Mon vieux routier souffrait de solitude.
Il me regardait partir sur mon VTT, puis la porte du garage se refermait.
Aujourd’hui, c’était jour de fête pour lui.
J’ai repris la route.
Pourtant dès les premiers cents mètres, la flemmingite aigüe s’empare de moi.
C’est souvent comme ça avec le vélo, il faut se faire une violence intérieure pour aller de l’avant.
Une fois tous les prétextes pour retourner vaincus, [il fait froid, je ne sais pas vers où aller, je n’ai rien dans les guiboles], je commence à prendre les choses en main.
Imaginons d’abord tangenter le massif, rien que pour voir.
Finalement je longe le vignoble jusqu’à Eguisheim.
C’est toujours étonnant de voir ces cargaisons de touristes descendre des bus pour visiter le plus beau village de France.
C’est un peu usurpé, à mon goût.
Mais soit!
Deux braves dames ceintes d’un gilet jaune tentent d’interdire le passage de camions de livraison dans le cœur historique.
Conséquence de la Promenade des Anglais, sans doute…
Les chauffeurs parlementent et réussissent à passer au volant de leur bahut en se faufilant parmi les badauds.
Je n’ai que 31 kilomètres.
Pour le retour, je file vers la plaine, Saint-Croix, puis Hirtzfelden.
De grandes lignes droites monotones.
Quand le soleil approche de l’horizon, mon thermomètre perd deux degrés rapidement.
Il ne fait plus que trois degrés quand j’aborde mon logis.
