cliché vélomaxou
Zéro, la
sortie!
Pas un degré de plus!
On se le demande parfois, sans le dire:
– » pourquoi pédaler par un temps pareil? »
– » par bravade? »
– » pour le sport? »
-« ……? »
On trouvera bien un motif, de bonne ou de mauvaise foi…
Quand le temps est mauvais, le plus dur, c’est de partir, de
s’habiller, de parcourir les premiers métres jusqu’au coin de la
rue…les amis sont là, au départ; on se persuadera donc qu’on a
fait le bon choix…et puis, comme « ils » sont là, les amis, plus
question de se défiler!…Il va falloir y aller!..
Ne le regrettent-ils pas, eux-aussi, secrètement, les amis,
qu’on soit venu pour la sortie avec ce temps sinistre?
Ce jeu mental et subtil ne cesse de nous tarauder jusqu’au
moment où il faudra bien « décoller »…et faire bonne figure, s’il
vous plait, et preuve de bonne humeur.
Une sortie dont l’itinéraire nous conduira plein nord vers
Nambsheim, un gros bourg de 500 âmes perdu non loin des bords du
Rhin à 35 km de Mulhouse.
Pas âmes qui vivent dans les villages traversés!
Un vent debout de 30 à 40km/h qui obligeait « l’ouvreur » à
relancer en danseuse en serrant les dents et le guidon.
Rien d’autre à voir que des clochers de loin en loin dans cette
plaine d’Alsace.
Même la tenancière, au fond de son auberge, semblait surprise de
notre venue pour prendre un peu de chaleur autour d’un café.
Elle en profitera pour tailler bavette et évoquer ses souvenirs
d’enfance lorsqu’elle était scolarisée à la grande ville.
C’était donc la sortie « hygiénique » du jour…
Retour par vent porteur glacial; suffisamment glacial pour
grelotter sur la bécane qui tirait des bords à hue et à dia sous
les rafales.
Clic-clac au passage à l’anneau automobile du Rhin, clic-clac du
lavoir d’Ensisheim derrière la prison pour la collection de
Cyclos-cyclotes et (re)clic-clac sur l’arbre qui vient de
s’abattre le long du Quatelbach.
75km. Quand-même!
Et c’était une douleur, aujourd’hui.