Dans l’immense galaxie du cyclisme, on trouve de tout.
Ne nous laissons pas abuser par ces cyclistes qui voudraient réduire l’image du vélo à celle du loisir et à d’aimables sorties de détente le dimanche matin.
Il en faut certes. Mais ils ne sont pas tout.
Et pire par ceux qui se vautrent dans l’image sulfureuse du vélo spectacle bariolés de publicités tapageuses pour faire plus vrai que vrai. Jusqu’à la nausée.
Plus vrai que vrai?…
C’est quoi au fait le vélo vrai?
Celui qu’on nous montre à la TV? celui de la Vosgienne où seuls sont nommés dans la presse les deux premiers arrivés?
On passera sur les beaufreries de mauvais goût et les commentaires vulgaires qui défraient les gazettes sportives et qui n’ont d’égal que cette insupportable chienlit de la troisième mi-temps des matchs de football.
Non, le vélo que j’aime, ce n’est pas celui-là.
Ceux qui me lisent le savent.
Les autres passent.
Or il se trouve que d’aucuns aimeraient nous faire entendre une petite musique qu’on a trop entendue dans le passé.
Celle du « si t’es pas content, c’est pareil » ou même celle plus expéditive du « si je te rencontre, je te tue! » .
Comment s’appelle t-elle cette petite musique, déjà?
N’est-ce pas celle des pires heures de la République? celle des expéditions punitives dans les quartiers? celles d’un nouveau type de relations basées sur l’intimidation? la menace?
En somme celle d’un fascisme rampant qui ne dit pas son nom.
Ce vélo là n’est pas le mien.
Mon vélo à moi, il est celui de la non-violence.
Celui du vélo de tous les jours, de la rue et des villes, pas seulement celui des dimanches et de cette absurde surenchère de la performance à tous prix qu’on voudrait nous imposer comme seule référence.
Alors, mes amis fidèles, cyclistes à pipe, cyclistes à sacoches, cyclistes unijambistes, cyclistes aventuriers, cyclistes à pied, cyclistes des espaces indéterminés, je dis « résistez »!
Résistez pour qu’enfin notre universalisme transparaisse de cette mascarade, cet infâme bouillon insipide et froid qu’on aimerait nous servir chaque lundi comme l’unique remède à nos maux.

