Cyclotourisme, la fin?


Le cyclotourisme est-il mort?

Le problème est-il seulement haut-rhinois?

Depuis des années, les sorties organisées par les clubs cyclos ne font plus recette.

A l’opposé le trail (la course à pied) rencontre la ferveur d’un public grandissant.

Chaque organisation rassemble des milliers de participants (3500 au trail du Petit Ballon en 2015)

A contrario, la Vosgienne, la cyclosportive célèbre s’arrête en 2015 après 19 éditions.

A qui la faute?

En 2008, l’Audax d’Alsace 200km réunissait 50 participants; en 2015…17!

Un modèle de pratique cycliste vieillissante

Certes la formule Audax ne passionne plus: rouler à la queue leu-leu pendant des heures et risquer la chute n’est guère enthousiasmant.

Mais il est d’autres organisations plus classiques qui, elles-aussi, enregistrent des contre-performances.

Les cyclos s’interrogent devant la désaffection de leurs rangs

Dans le Haut-Rhin, c’est le cas de la journée Perce-Neige de la FSGT et aussi des Brevets de Printemps de la FFCT.

Ne parlons plus des 100km de Mulhouse, épreuve reine réunissant plusieurs centaines de cyclos au centre sportif de Mulhouse qui s’est éclipsée sur des terrains moins pentus et qui ne rassemble plus que quelques dizaines d’endurcis.

Des épreuves jusqu’alors bien perçues du monde des cyclos sombrent dans le marasme.

Rouler en peloton ne fait plus recette

Hier encore à Munster, réputé pour sa proximité du massif vosgien, le SREG n’a réuni que…18 cyclistes; autant que d’organisateurs!

La cause de cette désaffection?

Un modèle de pratique cycliste vieillissante que ni le cyclotourisme, ni le monde de la course cycliste n’a su moderniser.

Beaucoup évoquent l’avènement du VTT (un vélo sur deux vendus est un VTT) que les clubs ont longtemps boudé.

Le VTT offre de nouveaux horizons

Aujourd’hui seuls les clubs organisant des épreuves VTT tirent leur épingle du jeu…et encore! ils sont parfois concurrencés par des amicales locales de pompiers indépendantes des fédérations.

N’éludons pas les causes sérieuses: le vieillissement des équipes dirigeantes et aussi de leurs pratiquants de la route qui n’ont pas vu venir l’individualisation du vélo sur route…et aussi l’image élitiste produite vis à vis des familles ou des non-pratiquants qui rechignent à « entrer » dans une tenue en lycra là où une paire de basket suffit à courir derrière chez soi.

Le cyclo nouveau ne veut plus se plier à une discipline qui lui impose tout: heure de départ, parcours,…et aussi heure de retour. Il ne veut plus non plus côtoyer un monde associatif perçu davantage comme une contrainte plutôt qu’un avantage.

Une contrainte? oui, bien sûr! celle de l’image du vélo en France qui doit ressembler à celle du Tour de France et de ses exploits.

Kilomètres, dénivelée et vitesse

Kilomètres, dénivelée et vitesse. C’est le triptyque gagnant qui colle à la peau des clubs et  auquel nul ne saurait déroger.

Non, le cyclo n’est pas mort; il offre même un potentiel formidable de découvertes à la fois touristique et sportive.

Alsace à vélo, l’émanation des agences de tourisme alsaciennes, a compris qu’elle ne pouvait rien attendre des clubs cyclos; elle a préféré assurer sa propre promotion du vélo avec des balades moins physiques, plus douces, offrant un large panel de possibilités de visites.

Comment va évoluer le cyclotourisme de club?

Inventer des clubs internet?

Pourquoi pas!

Des clubs à géométrie variable fonctionnant par noyaux autonomes où se rencontrent uniquement par affinités ceux du quartier ou ceux qui proposent une balade à vocation touristique ou sportive sur route, à VTT, ou à VAE.

Certains commencent à s’y essayer sur les forums, mais l’offre reste encore limitée…d’autant que d’autres préfèrent garder jalousement leurs parcours à l’abri des regards en ne les diffusant qu’à leurs membres.

Une forme de malthusianisme de mauvais aloi.

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3 réflexions sur « Cyclotourisme, la fin? »

  1. Les temps changent, les mentalités aussi, c’est le cycle de la vie. Le cyclotourisme des années 70 – 80 est terminé. Maintenant on préfère rouler en petit comité, avec des potes qui ont la même conception du vélo que vous, c’est moins contraignant, il faut s’y habituer. La structure du Club est là pour rassurer, donner des idées, organiser un voyage de temps en temps, permettre de créer des liens et c’est déjà pas dans une époque où le chacun pour soit régné en maître. Mais le principal est de continuer à tout âge de faire du vélo et surtout de se faire plaisir.

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