Raconter des histoires, c’est mon autre dada.
Après mon dada vélo.
C’est quand je n’ai rien à dire que je trouve un prétexte pour remplir ma feuille blanche.
Un exercice que j’exécrais quand, potache, arrivait le dimanche soir et que ma tête de linotte restait désespérément vide.
Comment combler cette vacuité au retour d’une balade dans la plaine d’Alsace? cette plaine ennuyeuse traversée par l’autoroute?
Trouverai-je à Sainte-Croix en Plaine une raison de raconter cette fameuse histoire qui saura intéresser ceux qui me lisent?
Le vent poussant me propulse le long de l’autoroute.
Je sens presque le souffle des camions sur la petite départementale.
Pour passer le temps, je regarde passer les voyageurs vu qu’il n’y a a rien, rien dans ce désert capable de me captiver.
Sainte-Croix est là.
Je rétrograde…et je m’engouffre derrière la mairie.
Les pavés moyenâgeux disjoints secouent ma bécane.
Oser un cliché de l’église ? les pavés, une ruine recouverte de ronciers et l’église en perspective?
Non, c’est trop nul!
Je change de coté…un autre bâtiment à l’abandon transformé en abri agricole…
Enfin, un truc intéressant…un portique étonnant, qu’est-ce que c’est?
J’avise un quidam…
– c’est un travail à ferrer les bœufs…en 57, il était encore en usage…
Bon, je suis moins bête.
Je tente une remarque irrespectueuse…
– elle pas très belle, votre commune…
Le monsieur acquiesce…et semble vouloir s’en excuser…
– c’est normal, c’est une cité dortoir…mais on a plein de thunes, on construit même une mairie neuve sans crédit!
Une cité dortoir?…J’en déduis que les colmariens viendraient ici le soir juste pour dormir, une fois le boulot terminé.
Après tout, c’est vrai que dormir avec des tas de fumier autour de soi, à part l’odeur, ça ne dérange pas trop!
On ferme les yeux.
Nos aïeux fermiers dormaient bien contre l’étable et profitaient gratuitement de la chaleur animale.
L’entretien va durer au moins 20 minutes. Normal, le monsieur est un ancien mécanicien vélo.
J’obliquerai vers Logelheim pour rentrer face au vent avec la même monotonie qu’à l’aller.
Sauf à Rustenhart où je prendrai le chemin de la sépulture de l’aviateur Marin la Meslée.
Le P-47 n° 44-20384 se crashe dans un champ de seigle entre Rustenhart et Dessenheim. L’avion glisse sur le sol, se morcelle mais ne s’embrase pas. Edmond Marin la Meslée, un éclat d’obus logé dans le cervelet, est dégagé du cockpit et sa dépouille mortelle transportée par les troupes allemandes à Rustenhart. L’aviateur, à qui un peloton ennemi rend les honneurs, est laissé à l’abbé Weber qui se charge de ses funérailles.(extrait de Wikpédia).
Ce monument représente une grande étoile blanche. Il est bien entretenu.

Intéressant. Trésors d’histoire insoupçonnés, là, à portée de roues !
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