Non, je ne prendrai pas votre train, Monsieur Richert.
Ecoutez Philippe Richert: il s’en prend à une loi de la République « concoctée entre députés socialistes » dit-il.
Une loi pourtant votée par la représentation nationale et qui déplaît à Philippe Richert.
Alors Philippe Richert entend faire parler la loi de la rue. Comme ceux qui défilaient dimanche dernier contre le mariage pour tous.
Est-ce une façon démocratique de se comporter pour un élu?
Ne va t-on pas assister dimanche à une unanimité politique de façade des dirigeants alsaciens pour contrer un projet national qui ne leur convient pas?
A force de défendre son identité becs et ongles, l’Alsace se fait mal voir de ses voisins avec lesquels nous avons tant à partager sur le plan des mobilités, de l’économie, du tourisme…. Sans parler de ceux qui habitant et/ou travaillant en Alsace sont aussi originaires des régions voisines…
Lorrain, champenois et alsacien, je suis les trois à la fois.
C’est le hasard des choses de la vie et je ne m’en porte pas trop mal.
Je ne peux donc prendre part à cette manifestation populaire qui ressemble à s’y méprendre à un exercice d’exclusion de tout ce qui n’est pas alsacien dans l’âme.
« Les Alsaciens d’Alsace » ne sont pas seuls au monde, ils ne devraient pas l’oublier lorsqu’ils affichent une telle défiance vis à vis de la souveraineté nationale jusqu’à contester les propres lois de la représentation nationale à l’Assemblée.
Va t-on devoir posséder un brevet d’Alsacitude pour pouvoir résider en Alsace?
Quand je pars pédaler sur les cimes vosgiennes, est-ce que je me demande si la route est alsacienne ou lorraine? ou franc-comtoise?
Il faudrait que l’Alsace cesse d’avoir la grosse tête quand on parle de regrouper des régions pour mieux affronter les défis de l’économie mondiale.
Personne ne nie à l’Alsace son identité culturelle, son histoire, sa langue, ses traditions, ni même son droit local.
D’ailleurs la Moselle, qui est en Lorraine, a t-elle perdu son droit local?
Songeons un peu que l’Alsace, c’est 1.8 million d’habitants alors que Canton, en Chine, c’est… 12 millions.
Après l’échec cuisant du référendum du 7 avril 2013, aucun des arguments de repli sur soi professés par les politiques alsaciens ne me convainquent.
Non, je ne prendrai pas votre train, Monsieur Richert.
Même à 5 euros!
10 raisons de ne pas aller manifester le 11 octobre à Stasbourg

Bravo Maxou,
arrêtons de nous faire croire que nous sommes tellement différents des autres français et que nous ne devons pas nous mélanger a eux.
Ces politiques n’agissent toujours que dans un seul but, garder leur position dominante et leurs avantages.
Je n’irai pas prendre ce train, je ferai une belle sortie sur mon vélo.
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A reblogué ceci sur Regarder le cielet a ajouté:
Je partage cet article de Vélomaxou qui résume très bien ma pensée.
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J’ai voulu « rebloguer » cet article, comme le propose wordpress, sur mon propre blog mais cela n’a pas marché…tant pis.
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Mystère!
J’ai voulu recopier l’adresse de la photo de la Vélorution et cela n’a pas marché non plus.
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Concernant l’adresse de la photo, c’est résolu je pense, j’avais un plugin qui bloquait les images et empêchait de les copier, je l’ai désactivé.
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oui merci, mais j’ai fait un lien vers Regarder le ciel.
J’ai été incapable d’ouvrir le fichier image .dat de Géraldine.
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J’ai réussi à l’ouvrir en faisant « aperçu » de l’image mais sinon pas de logiciel pour ouvrir un .dat
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Ben dis donc : si le prix de revient du billet A/R c’est 5€ pourquoi le prix « normal » c’est dans les 36€ ? y en a qui s’en foutent plein les fouilles …!
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Cher Vélomaxou,
Vous qui sillonnez notre belle région à vélo, vous me faites beaucoup de peine.
L’Alsace a toujours été une région disputée par les uns et par les autres : les Allemands, les Français, les Lorrains, les Bourguignons, les Autrichiens… et j’en passe. Sans qu’on nous demande jamais notre avis. Toujours du côté des vainqueurs. Avec en prime un complexe de ‘germanitude’ depuis la dernière guerre.
L’Alsace a déjà beaucoup donné dans cette Histoire. Notre langue séculaire y est passée, par exemple. Bien sûr « la culture » subsistera ! Culture ? On continuera de manger de la choucroute au bord de l’Ill sur des terrasses de maisons à colombages, on continuera de boire du Gewurtztraminer (sans plus savoir ce que veut dire ce mot) dans de beaux costumes à noeuds géants.
Mais ça, ça n’est plus de la culture, monsieur, c’est du folklore. C’est tout ce qui restera.
A chaque fois que quelque chose a pu être sauvegardé, c’est lorsque les alsaciens se sont saisis de la question et on osé dire non ! OSER : le mot est fort en Alsace tant on a l’habitude d’obéir.
Après 1870, ils ont lutté contre l’hégémonie prussienne jusqu’à obtenir le statut de Reichsland en 1912 (avec un Sundgauvien comme président, avec statut de chef d’état, militant pour la paix aux côtés de Jaurès : Eugène Ricklin) Mais les manuels ne nous ont pas appris cela, on n’apprend que l’histoire de France (c’est très bien et très utile, mais celle de l’Alsace mériterait aussi d’être abordée, au moins une fois dans la scolarité : elle n’est pas honteuse)
Après 1918, ils ont lutté contre le jacobinisme républicain qui voulait supprimer le droit local, le concordat (qui n’est pas si mal que ça pour la paix religieuse, même s’il mériterait d’être étendu), et l’enseignement de l’allemand à l’école.
Ainsi, si vos lunettes vous sont remboursées à 90 %, si vous avez deux jours fériés en plus, si vos associations sont ce qu’elles sont, si le livre foncier existe, si les communes ont l’obligation de poter secours aux indigents, si … c’est grâce aux alsaciens qui ont su un jour dépasser leur division pour s’élever contre les Etats Nations qui voulaient les digérer.
Aujourd’hui, nous en sommes de nouveau là. C’est l’éternel recommencement. L’occasion est trop belle d’intégrer enfin l’Alsace à la communauté nationale ! Enfin tous égaux ! Nous ne demandons pas mieux : qu’on étende le droit local aux autres régions ! Pourquoi toujours niveler par le bas ? Pas une tête qui dépasse : ça doit être le souvenir de la guillotine qui veut ça dans notre pays…
Quel sera le résultat ? Nos élus (tant décriés) siégeront dans une assemblée où ils seront minoritaires au regard de la représentation des autres régions (les populations sont sans commune mesure).
Comment croire par exemple que l’Office pour la Langue et la Culture d’Alsace, financé par la région, puisse encore faire son travail de promotion de la langue régionale dans ce nouvel ensemble ? Croyez vous une seule seconde que les élus champenois et lorrains seront enclins à voter des crédits pour le fonctionnement de l’OLCA ??
La vérité, c’est que l’Alsace a déjà beaucoup souffert de la crise et cette méga-région va nous achever. Nous allons mettre vingt ans à en digérer le fonctionnement. Elle sera plus grande que la Suisse, que les Pays-Bas ou que la Belgique et ira du Rhin à l’Ile de France ! Comment vont-ils faire pour gérer les plus de 600 collèges de ce nouvel ensemble ? Et les milliers de kilomètres de routes ? De plus, les départements vont subsister avec leurs assemblées ! Quelles économies va-t-on faire dans ce cas ?
Nous vivons le long du Rhin, dans une région prospère et humaniste. Et on essaie de nous faire croire que notre avenir réside dans la coopération avec la Haute-Marne ? Mais c’est une blague !
Et sous prétexte de ne pas froisser la Lorraine, nous devrions laisser faire cela ?
Nous n’avons rien contre les Lorrains, ni contre les Ardennais ou les Champenois : nous devons revendiquer à leurs côtés que d’augmenter la taille des régions n’est en rien une réforme qui leur donne de la puissance.
Ce dont nous avons besoin c’est que Paris nous lâche la grappe, nous donne enfin les moyens de mener des politiques de proximité efficaces, de faire ce qu’on sait faire (transports, environnement, social, éducation) en impliquant les citoyens au maximum : bref, une petite dose de fédéralisme dans une république hyper centralisée, un forme d’Europe des régions où l’Alsace pourrait coopérer avec la Lorraine sans se priver de coopérer aussi avec le Bade Wurtemberg ou l’Euroregio de Bâle.
Une Alsace ou il serait considéré comme invraisembable de ne pas savoir s’exprimer dans la langue de ceux qui vivent à 40 km de nous (j’ose dire : l’allemand), langue que nous avions en nous, mais qu’on nous a extirpé. Fort justement, on a voulu que nous parlions le français. Evident et salutaire dans un état moderne. Mais pourquoi diable a-t-il fallu abandonner l’autre langue ? Est-ce un progrès pour la République que de voir nos jeunes collégiens incapables de s’acheter ne serait-ce qu’un sandwich quand ils vont à Europa Park, cherchant anxieusement une serveuse francophone ?
Voilà tout ce qui se joue à nouveau aujourd’hui. Je n’aborderai pas le sujet de la taxe foncière (seule ressource des départements) qu’il va falloir harmoniser et qui, étant moyennée, devrait consister en Alsace en une hausse d’environ 20 % à 25 % du montant de l’impôt. Je n’aborderai le fait que les transferts budgétaires seront calculés en fonction des investissements réalisés pendant les dernières années dans les région fusionnées (pour faire simple, c’est la riche Alsace qui va mettre le plus au pot pour financer la mise en accessibilité des collèges de la Meuse, des Ardennes, etc.
Maintenant si tout cela vous laisse de marbre, alors allez faire du vélo le 11 octobre ou prenez le train à 5 € pour aller vous balader dans ce vous appelez (plus pour longtemps) la capitale régionale.
Moi, pour ma part, je prendrai le train. Mais j’irai sur la place de Bordeaux pour manifester mon opposition à cette triste fin de l’Alsace. La région ALCA (c’est son nom) n’est pas encore faite, il reste une infime chance d’une alternative. Pas une alternative extrémiste, ni xénophobe, ni idenditaire. Une alternative JUSTE et DEMOCRATIQUE parce que nous n’avons pas vocation à avaler sans arrêt toutes les couleuvres qu’on nous présente.
L’Alsace en vaut la peine. La Lorraine, la Champagne et les Ardennes aussi.
Avec toutes mes excuses d’avoir été si long, et parfois un peu ‘professoral’. Et merci pour votre blog !
Choule, maire d’une commune du… Sundgau (loin, loin de Strasbourg la Babylone !)
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Cher Choule,
Je regrette de vous faire de la peine.
Là n’était pas mon propos.
Le droit local: il n’est pas en question. L’a t-il été pour la Moselle?
Gérer 600 collègues deviendrait impossible pour une grande région: je pense que vous confondez collèges et lycées.
Les collèges sont de la responsabilité des départements, or ce qui est en question ce sont les régions. Une chose après l’autre.
Paris doit-elle « nous lâcher la grappe »? je trouve que vous faites fi un peu rapidement de la République. Sans la République, imagineriez-vous pouvoir vivre sans redistribution financière? sans fonction publique(enseignants, police, clergé, militaires, justice)? sans trains interrégionaux? sans autoroutes?
L’Alsace capitale régionale: rien n’indique que Strasbourg dans l’état actuel des choses ne sera pas confortée dans son rôle, au contraire.
La coopération avec la Haute-Marne: détrompez-vous la Haute-Marne n’est pas un désert; elle a abrité Diderot à Langres, Philippe Lebon à Brachay,Voltaire à Cirey sur Blaise, plus près de nous les frères Goncourt et à Colombey le général de Gaulle…
Elle a aussi un riche passé dans les fontes d’art nouveau avec Hector Guimard et de nombreux édifices parisiens comme les entrées du métro parisien en sont encore le témoignage vivant. N’ignorons pas la métallurgie fine du Nogentais avec ses instruments chirurgicaux.
Avec une grande région comme celle proposée, vous allez pouvoir visiter notre France profonde et peut-être réviser votre position.
Vous voyez bien que tout n’est pas négatif en dehors de l’Alsace.
Bonne lecture sur mon blog.
Vélomaxou
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Le jacobinisme a de beau jours devant lui.
Le seul argument que vous avez à opposer à mes propos est celui du dénigrement des autres et du repli identitaire. Je ne connais pas la Haute-Marne aussi bien que vous, mais je ne la dénigre pas. Au contraire.
