VAE, trois lettres signifiant Vélo à Assistance Electrique.
Autour de ces trois lettres, la galaxie cycliste commence à s’échauffer.
Venu d’une idée toute bête « le vélo, c’est fatiguant », les constructeurs ont flairé le bon coup: pourquoi ne pas développer une assistance électrique et fabriquer un engin à mi-chemin entre le vélo et la mobylette?
Aussitôt dit, aussitôt fait!
Des lots de containers chinois
Venus pour la plupart par containers entiers de Chine, le VAE commence à envahir les commerces.
Pas seulement, ceux de cycles, mais aussi les distributeurs automobiles comme Norauto.
Dans le lot, beaucoup de cochonneries polluantes, des cadres bas de gamme, des batteries qui pillent les ressources minières…et un SAV absent.
Si au début les cyclistes ont vu débarquer ce nouveau genre d’engins le regard sourcilleux, ils se sont vite aperçus que les nouveaux pédaleurs étaient de nouveaux venus à la bécane, des gens las des transports urbains et collectifs bondés, des automobilistes lassés des embouteillages, et aussi des cyclistes prenant de l’âge, en manque de ressource musculaire ou cardiaque pour poursuivre leurs balades en club ou en solitaire, voire en famille.
Et maintenant?
Maintenant, la Fédération Française de Cyclotourisme (FFCT) consent à accepter le VAE dans ses rangs, bien obligée de composer avec le phénomène et…le recul de l’âge de ses membres.
La frilosité de l’Etat face au VAE
Du coté des pouvoirs publics, on est plus frileux.
Promouvoir le VAE, c’est promouvoir le vélo et personne au gouvernement n’est prêt à accepter le vélo en tant que moyen de transport comme un autre. Pour Ségolène Royal, la cause est entendue « le vélo c’est dangereux »!
Dans l’imaginaire de nos politiques français, le vélo ne peut être une réponse fiable aux problématiques de mobilité en ville comme en Europe du Nord.
Désengorger les villes prendra donc encore plusieurs générations tant que les édiles n’auront pas compris que seules de mesures coercitives sont efficaces. Moins de parkings, plus de péages, moins de voies de circulation, plus de restrictions de circulation thermique,…les ingrédients sont désormais connus.
Celui qui, en France, va accepter de promouvoir le vélo risque fort d’être déconsidéré à jamais et accusé de revenir au Front Populaire. Le vélo est et restera encore longtemps une non-solution dans les rangs politiques de gauche, de droite et dans l’élite des grands corps d’État acoquinés aux constructeurs automobiles.
Et moi et moi et moi!…
Pourtant, certains promoteurs du VAE, dont les constructeurs, imaginent qu’avec l’assistance électrique, le vélo devient aussi vertueux que la voiture électrique. Selon eux, la fée électricité nous délivre des pollutions (alors qu’elle ne fait que les déplacer).
Alors pourquoi ne pas demander aussi une prime à l’achat alors que la voiture électrique est dotée de 10.000 euros?
Un idée qui n’est au goût de tous, à commencer par les pédaleurs « non assistés » qui s’interrogent « pourquoi pas une prime à l’achat pour nous aussi? »

Une réflexion sur « VAE, un cycle vertueux? »