y être délogé.

Peindre le camping

Oui je peins. Le peintre aussi aime les ombres portées qui apportent du relief et des contrastes à son modèle. Mais il faut peindre vite. Je prends un cliché et je poursuis mon travail sous un platane.

Ah, vous peignez!

la gérante du camping propose un sujet, son camping. Les peintures sur commande sont ma hantise, surtout s’il s’agit de mettre en scène des caravanes et des tentes. Je décline poliment l’offre.

Vélo à tout faire

Mon vélo « à tout faire » m’accompagne. Il est mon porteur universel. La peinture, les courses, les chemins caillouteux, les encombrements urbains, il répond à toutes les situations, une fois débarrassé de ses sacoches. C’est un VTT amélioré qu’on n’oserait pas proposer à la clientèle. D’autant qu’il n’a pas de moteur.

La ville à vélo

grimper le boulevard du Jeu de Paume jusqu’à l’Arc de Triomphe, une épreuve presque olympique pour moi

Je choisis la ville à vélo

Depuis cinquante ans, je suis le client de l’épicier Albert. Albert a donné son nom à la postérité depuis que ses successeurs ont pris la direction de la boutique. Pecorino, harissa, mortadelle, Marsala,…tout loge dans ma sacoche. Puis je flâne sur l’esplanade. Un couple de jazz entame Moon River, alors je m’assois tandis que les enfants attendent que le jet d’eau se ranime. J’ai au fond de ma poche une pièce pour le béret, toujours trop peu généreuse.

Puis je rejoins la mer

L’insouciance de tout vous gagne. Il suffit de regarder le paysage défiler. C’est le but du jeu estival, ne pas penser aux lendemains qui pourraient déchanter.