Par contre, j’estime que la France et la République souffre de son centralisme. Votre génération a toujours vécu avec cette idée de la République qui peut tout, qui sauve, qui redistribue, qui s’occupe de tout, qui fait à notre place, qui nous assiste…
Le résultat aujourd’hui est désespérant : les citoyens rejettent leur République, ils sont abstentionnistes en masse ou votent aux extrêmes. Quand je vous lis, je crois reconnaître en vous un démocrate et je m’en réjouis. Mais votre analyse est dépassée.
Les systèmes fédéraux ont partout fait leur preuve, ils incitent les citoyens à s’investir dans la vie politique locale, ils ne multiplient pas les préfets, les sous-préfets, les chefs de cabinet, les recteurs, les inspecteurs d’académie, etc. Ils conduisent les élus à assumer des responsabilités fortes, au plus près des gens, au plus près des citoyens. En France tout part d’en haut, avec souvent de très bonnes idées, de magnifiques principes ! Mais tout finit en bas, laminé par la sacro-sainte égalité, transformée en égalitarisme, et qui aboutit à un « tous égaux… médiocres, mais égaux »
Par exemple, en matière d’éducation, tout le monde sait qu’il faut mettre des moyens financiers massifs dans les quartiers où la maîtrise de la langue et des autres fondamentaux est au plus bas. Mais tous les ministres successifs diront « surtout pas, nous stigmatisons une population ! »
Au lieu de cela, on se lance dans une énième réforme NATIONALE, UNIFORME, qui ne servira à presque… rien. Mais attention ! Tous égaux !
Donnons plus de pouvoir aux régions, aux citoyens, laissons-les s’assumer, se responsabiliser,
Quel affront fait à la Champagne que leur dire qu’ils ont besoin des Alsaciens pour avancer ! Ils n’ont besoin de personne, sinon de confiance, de moyens et de transfert de compétences (une part de la TVA devrait rester aux régions) ! La Champagne est un territoire avec sa culture, son caractère propre, ses paysages, ses populations ni plus ni moins laborieuses qu’ailleurs ! Voilà ce que j’entends par « que Paris nous lâche la grappe ». Et il est évident l’Etat doit continuer d’assumer ses missions régaliennes de police, de défense,…
Mais force est de constater que plus vont les choses, plus l’Etat se cantonne dans un rôle de réglementation et de contrôle. Le service public tel que nous l’avons connu est battu en brèche, soit supprimé, soit transféré aux collectivités, mais sans moyens associés !
Pour que vous me compreniez bien, il n’est PAS QUESTION de repli identitaire et de dénigrement des autres régions. Mais il est quand facile de comprendre que l’avenir de nos régions ne se joue plus à l’échelle des états nations ! EUROPE, MONDE !
Mes enfants n’ont jamais connu la frontière qui sépare la France de ses voisins européens (sauf pour la Suisse, bien sûr !)
Ce que Richert a bien compris, et j’en parlé avec lui, c’est que si la grande région se fait, alors justement le sentiment régionaliste pourrait monter en puissance, comme en Catalogne, ou il n’aura fallu que 20 ans pour que plus d’un million de Catalans demande l’indépendance ! Est-ce cela que nous voulons ? Pas moi.
Je ne désespère pas de vous rencontrer à Strasbourg samedi… avec plaisir !
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Dénigrement? repli identitaire?
Où ai-je parlé de ça?
Je ne faisais que répondre à votre stigmatisation de la Haute-Marne qui ne serait pas digne de l’Alsace, je vous cite: « Et on essaie de nous faire croire que notre avenir réside dans la coopération avec la Haute-Marne ? Mais c’est une blague ! »
A chacun sa conception de la République.
les citoyens rejettent leur République dites-vous?
Non, moi je ne rejette pas la République.J’ai confiance en la République.
Plus de pouvoirs aux régions?
Pourquoi pas!
Mais l’exemple du referendum du 7 avril 2013 en Alsace laisse songeur…
Balayons déjà devant notre porte.
Quand vous dites: Mes enfants n’ont jamais connu la frontière qui sépare la France de ses voisins européens (sauf pour la Suisse, bien sûr !, je m’interroge…Quelle curieuse conception vous avez de l’Europe et de ses frontières.
Bien à vous et bon voyage dans la capitale d’Alsace.
Vélomaxou
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