Pour une refondation du monde cycliste


carré 2012Parler d’implosion est-il nécessaire pour évoquer les profondes dissensions qui animent les acteurs du cyclisme?

Pour pouvoir le faire, encore faudrait-il d’abord identifier des valeurs communes, un but commun, des objectifs partagés.

Rien que le terme lui-même de cyclisme est en question tellement il est galvaudé, adulé par les uns, abhorré par les autres.

Parler de cyclisme est presque devenu un gros mot pour certains militants du vélo au quotidien.

Le cyclisme est en effet très connoté compétition dans le langage commun et cela dérange les cyclistes « utilitaires » qui ne se reconnaissent dans l’image produite. Une image vouée exclusivement à la performance et contraire à l’universalité du vélo.

En cause les codes. Les codes vestimentaires et les codes d’usage et de comportement.

Même le cyclotourisme, ce terme a priori inoffensif et volontiers raillé par les chroniqueurs,  est devenu suspect du fait que la compétition s’instille dans les clubs par un mimétisme déplorable et insidieux. Des machines identiques, des tenues identiques…et des attitudes pas toujours conformes à ce qu’on attend d’un club affilié à une fédération de vélo-loisir.

Il faut aujourd’hui s’y résoudre, il n’existe pas de lien capable d’unir le monde des pédalants comme on peut en trouver dans le monde de l’automobile.

Où est le consensus?

Existe-il un dénominateur commun, aussi petit soit-il, entre les cyclistes?

Je cherche…

Face au vieillissement inexorable de la grande fédé qu’est la FFCT et qui feint d’ignorer ses dérives internes, face aux groupuscules de cyclistes urbains qui s’épuisent dans les méandres des mille-feuilles administratifs pour défendre le vélo en ville, qu’avons-nous d’autre comme os à ronger?

N’attendons rien du monde corrompu de la compétition, ce cyclisme là est définitivement acquis aux marchands.

Marcel Robert ne craint pas de secouer le cocotier de temps à autre; quitte à prendre quelques ecchymoses au passage…

Pour lui, la cause est entendue, le cycliste du dimanche, qu’on appelle parfois aussi cyclotouriste, est essentiellement un automobiliste de la semaine.

On ne peut cependant pas demander à tous les cyclistes d’endosser des postures politiques et de jouer les écolos un jour par semaine.

Si l’écologie ne se réduit pas à une posture, elle ne doit pas non plus devenir une imposture qui brandirait le vélo en étendard.

C’est dans la nature humaine de défier l’autre puisque les modèles sont là.

Les modèles, on les connait: ce sont tous ces champions fabriqués par l’économie du sport professionnel capables de gangréner les plus petites structures du vélo dominical au nom de la performance.

Qu’avons-nous d’autre à proposer?

Rien!

Il est venu le temps pour le vélo d’une refondation et d’une nouvelle vélorution pour ses acteurs.

Sur la base d’une universalité du vélo dans toutes ses composantes citoyennes, tant celles du loisir, de l’utilitaire et du sport corporatif.

Il reste à trouver un consensus et les bonnes volontés capables de s’unir dans un mouvement commun.

 

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