C’était le gros morceau de mon entreprise de mesure de la cyclabilité de l’agglomération mulhousienne.
Mulhouse 110.000 habitants et seulement 22 km2.
Comment rendre compte de la cyclabilité d’une ville entière tout seul en allant partout, sans rien oublier et pourtant en commettant de nombreuses lacunes?
Le but du jeu, ce n’est pas tant de dire si Mulhouse est bien pourvue en infrastructures, et elle l’est, mais plutôt de dire si on se déplace aisément dans la ville-métropole.
Oui, je sais, mes confrères routiers ont une vision assez négative du vélo dans Mulhouse, l’impression de n’être pas en sécurité, de devoir emprunter des itinéraires improbables pour aller d’un point A à un point B.
Ici non plus, on ne sait pas où poser ses roues…mais on passe au pas…
C’est sans compter, bien sûr, sur les cyclistes urbains qui pratiquent souvent les mêmes itinéraires chaque jour et qui défient les encombrements de circulation, connaissent les points névralgiques et les meilleurs plans pour se rendre là où ils le souhaitent.
Le réseau cyclable de Mulhouse est matérialisé partout et je dois avouer l’énorme investissement qui est consenti au vélo en dépit des difficultés qui subsistent. Pour vous convaincre, il faut avoir un regard d’ensemble comme celui que j’ai effectué ce matin.
Pas de signalétique toutefois dans le quartier du Rebberg qui, avouons-le, n’est pas facile compte tenu des déclivités ainsi qu’à Drouot.
Oui, on pourrait se contenter de mesurer la pertinence des grands axes, ceux qui sont radiants et qui permettent de relier les quartiers ou de quitter la ville.
Mais, mon plan n’a pas été celui-là; j’ai préféré avancer « en aveugle » par tronçon sans me référer à une trame préconçue comme si je devais livrer des plis en ville de façon aléatoire.
40 km pour se faire une impression en ne rejetant aucun quartier.
J’ai inventé sans le savoir le vélo-tourisme urbain.
Mon sentiment est qu’on circule mieux à vélo qu’on ne le croit.
Il est vrai que j’avais l’aide d’un itinéraire pré-tracé sur GPS, ce qui évite de se poser des questions et permet de se concentrer sur les règles de circulation, notamment aux carrefours.
Des carrefours pas si difficiles qu’on l’imagine avec des giratoires à anneaux extérieurs pour les vélos.

1/ les grands axes de la commune, ceux du transit inter communal
Je délivre trois points: axes protégés mais lacunes



– a/sont-il praticables aisément à vélo sans mise en danger du cycliste?
Les Cyclistes Associés pour le Droit de Rouler (CADR) de Mulhouse ont publié en mai 2011 un Livre Blanc de propositions pour donner la priorité des aménagements cyclables aux grands axes.
Je ne vais pas refaire le travail auquel j’ai collaboré en qualité de membre du CADR.
Six grands axes ont été identifiés…
– Wittenheim-Mulhouse
Les points noirs sont connus: il s’agit de la rue de Soultz à Bourtzwiller où voitures et tram ne laissent pas de place aux vélos; du pont de Bourtzwiller à la porte Jeune, l’avenue de Colmar est réputée mauvaise.
L’avenue de Colmar point noir de la cohabitation piétons-cyclistes
– Baldersheim-Mulhouse
Itinéraire facile, bien jalonné, le long du nouveau bassin.
– Habsheim-Mulhouse
Si l’itinéraire est réputé dangereux dans la traversée de Riedisheim, la section mulhousienne est moyenne sauf rue des Bonnes Gens qualifiée très dangereuse.
– Morschwiller-Mulhouse
Le point noir est celui du giratoire de la voie ouest, mais ensuite l’itinéraire est réputé bon.
– Lutterbach-Mulhouse
C’est un axe rouge, c’est à dire extrêmement dangereux dans la partie autoroute – gare du nord.
– Brunstatt-Mulhouse
Il s’agit d’emprunter la VR6 le long du canal.
Beaucoup de progrès ont été réalisés mais la passerelle sur le canal est actuellement indisponible par suite d’avarie.
Dans l’ensemble, l’itinéraire est réputé bon.
2/ le transit local
Je ne crains pas d’affecter 4 points (agréable et facile) à la cyclabilité du transit local dans les quartiers de la ville, mais j’accepte la contradiction…




