
Nous recevons actuellement Cyclotourisme 609 de janvier 2012.
La fédé a abordé à nouveau la question de sa pyramide des âges lors de son Assemblée Générale de Grenoble des 10 et 11 décembre derniers.
Rien de neuf au constat de l’hypertrophie constituée par les 30-60 ans, si ce n’est qu’encore une fois on montre du doigt les retraités à vélos. Ces papyboomers (le terme est de moi) qui forment les bataillons des clubs et qui dissuaderaient « les jeunes actifs (qui) peinent à participer à une activité sportive qui demande de nombreuses heures de selle ».
« Les retraités qui sont aux affaires dans les clubs doivent penser aux actifs dans l’organisation des activités… »
Vaste sujet!
Il faut quand même admettre que dans le monde associatif, les retraités sont en première ligne pour faire preuve de bénévolat et qu’ils se montrent de plus en plus compétents et efficaces pour gérer les clubs.
En revanche, avec le recul de l’âge de la retraite, on se demande si les retraités actifs ne vont pas se retrouver tout simplement orphelins lorsqu’il s’agira de passer le témoin aux plus jeunes…
Ce qui est à craindre avec de tels états d’âme, c’est plutôt une partition des clubs, les actifs d’un coté, les retraités de l’autre.
Et pour clore ce chapitre de la partition du rouler ensemble, voila que les femmes s’y mettent aussi.
L’une d’elles rapporte que dans son club, on lui aurait dit « pas de femmes dans le club parce qu’elles perturbent le groupe en ne roulant pas assez vite! » (page 20, article « Modèle pour dames »).
Un argument suffisant pour déclencher le prochain mouvement « Toutes à Paris » de septembre à Paris? C’est en tous cas ce qui semble à l’origine du projet.
Le comble!
Ces comportements ne sont pas de nature à donner une image solidaire de la grande fédération de cyclotourisme. Au contraire, elle risque d’accélérer le phénomène de défiance des plus jeunes et d’aboutir à un cloisonnement des organisations du plus mauvais effet.
On objectera qu’après tout, ce mouvement de délitement de l’institution sportive n’est qu’une image de ce qui se passe dans la société toute entière.
Cette crise inter-générationnelle ne serait rien d’autre que l’illustration d’un mal plus profond qui impacte notre civilisation du loisir.
Autres articles sur le sujet:
