
La question revient chaque été.
Le Tour de France est-il devenu « propre », c’est à dire sans dopage?
Ceux qui posent la question sont souvent les admirateurs de la compétition cycliste en même temps qu’ils s’offusquent qu’on pointe le doigt vers leur sport favori.
Les autres, comme moi, sont persuadés que le Tour « propre » n’existe pas et ne se posent plus la question.
Mais quand même, il faut bien défendre sa légitimité de non-coureur vis à vis de ceux qui nous prennent pour des coureurs au motif qu’on roule avec des bicyclettes légères et pourquoi pas?, avec des tenues en lycra.
Personnellement, je développe une puissance moyenne de 50 watts sur 80 km avec 1000m de dénivelée pour avoir une idée de comparaison avec un coureur cycliste qui pèse 20 kg de moins et qui a 40 ans de moins que moi. C’est dire qu’on ne joue vraiment pas dans la même cour…et pourtant j’aime le vélo. En côte je peux développer environ 200 watts, pas longtemps!
Je le redis, la course cycliste fait du tort au vélo dès lors qu’elle postule qu’il y a deux types de citoyens, d’une part des types extraordinaires sur des vélos capables de grimper le Ventoux et d’autre part, les autres, ceux qui regardent, admiratifs et époustouflés.
Si le Tour est ce qu’il est, c’est d’abord parce qu’il repose sur une triche généralisée; il cumule à lui seul 182 affaires de dopage dont 34 depuis les années 2000 (voir la liste).
Prenons le coureur Nibali.
On dit dans le milieu de la course que Nibali va « très bien ». La formule est élégante.
Il va si bien que « Le Monde.fr » place Nibali parmi les plus de 414 watts.
Qu’est-ce que ça veut dire?
Frédéric Portoleau et Antoine Vayer ont développé une méthode permettant d’évaluer la puissance développée par les coureurs sur une ascension. Un peu comme si on comparait la puissance d’une 2CV et celle d’une Maserati.
La puissance développée par le coureur est un juge de paix infaillible dès lors que les conditions de course sont identiques.
Leur méthode tient compte des paramètres suivants :
- Vitesse relative par rapport au vent
- Masse corporelle du coureur
- Masse du vélo et des équipements (bidons, vêtements, etc.)
- Pourcentage de la route
- Densité de l’air
- Surface frontale du coureur et de son vélo
- Coefficient de pénétration dans l’air
- Coefficient de roulement des boyaux sur la route
- Frottements mécaniques des pièces en rotation (moyeux, pédales, chaîne)
- Rendement de la chaîne
(extraits de cyclisme et dopage)
Pour Bernard Thévenet, ces gens (Frédéric Portoleau et Antoine Vayer) « se disent » techniciens…sous-entendu, on peut les considérer comme des charlatants. Le milieu cycliste n’aime pas qu’on le chatouille là où ça fait mal; la riposte est bien connue: pourquoi ne vous attaquez- vous pas aux autre sports de compétition?
La réponse est facile: le Tour privatise les routes françaises pendant trois semaines de l’été et il bénéficie d’un amplificateur médiatique de premier plan, celui des chaînes publiques de télévision auquel s’ajoutent les deniers publics de toutes les villes-étapes qui veulent voir le Tour chez elles.
Ces calculs de puissances développés dans les cols ont permis d’identifier trois zones de performances chez les coureurs : le seuil suspect à partir de 410 watts, le « miraculeux » à partir de 430 watts et enfin le « mutant » au-delà de 450 watts.
Ainsi Nibali, avec 414 watts calculés, figure parmi les suspects.
A titre de comparaison encore, un VAE (vélo à assistance électrique) est doté d’un moteur de 250watts selon la réglementation française.
Attendons donc la suite de la course…

Pour tout comprendre sur le calcul des watts
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Au sommet du Ballon d’Alsace, il y a une plaque qui commémore la montée de René Pottier au TdF 1905 à plus de 20km/h de moyenne ! On pouvait déjà se poser des questions ….
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Tout est affaire d’échelle : tenez, moi par exemple, qui fait du vélo à petite dose (20 à 25 km/jour…) je mettrai un certain temps à me remettre d’un périple de 80 à 100 kms ! (ce que fait régulièrement vélomaxou …mais à quoi tourne-t-il ?…) Et pour certains, 15 à 20 kms de vélo, c’est l’exploit… (c’est normal quand on ne pratique pas ou trop peu).
Mais quand je vois des étapes de 160, 180km et plus, enchainées sur plusieurs jours, avec 2 jours de repos intercalés, et à une moyenne que j’ai du mal à atteindre en vitesse de pointe… disons que je m’interroge… Ce sont encore des êtres humains ?
Tous les sports dont les enjeux financiers sont démeusurés poussent certains des participants et/ou organisateurs à aller trop loin… Le tour de France est devenu un business qui fait travailler des milliers de personnes, dont une partie toute l’année ! Faut pas toucher à la poule aux oeufs d’or, surtout par les temps difficiles qui courent. Dans le cyclisme ou d’autres sports sur-médiatisés, comment s’étonner que le besoin de reconnaissance, de renommée et/ou d’argent (ah ce foutu argent…) pousse à aller de plus en plus loin. Argent, sport et morale, le trio infernal…
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Oui, à quoi il tourne le maxou, d’abord?
Je vous rassure: je lève le pied d’année en année et je ne recherche pas la performance à tout prix.
Avec 8 à 10.000 bornes par an, je suis dans la moyenne haute.
Quand j’étais encore « actif » (au travail), j’étais fier de « faire » mes 50 dimanches avec 70 bornes.
Je reste prudent car parmi mes lecteurs, il y a des cyclos qui rigolent doucement, sachant qu’ils « tournent » allègrement 150km et 3000 m de dénivelée par sortie…rien que pour le plaisir et sans doping.
Finalement, faire du vélo, c’est un art de vivre que chacun conçoit à sa façon.
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