-a/ est-il agréable et facile à utiliser par le cycliste de la localité?
C’est ici que je dois corriger une idée négative qui relève d’un malentendu et d’un a priori de beaucoup de cyclistes extérieurs à la ville et plutôt habitués au vélo routier ou de loisir: oui, on circule facilement dans les quartiers de Mulhouse pour peu qu’on ait un vélo adapté à la ville
3/ quels sont les équipements spécialisés réservés aux cyclistes?
– a/piste cyclable ou bande cyclable


C’est un point délicat. L’intérêt d’un itinéraire cyclable, c’est sa continuité.
Or dans ce domaine, le travail est perfectible et la municipalité le sait; elle est souvent interpellée à ce sujet.
Le dernier exemple en date, c’est par exemple la fermeture de la passerelle de la VR6 coté Brunstatt …
Les bandes et pistes cyclables sont généralisées dans toute la ville sauf au Rebberg et au quartier Drouot.
– b/double sens cyclable




Généralisé à toute la ville.
J’ai trouvé quelques anomalies…
– c/couloir bus-vélo





Oui, à la gare SNCF.
Je n’ai pas trouvé d’autres exemples ni de contre-exemples…
-d/ aménagement hors voirie (parcs, passerelles, tunnels)





Oui, au Nouveau Bassin, du coté du Musée de l’Auto, le long du canal (VR6),
-e/ zone 30




Oui, nombreux quartiers.
5 points c’est pour toute la ville en zone 30. Chiche!
-f/ zone de rencontre (zone 20)



Oui, trop peu!
Il est manifeste que l’hyper-centre devrait être en zone 20, ce qui n’est pas le cas.
Ces zones apaisées sont utilisées trop timidement pas la municipalité comme si elle craignait de déplaire.
– g/tourne à droite aux feux






C’est à l’honneur de Mulhouse d’avoir été les précurseurs dès la légalisation du dispositif qui favorise l’essor du vélo en ville.
Je n’hésite pas: 5 points!
Généralisé 105 panneaux (voir l’article)
Même s’il existe des exceptions pas faciles à résoudre comme ici rue Manulaine à BOurtzwiller
Sitôt paru l’arrêté le 12 janvier 2012 autorisant le tourne à droite pour les vélos aux feux rouges, la municipalité a installé son premier panneau.

Après avoir erré pendant une heure dans les rues de Mulhouse pour traverser de Wittenheim jusqu’au canal vers Altkirch, c’est ce jour là que j’ai décidé d’acheter un GPS…
J’avais pourtant bien étudié le parcours sur la carte, mais les sens interdits, giratoires et lotissements non répertoriés avaient eu raison de mon sens de l’orientation 😦
C’était en 2006, je n’ai plus eu depuis l’occasion de refaire cet exercice avec l’aide de Mr Garmin.
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On peut se perdre à Mulhouse…….
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Oui, on peut se perdre à Mulhouse ou ailleurs.
Dès lors qu’on ne sait pas où on veut aller, ni où on va.
C’est pour cela qu’on a inventé les cartes, et le GPS qui n’en est qu’une extrapolation.
Cela dit, il est vrai que le plus court chemin pour un cycliste, c’est la ligne droite et qu’il n’est pas toujours facile en ville de suivre cette ligne.
Avec un GPS, on peut aussi se perdre si on ne sait pas s’en servir.
ça m’est arrivé au début.
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Dès lors qu’on ne sait pas où on veut aller, ni où on va.
Dans le cas particulier, le problème était plutôt « ou suis-je, par rapport à la carte ? »
C’est vrai que la Michelin 1/200000, si bonne dans le terrain, n’est que d’une utilité relative en milieu urbain.
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