Je pense donc je pédale.
Inutile de s’attaquer à Descartes pour faire du vélo.
Cependant, j’ai un doute; les choses que je rencontre à vélo mettent fortement à mal mon ignorance.
Pourquoi ici une ligne de chemin de fer abandonnée? qui étaient ces voyageurs de jadis? où allaient-ils? d’où venaient-ils? pourquoi ces stigmates d’une civilisation contemporaine sont-ils restés là? Avons-nous bien fait d’abandonner le transport ferroviaire au profit de la voiture?
Aussitôt rentré, je me précipite pour combler mes lacunes.
Bref, si le cycliste existe, c’est d’abord parce qu’il pense.
Tout autre justification semble dénuée d’intérêt.
Pédaler pour pédaler n’est-ce pas après tout ne mettre en œuvre que son cerveau reptilien?
Vaste sujet!
Je pars.
Au loin les Vosges sont plongées dans la grisaille des nimbus qui s’effilochent après l’épisode pluvieux de la veille.
Je longe la Thur à Ensisheim…jusqu’à sa confluence avec l’Ill.
Impossible de poursuivre, la zone est marécageuse, je fais demi-tour.
Cette ligne qui rejoint Réguisheim, j’en ai déjà parlé ici
…Une voie ferrée pas si ancienne qu’on le pense si l’on en juge par la présence de ce panneau
Je parcours la forêt communale de Réguisheim; des chemins rectilignes et agréables à l’abri du vent.
La vieille Thur borde la forêt de Réguisheim.
Elle se sépare de la Thur près de l’Ecomusée et poursuit son bonhomme de chemin vers Munwiller puis dans la forêt de Rouffach elle devient canal des Douze Moulins (encore un canal à aller voir de près!)
Les Vosges sont enneigées depuis cette nuit…
Le Petit Prince s’est dégonflé, les clients sont rares…
Je tente un passage après la légère crue de la nuit…
La température baisse et je commence à ressentir le froid sur mes pouces.
Je rentre par le bois de l’Allmend.
Un parcours sympa et pas difficile de 23 km
